Comment le RWDM est passé de presque barragiste à presque relégué
En l’espace d’une semaine, la situation des Molenbeekois s’est complètement inversée.
- Publié le 07-05-2024 à 10h01
Au fond du trou il y a quelques semaines, espérant que Yannick Ferrera fasse des miracles et inverse la tendance au sein d’une équipe au bord du gouffre, le RWDM s’est relevé grâce au travail acharné et cohérent de son nouvel entraîneur. Séances intensives, coach mental, proximité avec les joueurs, dialogue, Yannick Ferrera avait ramené les sourires à Molenbeek, ceux qui avaient disparu au cours des quatre mois précédant son arrivée.
Le reset effectué, la confiance retrouvée, l’espoir retrouvé de se maintenir, tout ça s’était confirmé d’emblée sur le terrain avec des résultats positifs lors des trois premiers matchs de Yannick Ferrera à la barre. Un 0-0 plus qu’encourageant lors de la journée inaugurale des playdowns à Charleroi, où le RWDM aurait pu l’emporter si Biron avait converti son penalty, et puis deux victoires acquises par la suite face à Eupen et à Courtrai. Sur la pelouse des Kerels, les Molenbeekois avaient affiché un état d’esprit conquérant et une énorme solidarité pour aller chercher un succès au courage.
Au soir de cette victoire, les Bruxellois faisaient grimper leur avance à cinq unités sur leur principal concurrent et entrevoyaient la possibilité d’assurer définitivement la place de barragiste le week-end suivant en recevant Courtrai au stade Machtens. Mais cette place de barragiste quasiment assurée a eu un effet pervers sur l’équipe. L’humilité prônée par Yannick Ferrera depuis son arrivée, cette volonté de s’arracher pour réaliser la remontada tant espérée, s’est transformée en excès de confiance, en suffisance presque, avec une entame de match ratée qui a précipité les Molenbeekois sur la route de la défaite. En s’inclinant dans un match qu’il n’aurait jamais dû perdre, le RWDM a vu Courtrai revenir à deux points, à deux journées de la fin des playdowns.
La confiance accumulée lors des trois premières rencontres de playdowns s’est alors envolée aussi vite qu’elle n’était arrivée, pour se transformer en peur de mal faire samedi contre Charleroi. “J’ai senti mes joueurs crispés, la peur au ventre”, a confirmé Yannick Ferrera après la rencontre. Résultat des courses, le RWDM a vécu une véritable débâcle et son cauchemar s’est poursuivi le lendemain lorsque Courtrai l’emportait face à Eupen et s’emparait de sa place de barragiste.
Avec ce 0 sur 6, nous sommes redescendus aussi vite que nous étions remontés.
En l’espace d’une semaine, le RWDM est donc passé du statut de presque barragiste à celui de presque relégué qui doit désormais espérer un miracle. “C’est le football, ce sont des choses qui arrivent. Parfois vous passez tout près de quelque chose, vous avez tout en mains pour réaliser quelque chose de bien et la semaine d’après, vous n’avez plus votre sort entre vos mains. Le football vous prouve en permanence que tout peut aller très vite, dans un sens comme dans l’autre. Nous étions très vite remontés au classement avec un 7 sur 9, nous sommes redescendus tout aussi vite avec ce 0 sur 6”, analyse Yannick Ferrera.
Du côté des joueurs, on assume ses responsabilités. “La semaine dernière, nous avons laissé passer une belle occasion de valider notre billet pour les barrages et ce week-end, c’était le match à ne pas perdre. C’est totalement de notre faute, nous ne pouvons pas nous cacher”, assume Guillaume Hubert.
Le chassé est devenu chasseur
Après les résultats de ce week-end, le RWDM est passé de la position de chassé à celui de chasseur. Une position délicate puisqu’elle place le RWDM dans une situation où il n’a plus son sort entre ses mains. Il doit espérer un faux pas de Courtrai à Charleroi, tout en l’emportant à Eupen, officiellement relégué en D1B depuis dimanche. “Nous ne sommes pas morts, nous y croyons tous puisque c’est mathématiquement encore possible. Mais la première étape sera de gagner notre match contre Eupen avant de regarder ce qu’il se passe à Charleroi-Courtrai”, lance Yannick Ferrera qui a déjà annoncé que cette semaine serait placée sous le signe “du cœur, du courage, de l’état d’esprit et de la compétitivité”, seul moyen d’encore espérer s’en sortir.