Comment Anderlecht Heysel a lancé la carrière de Mario Stroeykens : “Aux tests, il était juste trop court”
Mario Stroeykens a d’abord passé quatre ans à Anderlecht Heysel avant de rejoindre l’académie de Neerpede.
- Publié le 05-04-2024 à 18h07
- Mis à jour le 06-04-2024 à 03h00
Et dire qu’il aurait pu ne pas réussir. Mario Stroeykens (19 ans), c’est l’histoire d’un garçon patient. Il a eu besoin de temps pour se développer et n’a d’ailleurs pas directement intégré Neerpede. Il a passé quatre ans dans la succursale de l’académie du RSCA : Anderlecht Heysel.
Trop court pour Neerpede mais pas pour Gand
“Je me souviens de notre première rencontre, raconte Luc Vandergoten, directeur général d’Anderlecht Heysel. Il venait pour un stage qui permettait de savoir qui était assez bon pour intégrer l’académie du RSCA. Il était juste trop court pour être conservé mais un coach de chez nous a dit que nous devions le prendre car il voyait quelque chose en lui. ”
Ce coach, c’est Thierry Bulcke. Mario Stroeykens est resté sous ses ordres trois ans. “J’ai toujours cru en lui, avance-t-il. Je suis moi-même allé vanter ses qualités auprès de Jean Kindermans (NdlR : l’ancien directeur de la formation d’Anderlecht). Il avait les qualités sportives mais aussi la bonne mentalité. ”
Stroeykens est au-dessus du lot dans une compétition provinciale qui était largement dominée par les jeunes du Heysel. “Mario n’était pas aussi puissant ou technique qu’on le voit maintenant, dit Vandergoten. Il jouait en meneur de jeu mais avec des qualités de box-to-box et un gros volume de course. Ce n’était pas un gars qui cherchait le but. Il préférait les combinaisons, les passes. Après, il marquait son lot de but car nous enchaînions les larges victoires. ”
D’autres clubs se sont d’ailleurs intéressés à lui. “Il était proche de La Gantoise et d’Alost”, raconte Bulcke. Mais après concertation avec la famille, le joueur et le staff, tous ont décidé de continuer l’aventure au Heysel avec des entraînements supplémentaires à Neerpede via la Total Foot Concept. Stroeykens n’avait qu’un objectif : percer à Anderlecht. “Nous étions convaincus de son talent, dit Vandergoten. Son coach a d’ailleurs pris une décision importante pour son développement. Dès son arrivée chez nous, il a été surclassé. ”
Patience, lobbying et chance
Et même s’il avait un de moins que les autres, Stroeykens portait l’équipe. “En finale d’un tournoi international à Sluis une perte de balle de Mario a permis à notre adversaire de mener au score, raconte Bulcke. Il était tellement en colère qu’il a voulu se rattraper. Il a marqué le 1-1 d’une frappe de 20 mètres et a finalement botté le penalty de la victoire. ”
Les trois tests ratés n’ont jamais découragé Stroeykens. Sa patience a d’ailleurs souvent été louée par ses proches. “Il n’a jamais commencé à se plaindre, dit Henri Stanic, son cousin qui jouait chez les plus grands au Heysel. C’est un garçon calme et serein. À l’image de sa famille. ”
Anderlecht l'a pris pour un tournoi car il manquait un joueur. Mario a été élu meilleur joueur.
Régulièrement, Thierry Bulcke et la direction du Heysel ont vanté ses mérites auprès de la direction de Neerpede. “J’ai un jour dit à Jean Kindermans qu’il n’allait quand même pas faire venir un gamin de Courtrai alors qu’il y a un talent qui habite à quelques kilomètres d’Anderlecht. Je parlais bien sûr de Mario. ”
Il a finalement eu besoin d’un petit coup de pouce du destin. “En fin de saison, Neerpede avait besoin d’un joueur supplémentaire pour un tournoi (NdlR : à Breda), se rappelle Vandergoten. Ils nous ont demandé d’envoyer notre meilleur élément. C’était Mario. Il a directement fini meilleur joueur du tournoi. On ne l’a plus jamais revu chez nous (rires). ”