La chronique de Thomas Chatelle : chocs psychologiques et départs libérateurs
Une chronique de Thomas Chatelle.
- Publié le 21-04-2024 à 08h23
Les joueurs se sentent souvent coupables lorsque leur coach est remercié. Arrive alors un moment rare pour le footballeur, celui de l’introspection. “J’aurais peut-être pu m’adapter un peu plus à ses demandes”, ou “je n’ai pas toujours tout fait pour le comprendre” font partie des regrets que certains acteurs formulent suite au licenciement du metteur en scène.
Pour la plupart, je vous rassure, cela ne les empêche pas de dormir. Mais cela montre à quel point cette décision ultime d’une direction fait réfléchir un joueur à propos de sa responsabilité individuelle dans la performance collective. C’est ce qu’on appelle dans le jargon le choc psychologique. Voyez ce qu’il se passe à Bruges actuellement. Ils sont passés en quelques semaines d’une équipe potentiellement hors des Champions Playoffs à une équipe en demi-finale de coupe d’Europe. Évidemment la qualité du travail de Nicky Hayen ces dernières semaines est à la hauteur de l’ampleur de l’échec de Rony Deila. Mais le simple fait du départ du Norvégien a, selon moi, suffi pour libérer certains joueurs comme Raphael Onyedika ou Michal Skoras.
Dans plusieurs autres clubs européens, on a opté pour un départ du coach à l’amiable en fin de saison. C’est le cas avec Klopp à Liverpool pour différentes raisons mais surtout à Barcelone avec Xavi et au Bayern Munich avec Thomas Tuchel. Les cas de Xavi et Tuchel sont révélateurs à ce sujet. L’un comme l’autre ne parvenant pas durant la majorité de la saison à faire performer leur équipe à la hauteur des attentes. Et il aura fallu attendre l’annonce de leur départ en fin de saison pour commencer à percevoir les fruits de leur travail respectif.
Il aura fallu attendre l’annonce de leur départ pour commencer à percevoir les fruits de leur travail respectif.
Xavi et son Barça se sont rapprochés du Real en tête du classement et se sont retrouvés à deux doigts d’atteindre les demi-finales de Ligue des champions alors que Thomas Tuchel, lui, est en demi-finale de cette Ligue des champions et peut encore rêver de la gagner…
Drôle de dénouement pour le coach bavarois qui avait tout fait à l’envers depuis son arrivée à Munich : vouloir imposer ses principes dans un club qui n’en manque pas, se mettre à dos le vestiaire et les observateurs ou encore changer de joueurs et de systèmes toutes les semaines. Et pourtant, depuis que tout le monde sait qu’il ne sera plus là la saison prochaine, un souffle libérateur pousse cette équipe vers la finale de Ligue des champions…