Physiquement, le Club Bruges est-il fatigué à l’approche du sprint final ? “Non, c’est plutôt le fait que la Fiorentina a un plus gros noyau”
Pour les Brugeois, ce n’est pas la fatigue qui a créé la différence face à la Fiorentina. Malgré l’élimination, ils se sentent en pleine forme à l’aube d’aborder le sprint final.
- Publié le 09-05-2024 à 14h22
Ce jeudi matin, toute une ville s’est réveillée avec une gueule de bois sans avoir forcément consommé de l’alcool la veille. Pourtant, les supporters du JanBreydel ont cru vivre une soirée historique quand De Cuyper ou Vanaken, les protagonistes ne le savent pas eux-mêmes, a ouvert le score après 20 minutes au bout d’une entame de match parfaite.
Pour la plupart, ils étaient trop jeunes en 1976 et en 1978 lorsque leur équipe s’était inclinée à chaque fois contre Liverpool en finale de la Coupe de l’UEFA puis dans celle de l’ancêtre de la Ligue des champions. Alors forcément, il fallait s’approprier un bout d’histoire. Skoras a failli leur offrir le but de la qualification à la demi-heure mais le Polonais n’a pas attaqué assez son ballon alors que le but était vide.
Et puis, les Brugeois ont reculé comme si la pause leur avait coupé les jambes. On sentait le couperet venir surtout quand la Viola a touché à trois reprises les montants. On s’est peut-être dit que la chance tournerait en faveur des Belges mais la sentence irrévocable est finalement tombée à cinq minutes de la fin sur une action frustrante. De quoi engendrer des regrets éternels.
Des Brugeois paradoxalement fatalistes
Comme à l’aller sur la réalisation dans les derniers instants de Nzola, les Blauw en Zwart ont concédé un but partant d’une action anodine. Une longue touche mal maîtrisée, un De Cuyper qui avait montré lors de toute la seconde période qu’il ne parvenait pas à endiguer les centres venant de son côté puis un Mechele auteur d’un excès d’engagement dans sa surface avec son genou frappant le haut du corps du même Nzola, décidément bien dangereux lorsqu’il sort du banc. “Malheureusement, je trouve qu’avec ce qu’on a montré, c’est une déception. Si tu sens le match avec l’intensité et les duels qu’il y avait eu auparavant, l’arbitre ne doit pas siffler ce penalty”, peste Mignolet.
“S’il y a faute ? Je dois encore une fois revoir les images. Je pense que la tête de l’attaquant était basse et qu’il y a eu un contact, admet, bon joueur, Hayen. C’est dommage qu’un tel détail décide de ce match à un moment important de la compétition. Brandon ne doit pas s’en vouloir, il n’a pas vu le joueur arriver.”
Beltran en a profité pour envoyer la Fiorentina à Athènes, un an après avoir déjà disputé la finale de la Conference League perdue face à West Ham. Paradoxalement, les hommes de Hayen ne semblaient pas tant déçus en zone mixte. Davantage fatalistes. “Nous ne pouvions pas garder le ballon. Ils ont touché le poteau et la barre donc nous nous en sommes bien tirés, analyse Vanaken. Nous pouvons être très fiers de notre parcours." Un sentiment partagé par De Cuyper. “Nous devons être honnêtes : ils méritaient un but. Ils poussaient tellement.”
Nous devons être honnêtes : ils méritaient un but. Ils poussaient tellement.
Finalement, Hayen préfère opter pour la méthode Coué même si sur papier, il est toujours frustrant de constater que cela semble normal que le neuvième de Serie A élimine le leader de la Pro League. “D’un côté, c’est difficile d’être éliminé sur ce penalty. Mais, d’un autre côté, je suis surtout fier de la manière avec laquelle nous avons presté, poursuit Hayen. Nous avons vu un bon Club, surtout en première mi-temps. La seconde période était moins bonne mais c’est aussi dû à la qualité de l’adversaire qui n’est pas à sa place au classement en Serie A. Nous n’avons rien à nous reprocher. La déception prime actuellement mais elle va vite laisser place à la fierté. Nous pouvons sortir la tête haute.”
Nous n'avons rien à nous reprocher.
Vont-ils payer leurs 11 matchs en un mois ?
Il est de toute manière interdit de la baisser sous peine de tout perdre en championnat alors qu’ils reviennent de nulle part au point d'avoir égalé le record du Standard 2011 avec ce bilan de 19/21. Vu la rencontre de ce mercredi et la baisse de forme physique incroyable après la pause, les Brugeois commencent-ils à payer les efforts consentis sur le mois dernier où ils ont disputé 11 matchs de haute intensité ?
”Non, c’est plutôt le fait que la Fiorentina a un plus gros noyau, rassure Mignolet. Que ce soit là-bas ou ici, ils ont montré dans les 30 dernières minutes qu’ils pouvaient créer la différence en faisant entrer des joueurs comme Nzola. Il faut l’accepter.”
La déception sera-t-elle digérée d’ici le prochain match ? “C’est douloureux d’être éliminé à un tel moment, reconnaît De Cuyper. Mais il nous reste du temps. Cela va faire mal pendant un moment. Nous essaierons d’oublier ça d’ici lundi.”
Pour un choc face à l’Union décalé exceptionnellement après le week-end. S’ils réfutent l’argument de la fatigue, le Club se félicitera de pouvoir compter un jour de repos supplémentaire bienvenu par rapport aux Unionistes.
Les raisons d’être optimiste sont nombreuses quand on voit le niveau affiché par Vanaken lors de cette demi-finale retour. Le milieu de terrain se balade sur une pelouse, sans courir beaucoup, mais en étant toujours placé de manière idoine et en bonifiant tous les ballons qui passent par lui. Devant, Thiago a réalisé une superbe première mi-temps en décrochant énormément ce qui a créé des espaces pour Skoras et Jutglà qui n’ont cessé sur les ailes de permuter.
Ce football bien huilé va gêner l’Union qui peut s’attendre à se déplacer dans un chaudron bouillant comme ont pu l’expérimenter les Italiens. Pour Bruges, les voyants sont presque au vert malgré cette élimination. En cas de victoire face aux Bruxellois, ils se rapprocheraient d’un 19e titre encore inimaginable le mois dernier. À défaut de disputer la finale de la Conference League, ils en disputeront trois autres sur la scène nationale contre l'Union, à Anderlecht et face au Cercle. Pour pouvoir s’offrir le champagne et une belle gueule de bois digne de ce nom.