Le jeu de poker de Leko
L’entraîneur du Club Bruges sait que seul le titre pourrait le maintenir à son poste.
- Publié le 04-04-2019 à 11h32
- Mis à jour le 04-04-2019 à 12h19
L’entraîneur du Club Bruges sait que seul le titre pourrait le maintenir à son poste. Le Club Bruges a entamé les PO1 pied au plancher, comme Leko l’avait exigé. "Je me suis régalé contre La Gantoise. J’ai vu la grinta, un pressing constant, la vitesse, la puissance, une bonne circulation du ballon, de bons mouvements et du monde dans le rectangle adverse", s’est-il réjoui.
L’entraîneur du Club Bruges dont le contrat s’achève en juin prochain sait qu’il joue gros dans cette mini-compétition qui engage son proche avenir. "J’ai pris ma décision il y a quelques semaines déjà", avait-il avoué vendredi.
Dimanche soir, il a atténué des propos qui laissaient à penser que son bail ne serait pas renouvelé. "Je n’ai pas dit que j’allais partir. J’ai lu des contre-vérités à mon sujet : que j’étais égocentrique, que mes relations avec mes joueurs n’étaient pas bonnes, que je manquais d’aptitude sociale et de leadership. Ces acccusations m’ont affecté."
Ivan Leko est le seul entraîneur à avoir clamé, très tôt, que son équipe visait le titre. Il avait ses raisons. Il pressent depuis plusieurs mois qu’en dépit d’un sacre dès son intronisation et d’une excellente campagne en Champions League, seule une seconde consécration serait susceptible de proroger son bail. Peu après la conquête du titre, en mai dernier, Ivan Leko avait pris des risques. Il avait refusé une première réévaluation de son contrat car il était persuadé qu’un bon parcours en Champions League allait bonifier encore sa valeur et lui permettre d’obtenir les montants alloués naguère à Michel Preud’homme.
La direction a peu apprécié qu’il ait repoussé son offre. Depuis cette date, elle n’évoque plus le sujet. À cette vexation est venue se greffer son interpellation dans l’opération Mains propres. Celle-ci a entaché sa réputation. L’élimination européenne par Salzbourg et de brefs acccrochages avec Vormer et Wesley notamment ont encore écorné son crédit. Ivan Leko ressent un manque de confiance de la part de la direction du Club sur laquelle, par ses récents propos, il fait peser une certaine pression.
Dans ce jeu de poker, l’entraîneur n’est pas le plus fort mais il ne manque pas d’atouts. Le public l’a adopté. Le vestiaire semble le soutenir. "Ivan Leko est un excellent entraîneur. Je trouverais dommage qu’il s’en allât", a assuré, dimanche, le capitaine Ruud Vormer. Chaque victoire dans les PO1 est de nature à renforcer sa position même si la décision de la direction semble arrêtée. En coulisses, si les supporters apprécient Gert Verheyen, le nom de Philippe Clement est chuchoté.