Edmilson: "J’ai dit à Michel Preud'homme qu’il était arrivé trop tard"
Edmilson Junior aurait aimé travailler avec l’entraîneur liégeois
- Publié le 07-08-2018 à 07h01
- Mis à jour le 07-08-2018 à 14h04
Edmilson Junior aurait aimé travailler avec l’entraîneur liégeois "On a tout fait pour le garder, lui proposant un nouveau contrat, mais il y a des offres sur lesquelles on ne peut parfois pas s’aligner."
Michel Preud’homme regrettait, après la Supercoupe de Belgique, le départ de son ailier mais il se voulait fataliste. Le technicien liégeois était animé par l’envie de travailler avec le Belgo-Brésilien et c’était réciproque, mais…
Junior, vous aviez le sentiment d’avoir fait le tour de la question en Belgique ?
"Oui. Je sentais que c’était le bon moment pour partir. J’ai réalisé de gros playoffs 1 et tout le monde a vu de quoi je pouvais être capable lorsque je suis au top de ma forme. J’ai été décisif et mon nom était cité dans tous les matches. C’est d’ailleurs ce qui m’a manqué durant la phase classique : de la constance. Je devais partir, tout le monde le sentait."
On connaît vos racines liégeoises, cela a été dur de partir ?
"Honnêtement, oui. Laisser la famille et les amis, c’est un peu compliqué. Je n’avais également que des amis dans l’équipe au Standard. Les premiers jours, c’était un peu délicat mais maintenant ça va. Mon agent est avec moi et il m’aide énormément."
Que retiendrez-vous de ces deux ans et demi passés au Standard ?
"Que du positif. Cela restera à jamais le club de mon cœur. Plusieurs moments me reviennent en tête comme mon premier but contre Genk en Coupe (demi-finale) . Le match à Ostende reste également gravé dans ma mémoire au même titre que les deux Coupes remportées en deux ans et demi. Je suis juste triste de ne pas avoir remporté le titre la saison dernière que nous perdons sur une erreur d’arbitrage."
Un titre de champion à Sclessin, c’est encore possible pour vous ?
"On ne sait pas de quoi l’avenir sera fait. Cela reste un rêve pour moi, être champion, chez moi, dans ma ville. Si cela arrive, je ne dors pas pendant une semaine (rires) ."
Qu’avez-vous appris au Standard ?
"J’ai grandi, mûri. Quand tu débarques dans ce club qui déchaîne les passions, tu sens directement une lourde pression sur tes épaules avec laquelle tu dois vivre en permanence. La première saison a été compliquée mais par la suite, je me suis développé. J’ai eu plusieurs coaches qui m’ont tous apporté quelque chose."
Quel a été votre meilleur moment au Standard ?
"La première Coupe de Belgique. C’était mon premier trophée avec mon club de cœur, cela ne s’oublie pas. Mais vient juste après le match à Ostende où tout le monde a vu ce que c’était le vrai Standard. Nous, en interne, on savait qu’on en était capable et, ce jour-là, on a fait taire beaucoup de monde."
Pensez-vous que vous reviendrez un jour ?
"Il ne faut jamais dire jamais, mais Liège, c’est ma ville et si je dois revenir, mon cœur choisira le Standard."
Michel Preud’homme voulait travailler avec vous. Il a précisé que le club avait tout fait pour vous convaincre de rester.
"C’est vrai et l’envie de bosser ensemble était réciproque. Michel Preud’homme est assurément le meilleur coach belge; il a connu le succès partout où il est passé. Je sais qu’il me voulait du temps de Bruges; cela fait longtemps qu’il souhaitait qu’on travaille ensemble. Mais comme je lui ai dit, il est arrivé trop tard au Standard. J’étais en fin de contrat et je sortais d’une bonne saison; je devais partir. Qui sait ce que nous réservera le futur... Peut-être que nous serons réunis un jour."
"Je sais que j'ai moins de chances d'être appelé"
En s’exilant au Qatar, Edmilson Junior s’est-il davantage éloigné d’une sélection avec les Diables Rouges ? Le médian de 23 ans ne ferme pas la porte
Après sa très belle saison dernière, Edmilson Junior espérait, secrètement, être repris par Roberto Martinez pour le Mondial en Russie. Le sélectionneur des Diables ne l’a finalement pas retenu mais a bien avoué avoir songé à lui. "C’est un joueur très intéressant, surtout grâce à sa capacité de faire une action individuelle. Oui, il était une option. Nous l’avons suivi de très près", a-t-il précisé.
De son côté, Edmilson Junior n’a pas été abattu en apprenant sa non-sélection. "Je n’en ai pas fait une maladie si c’est ce que vous voulez savoir, nous assure-t-il. J’ai espéré car je voyais que tout le monde parlait de moi, mais je n’ai eu aucun contact avec qui que ce soit à la Fédération. C’est l’esprit léger que je suis parti en vacances et que j’ai suivi l’épopée des Diables. J’étais triste pour eux car, avec cette génération, je sentais que c’était le moment ou jamais."
Lorsqu’on lui demande s’il estimait avoir le niveau pour revendiquer une place dans les 23 en Russie, Edmilson Junior répond sans détour.
"Le niveau de ce groupe est vraiment très élevé et dur à atteindre. Je ne dis pas que je n’avais pas mes chances mais, au contact de tels joueurs, j’aurais assurément pu progresser. Mais Roberto Martinez a pris les joueurs qu’il devait prendre pour cette Coupe du Monde. Je suis lucide par rapport à ça et je n’en fais pas une obsession."
En signant au Qatar, Edmilson Junior voit-il ses chances d’intégrer le noyau des Diables diminuer davantage ? Le médian ne ferme évidemment pas la porte, mais…
"Je ne suis pas bête, je sais qu’en posant ce choix, mes chances ne sont pas très élevées. J’ai été bon au Standard et je n’ai pas été appelé. Serai-je suivi au Qatar ? Je ne pense pas mais je suis réaliste et je ne regrette pas mon choix. Je vais continuer à bosser comme je l’ai toujours fait et on verra ce que l’avenir me réservera. Jouer pour les Diables reste évidemment un rêve pour moi comme pour n’importe quel joueur belge. Je ne me compare pas non plus à Witsel et Carrasco mais leur décision d’aller en Chine ne les a pas privés de l’équipe nationale et du Mondial . Je suis lucide et je n’en ferai pas une maladie."
Après sa signature, la rumeur selon laquelle le Qatar allait tenter de naturaliser Edmilson Junior commençait à circuler. "Cela n’a pas du tout été abordé. Ce n’est pas vrai."