Dante Vanzeir fait face à dix affirmations cash : “L’Union aurait été championne si je n’avais pas raté mon penalty contre Bruges”
L’ancien Unioniste connaît un bon début de saison en MLS. Il est notre invité du samedi.
- Publié le 06-04-2024 à 12h05
L’année 2023 ne restera pas dans les annales pour Dante Vanzeir. Parti en février chez les New York Red Bulls, l’ex-Unioniste n’inscrit que cinq buts sur l’année et fait face à un gros bad buzz avec une suspension de six matchs pour avoir traité de singe un adversaire en plein match. “Cela a été une bonne leçon même si c’est dommage de ne pas pouvoir changer totalement une première impression”, lance le Belge depuis le centre d’entraînement de l’équipe rejointe il y a quatorze mois après deux ans et demi passés à l’Union.
Le cru 2024 est parti sur de meilleures bases avec déjà cinq assists, dont quatre face à l’Inter Miami fin mars, et un buzz positif réalisé quand il a donné lors du même match sa veste à l’enfant l’accompagnant sur le terrain sous une pluie battante. “Je ne m’attendais pas à ce que la vidéo tourne autant sur les réseaux sociaux”, explique l’attaquant de 25 ans.
Depuis New York, Vanzeir a accepté de faire face à dix affirmations cash. De l’affaire de racisme au penalty manqué face à Bruges en passant par les Diables, le toujours aussi sympathique attaquant n’a éludé aucun sujet.
Je suis l’homme en forme des New York Red Bulls.
”Est-ce que je peux déjà utiliser un joker ? (rires) Je suis très en forme vu mon quadruplé d’assists, ma condition physique est au top et j’arrive à être décisif pour l’équipe. Mais je ne veux pas parler trop vite car je reviens tout juste de blessure. La saison dernière était personnellement négative à cause de plusieurs facteurs comme des blessures ou ma suspension. Il m’a fallu un an pour connaître la MLS et la vie à New York. L’objectif est désormais d’atteindre la barre des 15 buts. Collectivement, on veut atteindre au minimum les playoffs avec le but final d’être champions même si on sait que ce sera difficile.”
Mon Union était globalement plus forte que les New York Red Bulls.
”Oui je suis d’accord, quand on voit la façon de jouer de Teddy Teuma ou de Deniz Undav, c’est d’un autre niveau. Les Red Bulls seraient dans le milieu de classement de la Pro League. Il faut savoir qu’il y a beaucoup de foot spectacle en MLS avec l’objectif principal d’amuser le public. La façon de jouer n’est pas toujours la plus intelligente avec toutes les équipes qui continuent à attaquer et à aller de l’avant quand elles mènent au score. Ce style de jeu serait dangereux en Pro League même si nous avons aussi une défense solide qui serait utile dans le championnat belge.”
La vie à Louvain me manque par rapport à la vie à New York.
”C’est vrai que j’apprécie plutôt la vie à Louvain car c’est plus cosy. Personnellement, je n’aime pas trop le chaos des grandes villes même si New York reste phénoménal. Quand tu as un jour de congé, il y a toujours quelque chose à faire… Même si je ne sors pas trop durant mes temps libres. Cela ne me dérange pas de rester chez moi car je suis assez solitaire. Mais c’est génial de pouvoir accueillir des amis ou la famille à New York. Il y a deux semaines, ma grand-mère est venue me voir pour la toute première fois. C’était le timing idéal et elle a pu en plus assister au match avec mes quatre assists (sourire). Quand mes proches viennent me voir, il y a toujours le 'waw' du gigantisme de cette ville totalement à part.”
Mon image est encore impactée par l’affaire de racisme après mes propos à Ebobisse.
”Oui c’est certain. Les Américains n’ont pas eu la chance de connaître le vrai Dante, ils ont eu directement une image qui n’était pas la mienne. Un an plus tard, des gens parlent encore de cette affaire… La seule chose que je peux faire est de changer mon image en prestant sur le terrain. Et en étant moi-même comme lors de mon geste pour cet enfant lors de la montée sur le terrain face à Miami. C’est clair que j’ai trouvé l’ampleur de l’affaire avec Ebobisse disproportionnée. Il faut toujours faire attention à ce qu’on fait et à ce qu’on dit d’autant plus avec les nombreuses caméras centrées sur les joueurs.”
"Je ne sais pas si j'étais le tireur de penalty qu'il fallait face à Bruges."
L’Union aurait été championne lors de sa première saison en D1A si je n’avais pas raté mon penalty face au Club Bruges.
