Tactique, manque de nouveauté, Ligue des Champions: les 5 soucis de Bruges
La deuxième année du Club sous Ivan Leko n’est pas aussi stable que la première.
- Publié le 14-02-2019 à 06h58
- Mis à jour le 14-02-2019 à 09h29
La deuxième année du Club sous Ivan Leko n’est pas aussi stable que la première. Le Club joue moins bien, perd des plumes et commence à trembler en interne. La sérénité de l’an passé a disparu. Une crise en grande partie liée à une figure centrale : Ivan Leko.
1. PLUS LE BOOST DE LA NOUVEAUTÉ
Le fameux électrochoc à la suite du renvoi d’un coach peut être similaire à la mise en place d’un nouvel entraîneur en début de saison. Surtout quand il tranche avec le précédent.
Leko n’avait certainement pas le palmarès de Michel Preud’homme ni sa précision tactique ou sa maniaquerie en préparation de match.
Le Croate a mis l’accent sur la bonne humeur. Le groupe a profité de son arrivée pour souffler, prendre un bol d’air pour bosser d’une autre manière.
Son approche a engendré une nouvelle dose de confiance dans le groupe. Les résultats ont suivi et Leko a continué de surfer sur sa méthode.
On en avait presque oublié le petit creux autour de la nouvelle année. L’avance du Club était telle que les moins bons résultats sont passés inaperçus.
Le début de saison a été du même style : tout en puissance et en enchaînement de résultats. Jusqu’en octobre où les résultats ont commencé à péricliter. Les choix du coach ont progressivement été remis en question.
2. LA LIGUE DES CHAMPIONS À FOND
Beaucoup de coachs auraient fait comme Leko. Il est jeune, tout juste champion et n’avait qu’une seule envie : montrer à l’Europe à quel point il est talentueux. Les Brugeois ont donc joué la Ligue des champions à bloc.
Il a tenu tête à Diego Simeone (Atletico Madrid) et Lucien Favre (Borussia Dortmund), deux beaux CV dans le métier, et a réussi à ne perdre que deux matchs.
La direction avait donné son aval pour se concentrer sur la C1 en début de saison. Elle voulait se racheter de la débâcle sous Michel Preud’homme deux ans plus tôt.
Cette démarche a coûté des points en Pro League. Où l’an passé Bruges pouvait faire une razzia sur le championnat sans avoir la tête ailleurs, ici, il était entre deux chaises. Un travail d’autant plus ardu que Leko avait décidé de le mener à bien avec la même équipe ou presque tous les trois jours.
3. DES CHOIX TACTIQUES PLUS AUSSI CLAIRS
Quand tout va bien et qu’on semble avoir trouvé la clé, pourquoi changer ? C’est cette ritournelle qu’a chantée Ivan Leko au long de la saison. Si on excepte ses soucis au poste de gardien de but, le Croate a pu aligner son équipe en 3-5-2 tout au long de l’exercice.
Un système qui convenait à tout le groupe et qui permettait aux cadres comme Vormer, Vanaken ou Wesley de s’exprimer.
La Ligue des champions a poussé le coach à changer d’avis. Principalement pour s’adapter à des équipes qualitativement supérieures.
Vormer a joué derrière l’attaquant à Monaco. Face à Dortmund, il y avait embouteillage dans l’entrejeu. D’autres exemples sautent aux yeux comme sa dernière lubie : aligner Amrabat en défense centrale.
Il a également dû faire des choix alambiqués par nécessité. Danjuma, la révélation du début de saison, a laissé, à cause d’une blessure, le flanc gauche meurtri. À droite, personne n’a pu s’imposer. Mata, Cools, Vlientinck et Diatta sont passés sans convaincre ou ont connu des blessures. Ça allait mieux avec Dennis mais son côté personnel (cinq buts mais pas un seul assist) ne plaît pas.
4. LES LEADERS SE REBELLENT
Ivan Leko n’est pas des plus proches avec ses joueurs. Il maintient une certaine distance et délègue le rôle de grand frère aux anciens du groupe comme ce fut le cas de Lior Refaelov ou Timmy Simons.
Il ne reste plus que Ruud Vormer comme ancien dans le groupe actuel. Malgré ses 30 ans, il n’est pas une figure paternelle pour les autres. Malgré le brassard de capitaine.
Son comportement (il a frappé dans un sac de ballons après avoir été remplacé) face à La Gantoise a montré le côté égoïste du Néerlandais. Il en a rajouté une couche à l’interview. Un conflit ouvert avec son coach qui fait écho à des tensions passées et qui désolidarise le joueur du groupe.
Wesley a imité Vormer ce week-end. Un deuxième cadre qui met un peu plus son coach dans une situation ambiguë.
5. LE FOOTGATE
Tout faire pour minimiser ce qui s’est passé en octobre. Ivan Leko tente au maximum de faire oublier son arrestation mais il ne peut cacher qu’il a changé depuis le début de l’opération mains propres. Il est moins souvent au club et passe plus de temps en famille. Une réaction logique qui prouve toutefois le changement qui s’est opéré.
Le Club Bruges n’a pas encore proposé à son entraîneur de prolonger son séjour dans la Venise du Nord. Un choix poussé par le fait qu’il reste impliqué dans l’enquête en cours et qu’il était à l’époque managé par Dejan Veljkovic.
Même le public, qui l’avait massivement soutenu après son passage par la case prison, a retourné sa veste. Les premières huées se sont fait entendre.
En dix jours, Leko fera face à trois défis (Salzbourg, Genk et Anderlecht) qui détermineront son avenir.