Peter Zulj: "La fête toute la nuit en cas de titre ? Si ma copine est O.K."
Au club depuis le mercato de janvier, Peter Zulj se confie sur les ambitions d’Anderlecht, son acclimatation, sa réputation.
- Publié le 28-03-2019 à 06h45
- Mis à jour le 28-03-2019 à 09h03
Au club depuis le mercato de janvier, Peter Zulj se confie sur les ambitions d’Anderlecht, son acclimatation, sa réputation. "Cela fait du bien de retourner en Autriche. Entendre de l’allemand… J’ai vu la famille, les copains. Là, je suis frais dans la tête."
C’est un nouveau Peter Zulj qui est revenu à Anderlecht après une semaine avec son équipe nationale. C’est en tout cas ce que prétend le médian, tout sourire et même blagueur qui visiblement n’a pas été atteint par les deux contre-performances de sa sélection battue chez elle contre la Pologne (0-1), un match où il resté sur le banc alors qu’il a été titulaire lors de la défaite en Israël malgré une passe décisive (4-2). Son attitude l’a fait naviguer à des kilomètres du garçon sérieux qui peine encore à prendre ses marques dans l’entrejeu du RSCA. L’impatience se lit sur son visage au moment d’aborder le sujet chaud du moment : les playoffs. Un système qu’il découvre, qu’il adore déjà et qui, comme il espère, sera peut-être le terrain de ses premiers grands exploits en mauve et blanc.
Peter, cela passera d’abord par un match déjà clé ce samedi à Genk…
"J’espère qu’on gagnera. On fera tout pour y arriver."
Une victoire vous mettrait sur de bons rails…
"On ne parle pas encore de titre dans le vestiaire. On ne doit pas se projeter trop vite."
Le groupe se pense tout de même être capable de décrocher le titre ?
"Anderlecht peut être champion, oui. Il faut bien débuter. Si on gagne samedi et jeudi, on sera déjà bien mieux au classement. On ne joue que des matchs importants de toute façon."
Peu de Mauves connaissent cette pression des playoffs. Est-ce un désavantage ?
"On ne stresse pas pour cela. Cela fait partie du boulot. Nous avons une opportunité et devons la saisir au mieux sans commencer à rêver."
Être champion serait unique pour vous…
"Je ne l’ai jamais été chez les pros. La dernière fois ? (Il réfléchit). Je devais avoir 17 ans avec les jeunes du Rapid Vienne. Cela date hein !"
Vous aviez fait la fête pour célébrer cela ?
"Je pense que cela n’a rien à voir avec un titre chez les pros."
En cas de titre, vous allez fêter cela toute la nuit donc ?
"Je vais demander à ma copine. Si elle est O.K., je célèbre toute la nuit. (rires) Laissez-nous d’abord jouer nos dix matchs et puis on verra si on parle de fête."
Pensez-vous que Genk, en tant que leader, a davantage de pression que vous ?
"Avec la division des points, ils sont passés à six points d’avance. Cela resserre tout. Nous sommes également sous pression mais différemment."
Vous avez le poids de l’histoire sur les épaules…
"Anderlecht est le plus grand club du pays qui vise chaque année le titre. Nous devons être dans le top 3. C’est un objectif logique et réalisable."
Imaginez que vous perdez vos deux premiers matchs…
"Cela peut rapidement aller de ce sens-là aussi. Malgré tout, on peut encore revenir au classement après une voire deux défaite(s)."
Qu’allez-vous faire si vous devenez la génération incapable de se qualifier pour l’Europe après 55 campagnes de rang ?
"On verra. (Il hésite). J’espère qu’on y sera mais je ne peux rien annoncer à l’avance."
Vous n’avez pas l’air stressé…
"Je suis en bonne santé, ma famille aussi. Cela me suffit."
Donc vous dormez bien après une défaite ?
"Ah non, là je râle. Je revois le match chez moi et je râle sur ce que j’ai mal fait. Mais si tu as trop de pression, tu ne joues pas ton jeu à 100 %. Donc je reste cool. Sinon, le reste du temps, je dors bien, ne vous inquiétez pas pour moi."
