Charleroi manque de salopards dans son effectif
Comme sur le but ostendais, les Carolos sont parfois trop gentils sur le terrain.
- Publié le 14-02-2019 à 19h10
Comme sur le but ostendais, les Carolos sont parfois trop gentils sur le terrain. "Nous avons été gentils : un coup franc est sifflé pour une faute sur David Henen et nous remettons le ballon gentiment au gardien adverse…"
À l’heure d’analyser le but encaissé dans les derniers instants de la partie face à Ostende, Felice Mazzù soulignait la trop grande gentillesse des Zèbres. En rendant la balle aux Ostendais et en faisant preuve de déconcentration sur la remise en touche qui suivait, les Carolos ont pris un but qui pourrait coûter très cher au décompte final.
Avant ce match face à Ostende, les supporters avaient averti les joueurs : "Soyez des guerriers ou changez de métier."
Si les hommes de Felice Mazzù ont montré un tout autre état d’esprit qu’une semaine auparavant à Mouscron, le vestiaire carolo semble encore trop gentil. En se penchant sur le nombre de cartes jaunes reçues par les Zèbres cette saison après 25 journées, on se rend compte que Charleroi a le deuxième taux le plus bas avec 46 bristols jaunes (Genk pointe à la dernière place avec 34 cartons). En termes de comparaison, le Cercle Bruges trône en tête de ce classement particulier (79 jaunes) devant l’Antwerp (75).
Même si le nombre de cartons reçus ne peut pas résumer à lui tout seul la trop grande gentillesse d’une équipe, Charleroi a toujours été classé en bas de tableau de ce genre de classement sur les cinq dernières années : l’équipe zébrée a eu le taux le plus bas de cartes jaunes reçues après 25 journées lors de la saison 2015-2016 (40) et 2017-2018 (46) alors que seule une équipe en a récolté moins que les Zèbres en 2016-2017.
"Il faut être plus malin, c’est Ostende qui avait les ficelles aujourd’hui", avançait Felice Mazzù en conférence de presse. Dans le noyau carolo, trop peu de joueurs semblent être des "salopards" qui préfèrent quelques fois casser le jeu en faisant une faute plutôt que de laisser passer l’adversaire. Si Marco I-laimaharitra semble avoir ce profil, la présence de Gabriele Angella en défense permet souvent aux Carolos de souffler.
Que cela soit lors du déplacement au Standard en début de saison ("L’adversaire a essayé de casser le jeu, de casser le rythme, de faire des fautes et de rester par terre…", avait commenté Michel Preud’homme, l’entraîneur du Standard) ou lors de la victoire à Bruges en début d’année, les Carolos ont osé mettre le pied quand il le fallait.
Les joueurs le savent : sans une mentalité irréprochable et un jusqu’au-boutisme de tous les instants, les résultats suivront plus difficilement. Même si Charleroi ne jouera jamais de la même façon qu’une équipe comme l’Antwerp, qui a un jeu hâché proche de l’anti-football, les Zèbres devront se montrer moins gentils sur la fin de saison s’ils veulent accrocher les playoffs 1.
En retrouvant la mentalité de "chien de la casse" comme se surnommait le vestiaire carolo lors de la saison 2016-2017, les Zèbres ont encore toutes les raisons d’y croire.