Au Standard, le "record" de 1952 peut encore être battu
Les Rouches, qui ont pris 1,054 point par match cette saison présentent le pire bilan depuis 1952, quand l’équipe n’avançait qu’au rythme d’un point par rencontre. Le “record” peut être battu… ou pas.
- Publié le 08-05-2024 à 10h40
Quand ils avaient conclu la saison 2021-22 avec un total de 36 points pris sur 102 possibles, on pensait que le Standard avait touché le fond. Il venait de boucler la pire saison de son histoire sur le plan comptable, depuis 1952, à une quatorzième place, sur dix-huit équipes, qui avait soldé la fin de la présidence de Bruno Venanzi dans le bruit et la fureur.
L’arrivée de 777 Partners devait ramener les jours heureux et la saison passée, dans le sillage d’un Ronny Deila qui avait donné une nouvelle impulsion, l’enthousiasme était revenu… jusqu’au départ du technicien norvégien et le retour des soucis en bord de Meuse.
La situation sportive s’est dégradée au fil de cette saison, avec un changement d’entraîneur (Carl Hoefkens remplacé par Ivan Leko) qui n’a pas apporté l’impact attendu et des chiffres, désormais, qui confirment ce qui était impensable il y a deux ans.
Un 4 sur 9 pour éviter le vilain précédent de 2022
S’il n’est pas capable de prendre quatre points lors des trois prochaines journées, le Standard “fera mieux” que son bilan de 2022. En ayant pris 39 points sur 111, les Rouches ont en effet collecté une moyenne de 1,054 point par match alors qu’ils en avaient pris 1,058 par rencontre il y a deux ans.
Cela se joue au millième de point, mais puisque le football est devenu une affaire de chiffres et de détails il n’est pas incongru de prendre en compte ces chiffres-là. S’ils atteignent l’honorable total de 43 points au soir de la dixième journée des Europe playoffs, les joueurs d’Ivan Leko auront pris 1,075 point par match et ils pourront évacuer le spectre de 2022.
Au passage, s’ils prennent quatre points, cela signifiera aussi que le Standard aura gagné au moins un match pendant les playoffs, ce qui relèverait presque de la performance vu l’état lamentable dans lequel ils se traînent pendant un tour final qui a des allures de tour d’adieu.
Ils ont perdu trois fois l’avantage en déplacement
Cela voudrait dire, aussi, qu’ils ont été capables de conserver un avantage, ce qu’ils ont été incapables de faire lors de leurs trois derniers déplacements. Car c’est aussi remarquable qu’effrayant : le Standard a mené à trois reprises, sans gagner, à Westerlo (de 0-1 à 3-3), à St-Trond (de 1-3 à 3-3) et à OH Louvain (de 0-1 à 3-1).
Ils auraient voulu le faire exprès qu’ils ne s’y seraient pas pris autrement. Évidemment, il y a des circonstances, et la responsabilité est partagée entre joueurs et entraîneur, mais peut-être un peu plus les joueurs quand même, puisque ce sont eux, après tout, qui sont sur le terrain.
Ivan Leko ne pourra pas toujours les enfermer dans un vestiaire après une défaite pour les faire réfléchir à leur situation dans une forme de thérapie de groupe, mais rien ne dit non plus que l’entraîneur croate ne s’enfermera pas dans une salle du SL16 Campus pour réfléchir à ce que lui n’a pas su mettre en place.
Leko : un 7 sur 9 pour être dans les mêmes eaux qu’Hoefkens
Car si le bilan est à charge des joueurs, le technicien croate porte aussi sa part de responsabilités, même s’il en parle assez peu, sauf quand il est poussé dans ses retranchements ou qu’il ne peut faire autrement. Sous sa conduite, le Standard a pris moins de points (16 sur 51) qu’avec Carl Hoefkens (23 sur 60), et les playoffs 2 ne peuvent tout expliquer.
Pour finir dans les mêmes eaux que son prédécesseur, Leko doit donc prendre 7 points lors des trois dernières rencontres. Un tel “exploit” permettrait de finir sur une note (un peu) positive. Dans le cas contraire, il reste encore un risque : faire pire que le Standard version 1951-52, qui avait fini la saison à la treizième place, sur seize équipes, avec l’équivalent de 30 points pris sur 90, soit un point par match (*).
S’ils perdent les trois derniers matchs, dont deux à domicile, les Rouches battraient le “record” et finiraient la saison avec 0,975 point par match. Tout ce qu’il faut éviter pour ne pas rendre ce 125e anniversaire du club plus triste qu’il n’est déjà…
(*) La victoire rapportait deux points à l’époque, la conversion à trois unités a été réalisée.