”Je suis d’accord. C’était un moment crucial dans la poursuite du titre. Le penalty nous aurait certainement donné la victoire et aurait ensuite eu un gros impact sur la fin de saison. Il y a toujours un peu de pression quand tu tires un penalty mais je n’en ai pas ressenti plus que d’habitude ce jour-là. Après coup, je me suis posé beaucoup de questions. Je revenais de blessure et j’avais encore un peu mal au genou donc je ne sais pas si j’étais le tireur qu’il fallait à ce moment. Mais en tant qu’attaquant, j’ai voulu prendre mes responsabilités. Cela reste la plus grande déception de ma carrière à laquelle je repense encore parfois. À New York, je n’ai pas encore tiré de penaltys car nous avons plusieurs joueurs préposés pour cela. Mais si j’ai besoin d’inscrire un but pour être le meilleur buteur en fin de saison, je demanderai d’en tirer un (sourire).”
J’aurais pu aider l’Union à être championne lors de sa deuxième saison en D1A si je n’étais pas parti en MLS en hiver.
”Non, je ne peux pas dire cela car je n’ai pas assez d’impact tout seul pour aider une équipe à être championne. J’étais important mais pas à tel point de faire la différence tout seul. J’ai toujours répété que l’Union était avant tout un collectif et c’est la vérité. J’ai regardé le match de fin de saison face au Club, c’était une situation très bizarre. L’Union avait tout en mains pour remporter le titre mais n’y est pas arrivée. Je m’attendais à certains départs dans la foulée mais peut-être pas à autant. Comme joueur, tu dois penser à ta progression personnelle. C’est toujours difficile de quitter une équipe comme l’Union mais il faut le faire quand tu te sens prêt pour une nouvelle étape.”
Je savais que Deniz Undav allait devenir international allemand.
”J’en étais certain à 100 % ! Quand il jouait encore à l’Union, je me demandais pourquoi il n’était pas sélectionné même pour un match amical. Deniz a toutes les qualités qu’un attaquant doit avoir et il devait juste être patient. Il est enfin récompensé de tous ses efforts et je suis très content pour lui. Ce qu’il fait en Bundesliga (NdlR : 15 buts et 8 assists en 23 matchs avec Stuttgart) est totalement mérité. Je pense même qu’il n’est pas encore à son top, il a encore tellement de facteurs de progression. Je suis encore parfois en contact avec lui mais moins souvent que dans le passé. Dans le football, tout le monde prend son chemin et il est difficile de rester en contacts réguliers mais je suis encore toutes ses prestations.”
"Jouer encore une fois pour les Diables est un de mes objectifs."
Je pense encore aux Diables Rouges.
”Bien sûr, jouer encore une fois pour les Diables est un de mes objectifs. Mais je savais que la chance d’être appelé en équipe nationale était moins grande en rejoignant les États-Unis. Ou alors il faut vraiment que je sois impressionnant chaque week-end. À l’Union, je n’avais jamais pensé être sélectionné et je l’ai finalement été donc on ne sait jamais. Je mets ma concentration sur les Red Bulls et le reste suivra si je joue à un haut niveau. Mais je n’ai malheureusement pas eu de contacts avec Tedesco depuis qu’il a repris les Diables. Je ne dois pas être si important puisqu’il ne m’a pas appelé pour m’expliquer pourquoi je ne suis pas sélectionné (rires).”
L’objectif est de revenir jouer à moyen terme en Europe.
”Oui, je pense que je reviendrai en Europe mais je ne sais pas quand. Ce qui est sûr, c’est que je veux finir ma carrière plus près de ma maison, en Belgique ou autre part en Europe. Si je veux créer une famille, c’est aussi plus facile chez moi qu’en Amérique. Mais je ne réfléchis pas à cela maintenant, ce sera pour le futur. Mentalement, ce n’est pas trop compliqué d’être de l’autre côté du globe car j’ai la chance d’avoir chaque mois un proche qui vient me voir. Et je ne m’ennuie jamais même quand je suis seul.”
L’Union sera championne de Belgique cette saison.
”Oui j’ai vraiment le sentiment que c’est la bonne cette fois. En plus d’avoir une très forte équipe, l’Union a la chance de voir ses concurrents comme Bruges ou l’Antwerp être un cran en dessous cette saison. S’ils peuvent garder leur forme et leur enthousiasme jusqu’en fin de saison, il n’y a pas une équipe qui pourra les arrêter. Parfois je regarde leurs matchs mais je suis obligé de passer par des liens illégaux (sourire). Ce n’est pas toujours facile de tout suivre vu le décalage horaire mais je regarde au moins chaque week-end le score. Si je serai présent en cas de match du titre ? Je peux donner le numéro de mon entraîneur et il faut l’appeler (rires). Fin mai, nous enchaînerons encore les matchs donc ce ne sera pas possible de venir en Belgique. Mais je les soutiendrai depuis les États-Unis.”
"Si l'Union garde son enthousiasme, aucune équipe ne pourra l'arrêter cette saison."