L’épilogue d’un gros gâchis mouscronnois
L’Excel retrouve la D2 sept ans après l’avoir quittée. Et certains joueurs, à l’image de Fabrice Olinga, en ont gros sur le cœur après cet épilogue d’un beau gâchis.
- Publié le 18-04-2021 à 22h44
- Mis à jour le 26-04-2021 à 18h22
On a très longtemps cru qu’un énième miracle permettrait à l’Excel de rester en vie. Habitués des retournements de situation et des rebondissements à tout-va ces dernières années, les Mouscronnois se retrouvent malheureusement dans le rôle du condamné après avoir longtemps endossé celui du survivant pendant leurs sept saisons parmi l’élite.
On a longtemps pensé que les Hurlus parviendraient à déjouer encore les pronostics malgré les nouvelles provenant de Louvain qui se sont directement annoncées mauvaises. Avec un 4-2-3-1 composé d’une paire de récupérateurs d’expérience et une défense rigoureuse, le matricule 216 a gêné les hommes de Clement. Face à un football adverse parfaitement huilé, les Hennuyers ont longtemps opposé leur courage et leur volonté aux fulgurances de Lang, Vormer et De Ketelaere.
Durant le premier acte, Mouscron a plié mais n’a pas rompu grâce notamment à une position illicite de Dost sur un service de De Ketelaere (34e). Et puis, l’Excel a cru avoir réalisé le plus dur après la pause. Fidèles à leur plan de jeu, les Hurlus à la récupération passaient par les ailes pour se projeter rapidement vers l’avant. Après un joli décalage de Tabekou, Ciranni a adressé une merveille de centre pour Harbaoui qui a conclu de la tête (0-1, 51e).
Mais cette équipe n’apprend jamais de ses erreurs. Elle a montré sa friabilité sur les coups de pied arrêtés et sur sa concentration après avoir trouvé le chemin du filet, une constance cette saison. Ça ne pardonne pas face à des éléments redoutables dans le placement comme De Ketelaere (1-1, 55e) ou Vanaken (64e) couvert par Agouzoul.
Les pensionnaires du Canonnier ne se sont pas avoués vaincus et Silvestre a certainement pensé offrir le but du barrage six mois après avoir inscrit celui de l’espoir lors du déplacement au Cercle qui avait abouti à la première victoire mouscronnoise de la saison (2-2, 72e). Le dénouement est tout autre et les réalisations de Lang (3-2, 85e) et Dost (89e) ont tué le Rem.
Ce qui ne change par contre pas, c’est la passivité des dirigeants aux abonnés absents comme d’habitude lorsqu’il s’agit d’assumer leurs erreurs.
"Dès le début de l’année, on savait que ça n’allait pas être facile car nos soi-disant dirigeants n’ont pas réalisé le travail qu’ils devaient faire. On est aussi fautifs mais c’est ce mauvais début de saison qui nous a conduits à cette relégation", exprimait Olinga qui a été le seul joueur avec Ciranni à prendre ses responsabilités devant la presse.
Le Camerounais ne mâchait logiquement pas ses mots envers une direction tout simplement incompétente. "Cette année, elle n’était pas présente. On a vu des gens qui sont venus à Mouscron sans avoir le cœur de bien faire les choses. C’est très dur cette descente par rapport aux bénévoles qui ne sont pas payés mais qui aiment le club. Les gens qui devaient être là étaient invisibles. Le match est terminé et le président et le directeur général ne sont même pas venus nous voir. Personne n’a pris la parole comme si la situation était normale mais c’est anormal ! On a eu une direction qui n’a pas eu de couilles. Il ne faut pas avoir peur de le dire."
Comme un symbole, c’est Marko Bakic, pourtant jugé indésirable en début de saison par les nouveaux propriétaires à cause de ses relations avec Lian Sports, qui était inconsolable à la fin du match. Des larmes sincères qui viennent clôturer l’histoire d’un beau gâchis.