Bruno Venanzi sur la réforme du championnat: "On doit réduire le nombre de matchs"
Bruno Venanzi fait le point sur les comptes du Standard de Liège et donne ses idées sur la réforme du championnat.
- Publié le 10-04-2019 à 10h11
Bruno Venanzi donne ses idées sur la réforme du championnat. Alors que les playoffs 1 battent leur plein et que le suspens reste entier après trois journées d’une 10e édition de playoffs, le président du Standard, Bruno Venanzi, a un avis bien tranché sur la question du format de notre compétition. S'il veut construire dans la longévité avec Michel Preud'homme, il aimerait voir évoluer la formule du championnat, comme il nous le confiait en février dernier lors d’un entretien qu’il nous avait accordé.
"Je ne suis pas un grand fan du système de playoffs", nous avoue-t-il. "Je suis évidemment ouvert aux discussions mais, personnellement, je plaide pour que l’on réduise le nombre de rencontres sur une saison (à Bruges, le Standard a joué ce qui était déjà son 43e match de la saison) ", ajoutait celui qui, l’été dernier, a intégré le conseil d’administration de la Pro League : "C’est une bonne chose d’être de retour dans les instances dirigeantes. Cela permet d’être plus au courant, plus vite, des décisions qui doivent être prises et avoir de l’influence sur celles-ci."
Pour le patron des Rouches, l’accumulation des matchs n’est pas forcément bénéfique et plus spécialement pour nos représentants sur la scène européenne.
"Avec les playoffs, c’est comme si nous avions un championnat à 21 équipes. Or, aucune compétition de première division en Europe ne comporte autant de formations. En termes de matchs, nous sommes donc le plus gros championnat. De ce fait, certains mois, comme octobre et novembre, sont ultra-chargés pour nos représentants en Europe."
En réduisant le nombre de rencontres dans notre compétition domestique, Bruno Venanzi espère également rendre ses lettres de noblesse à une compétition trop souvent snobée ces dernières saisons : la Coupe.
"La Coupe de Belgique pourrait être revalorisée si on baisse le nombre de rencontres de championnat. Des matchs de Coupe pourraient alors se dérouler le week-end. Cela permettrait ainsi à nos représentants en Europe de mieux prester dans cette compétition."
Alors que certains avancent que le système de playoffs permet à nos clubs d’être plus performants sur la scène internationale, Bruno Venanzi, lui, prenait le contre-pied.
"On n’a pas les budgets pour bâtir des noyaux afin de lutter sur les trois tableaux. C’est dommage. Progresser en Europa League, ce serait un nivellement du football belge par le haut et c’est ce que je souhaite vivement. Cela améliorerait le ranking de notre championnat et, par là même, augmenterait la présence de nos clubs en Europe avec, pourquoi pas, un deuxième qualifié en Ligue des champions. C’est pour toutes ces raisons que je vais plaider pour une réforme de la compétition."
Des idées, le président du Standard en a également en ce qui concerne un fléau qui gangrène notre football et dont plusieurs Standardmen ont été victimes ces derniers mois : le racisme.
"Tolérance zéro", avançait, avec fermeté, le Liégeois. "C’est le seul moyen d’endiguer ce fléau. Il faut prendre des mesures fortes en cas d’excès de pseudo-supporters. J’ai sollicité un changement de législation à ce sujet et cela a été accepté. Ce seront donc désormais les mêmes sanctions que pour des jets de fumigènes ou les arrêts de match."
Et le président des Rouches de conclure : "Quand j’entends certains de mes joueurs dire qu’ils sont prêts à arrêter le match en cas de cris racistes, je ne peux qu’être d’accord."
"On est passé d’une perte de 7M € à des comptes à l’équilibre"
Bruno Venanzi dresse son bilan financier depuis sa reprise du club en 2015.
Depuis que Bruno Venanzi a repris le Standard en juin 2015, les finances du club ont souvent été pointées du doigt. L’homme d’affaires liégeois savait pertinemment bien que son principal défi serait de redresser la barre. C’est désormais chose faite, pour la plus grande satisfaction du président.
"On est revenu à l’équilibre et c’est très important", nous précisait Venanzi. "Cela a mis du temps et c’était un de mes premiers objectifs, ce n’était pas très populaire, je le sais mais c’était inéluctable car sans cela, on risquait de ne plus obtenir la licence et ainsi s’exposer à de graves problèmes. Dois-je rappeler qu’il y a eu d’autres clubs, dans la région et ailleurs, qui sont tombés en faillite. C’était donc la première des priorités, n’en déplaise aux supporters."
Aujourd’hui, le Standard ne peut pas encore se permettre des folies sur le marché des transferts et ainsi recruter un joueur à 5M €.
"Bien sûr qu’on espère que cela puisse arriver mais aujourd’hui, on ne sait pas le faire. Ce serait prendre trop de risques par rapport aux finances du club."
Si le Standard dispute actuellement ses deuxièmes PO1 de rang sous la direction de Bruno Venanzi, il a longtemps payé les deux participations consécutives aux peu enviables playoffs 2.
"Fort heureusement, tout va mieux mais cela a pris du temps surtout quand on joue deux fois de suite les PO2. Les rentrées ne sont pas les mêmes en termes de ticketing, c’est moins sexy pour les sponsors et les joueurs sont moins valorisés. Mais pour que les supporters comprennent bien, on est passé d’une perte de 7M € quand j’ai repris le club en 2015 à des comptes à l’équilibre aujourd’hui."