MPH n’a pas changé de place de parking
Voici comment le T1 brugeois avait préparé les Standardmen juste avant leur match décisif face à Anderlecht.
- Publié le 14-05-2016 à 15h53
- Mis à jour le 14-05-2016 à 15h55
Voici comment le T1 brugeois avait préparé les Standardmen juste avant leur match décisif face à Anderlecht. 20 avril 2008 : le Standard accueille Anderlecht lors de la trente-et-unième journée de compétition. Les Liégeois n’ont besoin que d’un petit succès pour officialiser leur premier sacre national depuis vingt-cinq ans.
15 mai 2016 : Bruges reçoit Anderlecht lors de la huitième journée des playoffs. Les Flandriens n’ont besoin que de trois points pour asseoir définitivement leur première place au général et remporter un titre qui les fuit depuis onze ans.
Comme dénominateur commun à ces deux rencontres, on retrouve Michel Preud’homme. Le technicien brugeois sait parfaitement comment négocier un duel si décisif, qui monopolise l’attention de tout un pays. "Je me souviens que tout le monde était un petit peu plus nerveux car nous étions bien conscients que ce match pouvait nous faire entrer dans l’histoire. Et pourtant, Michel Preud’homme n’avait rien changé à ses habitudes et ne laissait rien transparaître", raconte Grégory Dufer, présent à Sclessin il y a huit ans.
Landry Mulemo, son équipier en bord de Meuse, confirme. "Dire qu’il avait gardé ses habitudes, c’est un euphémisme. Notre coach est quelqu’un de très superstitieux, à un point tel qu’il voulait tout le temps garer sa voiture au même emplacement de parking. Il n’allait certainement choisir une autre place à quelques jours d’un match si important !" sourit-il.
À en croire ces deux anciens Rouches, les Brugeois ont eu droit à une semaine banale, ou du moins semblable à toutes celles de la saison. "Michel préparait toutes les rencontres à 150 %. Donc, je ne suis pas certain qu’il se soit encore davantage creusé la tête pour ce rendez-vous face aux Anderlechtois. Que ce soit un petit, moyen ou grand club en face de lui, il voulait absolument tout savoir. Tout était étudié, analysé, histoire de ne pas être surpris. Je doute qu’il en soit allé différemment cette fois-ci, d’autant qu’il doit, à mes yeux, être encore plus déterminé qu’en 2008 car il a envie de répondre aux critiques qui l’ont visé ces derniers mois", étaye Jorge Veloso, alors entraîneur des gardiens.
Pour ne pas vivre un fiasco, Michel Preud’homme veut éviter toutes les mauvaises surprises. Ce qu’il n’était pas parvenu à faire il y a huit ans. Alors que toute une équipe était prête à marquer l’histoire, Dieumerci Mbokani était arrivé en retard au point de rendez-vous fixé par le staff technique. Censé débuter le match sur le banc, l’attaquant congolais avait finalement été titularisé et planté les deux buts face aux Mauves. "Cela lui était arrivé deux ou trois fois durant la saison. Le coach l’avait déjà remis à sa place mais, visiblement, cela n’avait pas assez porté ses fruits. Mais il savait qu’il ne pouvait pas vraiment se priver de ses services, surtout pour un tel match. Bien lui en a pris…"
À un tel moment de la saison, la préparation importe bien peu. Brugeois et Anderlechtois se sont déjà affrontés à trois reprises et n’ont donc plus trop de surprises à se réserver. C’est au niveau de la psychologie que la différence peut se faire et, à ce niveau, MPH semble paré, lui qui était parvenu à enflammer le vestiaire liégeois juste avant de fouler la pelouse de Sclessin ce fameux 20/04/08. "Les discours d’avant-match, c’est son point fort. Il pouvait convaincre des joueurs à 80 % de se donner à 100 %. Je l’écoutais et je n’avais qu’une envie : monter sur le terrain pour tout exploser", rit Jorge Veloso.
"Lorsque nous jouions contre des clubs plus anonymes, il disait que pour être des grands, nous devions battre des petits. Face aux ténors, il nous conseillait de montrer que nous étions des hommes. Je pense qu’il en était allé de même face à Anderlecht", confirme Landry Mulemo.
"Pas d’amende en cas de retard"
La semaine qui a suivi le titre, les Rouches avaient pu un petit peu se détendre lors des entraînements. Mais pas trop quand même. "Il voulait absolument gagner le match suivant car nous étions encore invaincus en championnat. Donc, oui, nous avions relâché la pression mais le coach était là pour nous remobiliser", explique Grégory Dufer.
"Mais nous pouvions arriver avec quelques petites minutes de retard aux séances sans pour autant recevoir une amende", sourit Landry Mulemo.
"Il saura faire la fête s’il gagne"
Il ne fait aucun doute que les supporters brugeois feront la fête jusqu’au bout de la nuit s’ils s’imposent ce dimanche face à Anderlecht. "Et Michel ne sera pas le dernier à boire un verre", sourit Jorge Veloso. "Avec le Standard, il avait bien décompressé mais je retiens surtout qu’il avait immédiatement tenu à féliciter chaleureusement tous les membres de son staff car nous formions une équipe à l’intérieur de l’équipe. Michel ne sera jamais un individualiste qui cherchera à mettre la lumière sur sa seule personne."