Mario Bronckaerts, nouveau président de la Famille des Rouches: "J’étais tout excité quand Bodart m’a signé un autographe"
Rencontre avec Mario Bronckaerts, le tout nouveau président de la Famille des Rouches. Il nous explique notamment sa vision de représentant des fans liégeois.
- Publié le 20-12-2018 à 08h01
- Mis à jour le 20-12-2018 à 09h52
Rencontre avec Mario Bronckaerts, le tout nouveau président de la Famille des Rouches.
Bonnet brun vissé sur la tête, crâne rasé et large sourire : les habitués de Sclessin ont certainement tous déjà croisé Mario Bronckaerts dans les tribunes. Et ceux qui n’avaient pas encore appris à le connaître l’ont découvert en apprenant, la semaine dernière, qu’il était devenu le nouveau président de la Famille des Rouches, l’organisme qui chapeaute l’ensemble des clubs de supporters du Standard. À quarante-cinq ans, il a pris la succession d’Eddy Janssis, en place durant dix-neuf longues années, et va désormais essayer d’y amener sa touche personnelle.
Mario, comment êtes-vous devenu un supporter du Standard ?
"Cela a commencé à six ans. Je jouais dans un club de mon quartier comme gardien et je regardais à la télévision les matchs avec mon père. Lui était fan de Saint-Trond mais moi, j’ai rapidement été fasciné par un club qui jouait en rouge et dans un stade impressionnant. C’était le Standard. Il y a quelque chose qui m’a fasciné et cela n’a plus changé depuis lors."
Êtes-vous le style de fan qui ne rate jamais un match ?
"À treize ou quatorze ans, j’allais souvent au stade via le fan-club de Tirlemont mais mes parents ne voulaient pas que j’y aille toutes les semaines. Par la suite, je me suis engagé dans l’armée, j’ai donc diminué mes visites à Sclessin. Mais il y a vingt ans, j’ai décidé de prendre un abonnement et je n’ai plus jamais cassé cette habitude. Aujourd’hui, je fais tous les déplacements en Belgique et, quand mon emploi de militaire me le permet, je me rends également à l’étranger pour la Coupe d’Europe."
Quel type de supporter êtes-vous ? Celui qui gueule tout le match ou celui qui reste tranquillement sur son siège ?
"Avant, j’étais abonné en T1 mais depuis trois ans, j’ai rejoint le bloc des Ultras. Je me sens bien là-bas et cela offre une autre façon de vivre le match. En T1, tout le monde avait tendance à rester assis alors qu’en T3, l’atmosphère est assez différente. Mais moi, je suis plutôt quelqu’un de calme. Je stresse de temps en temps, c’est normal, mais je ne suis pas du style à crier sur l’arbitre quand une décision ne me plaît pas. J’aime également me rendre à la cantine pour parler avec les autres fans."
Qui étaient vos joueurs favoris lorsque vous étiez plus jeune ?
"Mon top 3, c’est Eric Gerets, Guy Vandersmissen et Gilbert Bodart. Ce dernier était même mon exemple car je jouais comme gardien à l’époque. Un jour, il m’a signé un autographe et j’étais tout excité (sourire). Les autres, j’ai déjà eu l’occasion de les croiser lorsqu’au milieu des années 80, tous les joueurs venaient au repas de clubs de supporters. Un jour, ils avaient tous débarqué à Tirlemont. Quelle ambiance !"
Justement, ne regrettez-vous pas que le lien entre les joueurs et les supporters ne soit plus aussi solide que dans ces années-là ?
"Tout le monde aimerait que nos joueurs soient plus accessibles, c’est certain, mais il faut accepter l’évolution du football. Ce sport tourne beaucoup autour du business et les joueurs ont de nombreuses obligations. Personnellement, je trouve cela dommage mais c’est ainsi."
"Je dois écouter tous les supporters"
Mario Bronckaerts n’est pas ce qu’on peut appeler un novice en matière de présidence. Il y a douze ans, il a pris la tête du fan-club de Tirlemont avec un succès certain. "Quand j’ai repris la présidence, en janvier 2006, il y avait plus ou moins 340 abonnés. Aujourd’hui, nous sommes 900 membres, dont 804 possèdent un abonnement. Et nos supporters ne viennent pas uniquement de Tirlemont, bien au contraire. Il y en a de Mons, Bastogne, Namur, mais aussi d’Anvers. Il y a une unité entre Wallons et Flamands qui est formidable" , explique-t-il. "Je pense être ouvert, à l’écoute et adepte de la communication. Un bon président doit écouter les clubs de supporters, vivre avec eux sur le terrain mais aussi en dehors pour comprendre leurs problèmes et leurs questionnements. Un président est simplement l’un d’entre eux sans, pour autant, s’exprimer comme un dieu."
C’est peut-être cette popularité qui lui a permis d’arriver à la présidence de la Famille des Rouches. À l’unanimité. "Pourtant, je n’étais absolument pas candidat", sourit-il. "J’ai livré ma vision pour le futur et apparemment, cela a séduit. C’est une fierté pour moi car c’est une belle reconnaissance au niveau humain mais cette confiance induit aussi beaucoup de responsabilités. Cela ne me fait pas peur. Maintenant, il ne faut pas croire que nous allons tout changer du jour au lendemain, mais j’ai confiance en ce conseil d’administration de la Famille des Rouches. Tout le monde est très motivé pour atteindre nos objectifs et en plus, nous nous entendons très bien."
Son cheval de bataille est assez clair : l’aide. Il souhaite que la Famille des Rouches rassemble l’ensemble des clubs de supporters et puisse apporter une solution à chaque problème. "Nous voulons être plus proches les uns des autres. En proposant notre aide, notamment au niveau administratif ou pour le prix des places. Il ne faut surtout pas créer de concurrence entre les différents groupes, bien au contraire. Par exemple, j’ai mis en place un groupe sur Messenger avec pratiquement tous les présidents de fan-club. Cela nous permet d’échanger des places lorsqu’un de nos membres est malade, par exemple. Cela aide tout le monde, c’est du win-win. Voilà un type d’aide qu’il faut développer dans d’autres domaines."
Comme président de la Famille des Rouches, il intégrera également le conseil d’administration du Standard. Une logique selon lui, pour éviter que deux personnes différentes ne prennent deux chemins différents pour représenter les supporters. "Nous sommes là pour travailler avec le Standard, échanger de façon adulte. Je n’ai pas accepté cette fonction pour détenir le pouvoir, mais bien pour aider un maximum l’ensemble des fans."
"Je suis confiant : on sera en PO1"
Mario Bronckaerts ne rate jamais un match du Standard. Et il se veut assez optimiste pour la suite de la saison. "Ceci est mon avis, en tant que simple supporter. Nous avons un nouvel entraîneur, de grande qualité, qui a amené une nouvelle façon de travailler. Cela demande du temps et peut-être que certains ont du mal à le comprendre. Mais c’est normal, un Rouche veut tout le temps gagner (sourire). Il nous manque un peu de constance pour le moment, mais je suis certain que nous allons atteindre les playoffs 1. Je suis confiant."