“Les Francs Borains en D1B, cela reste un miracle chaque jour”, pour le président Georges-Louis Bouchez
Sportivement, le RFB s’est maintenu en Challenger Pro League dimanche. Administrativement, le club passe devant la Commission des licences ce 11 avril. Le président Georges-Louis Bouchez rassure.
- Publié le 09-04-2024 à 14h59
Ça n’a pas été simple, mais les Francs Borains ont donc validé ce dimanche soir leur maintien en Challenger Pro League. À l’image de la saison, les Verts ont galéré. Une semaine après avoir vu les espoirs d’Anderlecht revenir de 0-3 à 3-3, c’est cette fois le scénario inverse que les Boussutois ont connu, revenant au score à chaque fois. De quoi donner encore plus de piment à cet épilogue joyeux vécu face à une affluence record cette saison (3650), selon la direction, alors que Liège était privé de ses supporters.
Une première saison dans le fond du classement
“J’ai certainement pris dix ans cette saison, rigolait Georges-Louis Bouchez, le président du club. Mais ce n’est que du pur bonheur. Ce match est à l’image de la saison. On joue bien au foot, on a souffert, on a fait des bêtises mais les joueurs ont montré qu’ils avaient une mentalité d’un top groupe. Ils se sont battus pour le club, pour le blason et n’ont jamais laissé tomber.”
Mal embarqué avant de virer en 2024, le RFB sait d’où il vient et savoure ce sauvetage. Le changement de coach, le départ de Chevalier (et Djoco après la CAN) et des arrivées (Dailly, Gécé, Mabani, Libertiaux) avaient redonné espoir dans le groupe du Stade Vedette.
“On aurait pu faire certaines choses différemment, c’est certain, souffle le président. Pour une première, on a vu de belles choses comme nos buts. À l’image de celui de Corenthyn Lavie dimanche. C’est un but de malade (NdlR : lancé dans le rectangle, il a crucifié Debaty) au terme d’une magnifique construction. Certains joueurs ont été de vraies révélations cette saison ! Ils n’ont pas toujours été au top, mais chacun a connu son moment clé et ils ont tous connu une période capitale dans en championnat. Ils ont tous été utiles. C’est vraiment la victoire d’un groupe.”
Pour la licence, c'est simple: il faut de l'argent.
Les difficultés récurrentes de la licence
Alors que la direction passe devant la Commission des licences le 11 avril, cette victoire sportive a certainement apporté un peu de soulagement auprès de la direction.
“C’est clair que cette garantie sportive peut faciliter les choses sur le plan administratif et financier, reconnaît le président. Les joueurs et le staff ont fait le job. À nous d’assumer aussi.”
La difficulté du club à décrocher ce précieux sésame, elle n’est pas neuve. Voir le club recalé en première instance, là où d’autres écuries ont déjà reçu un avis favorable pour la D1B, n’est pas une première, mais c’est une habitude dont le club aimerait bien se débarrasser.
“C’est vrai qu’on passe toujours en 2e ou 3e instance mais cela s’explique facilement : on a moins d’argent que les autres, affirme GLB. La licence, on dit toujours que ce sont des lourdeurs administratives. Mais en fait, il ne faut pas être spécialement intelligent, il faut juste avoir un portefeuille et quand on ne dispose pas de ces fonds, alors il faut parfois être intelligent. C’est ce qu’on essaie de faire. On fonctionne en petit comité avec Elodie Danhier (financier) et Pascal Scimé (directeur général) et des bénévoles. On fait le maximum et on y arrive à chaque fois. Les gens ne se rendent pas compte à quel point l’avoir relève à chaque fois du miracle, vu qu’on a une structure plus petite que les autres. Surtout, on a le plus petit budget de la série. À ne pas négliger.”
Toujours à la recherche d’investisseurs
Un discours que le RFC Liège tient aussi. Pourtant, le club, qui est toujours en lice pour le Top 6 et donc pour la montée en D1A, a, lui, reçu un avis favorable. Les feux sont au vert à Rocourt. Ils ne sont pas encore au rouge à Boussu, mais ils restent orange.
“Liège a aussi le soutien d’investisseurs américains qui savent mettre des garanties bancaires. Ce n’est pas le cas chez nous, rappelle le président borain, en place depuis l’été 2020. Tant mieux pour Liège qui a fait le boulot de les trouver. Dans notre cas, avoir les Francs Borains parmi les 28 clubs pros en Belgique reste un miracle au quotidien. C’est une foutue aventure humaine !”
On est toujours à la recherche d'investisseurs.
Pourtant, le RFB avait lancé un appel aux investisseurs il y a presque un an. En même temps que le lancement d’appel à candidatures pour le poste de directeur général. Si la fonction de dirigeant a trouvé un responsable avec Pascal Scimé, l’ancien journaliste de la RTBF, les investisseurs semblent bouder le stade Vedette même si Marouane Fellaini, ancien de la maison, a déjà apporté son soutien. Dans le Borinage, à quelques kilomètres de Valenciennes, du RAEC Mons ou encore de la RAAL, cela ne semble pas évident de trouver le bon projet.
“On parle avec beaucoup de gens. Le fait d’être sauvés sportivement aide dans les discussions. On ne veut pas faire venir de l’argent n’importe comment. On veut la pérennité du club, des gens qui viennent avec un projet sportif pour développer les Francs Borains. Des gens qui s’en vont six mois plus tard, cela ne nous intéresse pas. On cherche du solide, mais ce n’est pas simple.”
Pour le recrutement, on a aussi fait des miracles.
La saison prochaine ?
Si la 2e session n’est pas suffisante, le club annonce qu’il utilisera les autres leviers à sa disposition pour obtenir le droit administrativement de poursuivre en D1B la saison prochaine. En cas d’issue positive, le RFB aimerait évidemment ne plus revivre une saison aussi stressante.
“On a un an d’expérience désormais. Cette saison, certaines données nous étaient inconnues. Je rappelle que pour notre première saison en N1, on avait failli descendre. L’année suivante, on est montés. Je ne dis pas qu’on va viser la promotion en D1A la saison prochaine, rigole le président. Mais en tant que promu, tu découvres toujours certaines choses. La deuxième chose importante, c’est l’argent. Pour le recrutement, on a aussi fait des miracles. Des joueurs comme Yanis Massolin et Jordan Kadiri se sont révélés, on a eu des prêts intelligents. Ça veut dire que la cellule sportive réalise du super boulot vu notre budget. On devra gagner en constance, mais ça viendra avec l’expérience et un peu plus d’argent. Cette saison, le noyau n’était pas infini. On a connu une période de blessés et encore dimanche, Mateo Itrak (NdlR : le capitaine est l’un des meilleurs joueurs cette saison) a été courageux en jouant malgré une pubalgie. C’est merveilleux de voir ça. Cette année d’expérience et l’apport financier nous permettront de gagner en stabilité, d’améliorer les infrastructures et aussi de rassurer les joueurs qui voient que ça peut tourner.”