Vous êtes au Sporting depuis deux mois. Commencez-vous à prendre vos marques ?
"Je sais désormais comment les gars jouent. Quand j’arrive dans un club, je dois comprendre comment courent mes équipiers, quelles sont leurs habitudes. Je me sens bien maintenant. Je suis ici chez moi."
Ce qui nous étonne le plus, c’est que vous n’êtes pas vraiment un numéro 10…
"On m’a annoncé comme numéro 10 à mon arrivée mais j’ai surtout joué en tant que 8 ou 6 ces dernières années. Je peux jouer plus haut, je le faisais plus jeune, mais je suis plus habitué un cran plus bas où je peux aussi défendre. C’est mon frère le numéro 10 (NdlR : Robert Zulj, son aîné, prêté par Hoffenheim à Union Berlin). Il joue avant moi le week-end. S’il marque je veux en faire de même. Il est plus technique que moi mais je suis plus rapide."
Êtes-vous d’accord pour dire qu’on pouvait en attendre davantage de votre part ?
"J’aurais dû marquer cinq buts. Je le sais. J’ai eu les opportunités mais ce n’est pas rentré."
Vos équipiers sont, eux, convaincus de votre vision du jeu.
"Je vois peut-être des choses que d’autres n’ont pas aperçues. Je regarde toujours partout sur le terrain. Le jeu belge est assez similaire à l’autrichien. Il va juste un peu plus vite donc je n’ai pas de souci à m’adapter."
Le retour d’Adrien Trebel pourrait vous renvoyer sur le banc…
"Je m’en fiche qu’on pense cela. On verra ce qu’il se passe."
Personne ne s’attendait à une explosion aussi rapide de Yari Verschaeren. Êtes-vous surpris par ce qu’il montre ?
"Il joue un bon football et est bien dans sa tête pour son âge. Il a tellement de qualités. Il est déjà très important pour nous. On veut dominer le jeu et on a besoin de ce genre de joueur pour poser notre football. Il n’est pas seul à nous aider dans cette tâche."
Êtes-vous impressionné qu’il continue l’école en parallèle ?
"C’est bien d’apprendre d’autres choses. À son âge, j’avais arrêté l’école. Ce n’était pas trop mon truc. Je ne regrette pas, je ne pensais qu’au foot. Je ne tiendrai pas ce discours à Yari, hein. (Sourire) Je n’ai aucune idée de ce que j’aurais fait si je n’avais pas été footballeur. À l’époque, je bossais après le football. J’ai arrêté quand je suis devenu pro."
D’où votre réputation de bad boy ?
"Je suis un good boy. Certains ont dit que j’étais un deuxième Arnautovic. C’est faux. J’ai fait des bêtises quand j’étais plus jeune. Je répondais parfois mal à mes coachs. On disait que je n’en faisais qu’à ma tête. Je n’étais pas super pro. Je sortais trop mais sans abuser."
Quand avez-vous pris conscience qu’il fallait changer d’attitude ?
"Cela fait trois ans que je suis à fond sur le football, que j’ai vraiment mûri. C’est tard, je sais que j’ai perdu du temps mais je ne peux pas changer le passé."
Arnautovic vous a certainement briefé sur le coach. On dit que Fred Rutten est le seul à avoir su le gérer.
"Marko m’a parlé de lui mais je ne dirais pas à quel sujet."
Vous pouvez par contre nous dire si Arnautovic est aussi fou qu’on le dit…
"Non. C’est un bon gars, un bon ami. Il fait des conneries à l’époque mais on ne connaît pas toute l’histoire. Après, c’est un gros râleur. Ce n’est pas toujours facile de jouer avec lui. Il est toujours énervé quand il ne reçoit pas le ballon. Et il le veut toujours. Parfois aussi, cela m’énerve quand on ne me donne pas le ballon. Mais pas à ce point-là, hein !"