Kara-Lawrence, duo qui doit ramener l’équilibre défensif chez les Mauves, se jaugera contre Bruges
Kara et Lawrence se comprennent de mieux en mieux et commettent moins d’erreurs.
- Publié le 19-02-2019 à 06h51
- Mis à jour le 19-02-2019 à 09h06
Kara et Lawrence se comprennent de mieux en mieux et commettent moins d’erreurs. Deux clean sheets d’affilée dont une à l’extérieur. Anderlecht a réussi deux exploits défensifs jamais vus cette saison. Pour le second, le miracle est d’autant plus grand qu’il faut remonter 13 mois en arrière pour retrouver le dernier match d’Anderlecht sans encaisser à l’extérieur.
Des statistiques qui marquent un tournant dans la quête d’une stabilité défensive. Fred Rutten a trouvé son duo axial. Une base fixe constituée du solide Kara Mbodj et d’un James Lawrence qui monte en puissance.
Leurs profils, bien que similaires (puissants, grands et dotés d’une relance correcte), se complètent bien. Leur bonne entente et leur communication permettent de compenser leur manque de vitesse et leurs petites bourdes de placement.
Les deux hommes ont atteint un nouveau niveau à l’Antwerp, confirmant leur clean sheet du week-end dernier. Ils ont gagné presque tous leurs duels, ont perdu peu de ballons et ont surtout réalisé un match rigoureux.
Bien placé derrière eux, Thomas Didillon les a félicités par l’entremise des médias. "Nous avons rectifié le tir défensivement. Je vois de plus en plus d’automatismes dans l’axe de l’arrière-garde. C’est crucial pour la suite des événements."
Sven Kums se targuait, lui, d’avoir observé "une défense qui n’a laissé que très peu d’occasions à l’Antwerp. Nous savons qu’en gardant le zéro derrière, nous arriverons plus facilement à gagner nos matchs, surtout vu notre force de frappe offensive."
Des propos confirmés par Kara qui a insisté sur ce point avec ses collègues défenseurs. "Je leur ai dit qu’on ne pouvait pas se permettre d’encaisser. Et on l’a fait. On sent que ça vient. Il suffit de rester calme et solide derrière."
Le groupe a fait un énorme pas en avant dans l’exigence que nécessite une bonne défense. C’était l’un des credo de Fred Rutten : former un bloc compact et bien organisé avant de penser à repartir vers l’avant. Il n’a d’ailleurs encaissé que quatre buts en cinq matchs.
Le coach disait encore il y a peu qu’il observait des choses inimaginables. Ces fameuses erreurs à répétition et totalement imprévisibles qu’a régulièrement pointées Hein Vanhaezebrouck en début de saison.
Fred Rutten parvient doucement à gommer ces petits défauts. "Nous avons su appliquer les consignes tactiques avec rigueur durant 90 minutes, c’est une référence" , martèle Didillon. "Il y a eu très peu de moments de panique. Ça se voit de l’extérieur qu’on se sent mieux. Nous gagnons en stabilité. Les automatismes se créent défensivement."
Le duo Kara-Lawrence a trouvé sa complémentarité mais c’est toute l’équipe qui a franchi une étape. Dans la maturité, d’abord, avec beaucoup de sérénité malgré les enjeux actuels. Dans l’organisation, ensuite.
Rutten a prouvé en choisissant Sven Kums comme numéro 6 qu’il aimait aligner des joueurs à vocation offensive en les faisant défendre. Un sacrifice nécessaire pour l’équipe auquel plusieurs joueurs semblent volontiers prêts à consentir.
"Nous devons nous appuyer sur notre mental", affirme Didillon. "Nous avons été critiqués à ce sujet mais nous avons répondu ce dimanche. Nous avons réalisé une performance collective. Il faut maintenant la valider dimanche."
Bruges, le vrai test de la défense
Benoît Thans analyse la belle performance de la défense d’Anderlecht : "Cela fait un moment qu’elle n’avait pas rassuré comme ça."
Consultant attentif de la rencontre de ce dimanche, Benoît Thans était positif quant au match de l’axe central défensif des Mauves.
1. LE DUO KARA-LAWRENCE
"Le duo axial est l’une des grosses satisfactions du dernier match. Kara n’était pas au top ces derniers temps, notamment au Standard. Pareil pour Lawrence, qui avait souvent déçu. Leur entente et leur communication sont bonnes sur le terrain. Cette paire est la plus complémentaire du groupe à l’heure actuelle.
Cela faisait un moment qu’on n’avait pas vu une défense qui rassure comme ça. Le duo n’a pas été inquiété malgré la présence de Dieumerci Mbokani et les tentatives des autres joueurs offensifs.
Je les ai trouvés bien en place sur phases arrêtées. Avec leur taille, ils sont omnipotents dans les airs et savent aller au duel. Je les trouve un peu lents quand ils doivent se retourner mais c’est aussi dû à leur taille et à leur puissance.
Ce n’est qu’un match et il ne faut pas crier victoire. La rencontre était défensive et propice à une bonne prestation de leur part. Ils ont encore commis quelques erreurs de placement. Face à Bruges, ça se paiera cash. Wesley et Schrijvers sont difficiles à tenir. La rencontre de dimanche est le vrai test."
2. LE MANQUE DE STABILITÉ AU POSTE
"Il faut leur donner du temps, quoi qu’il arrive. Il y a eu tant de changements dans l’axe de la défense depuis le début de saison. Où sont passés Sanneh, Bornauw, etc. ? Voir tant de changements, ça paralyse ceux qui jouent. Ils avaient peur de mal faire. Aller chercher une clean sheet à l’extérieur, c’est synonyme de déclic.
Et puis, il faut prendre des habitudes avec de nouveaux joueurs. Kara ne connaît pas Cobbaut et Lawrence.
Le retour à quatre derrière n’est pas à négliger non plus. Après avoir étudié un système à trois durant des mois, il est dur de se dépêtrer de ses habitudes."
3. DIDILLON RASSURE
"Une sorte de losange s’est créé entre le gardien, les deux défenseurs axiaux et le numéro 6, Sven Kums en l’occurrence. C’est le cœur du jeu défensif d’Anderlecht.
Si la défense fonctionne bien, c’est aussi grâce à Thomas Didillon. Il parle beaucoup pour les aider à se placer et rassure dans ses tâches.
Vu qu’il y a encore des erreurs individuelles dans le chef des défenseurs, c’est important. Didillon sauve souvent les meubles derrière."
4. LE PROBLÈME EST SUR LES FLANCS
"La défense centrale doit être plus aidée par les flancs. Ce sera nécessaire ce week-end. Le côté gauche souffre beaucoup. Il ne faut pas jeter la pierre à Cobbaut. Il a souffert défensivement mais Milic aussi. Je pense qu’Obradovic est le meilleur pour le job et sa blessure est problématique. Cobbaut a déjà prouvé qu’il était bon. Il a juste besoin de rythme."
La défense a vieilli de près de trois ans
La stabilité s’explique aussi par l’âge. La défense d’Anderlecht alignée face à l’Antwerp était âgée de 25,3 ans en moyenne. Des chiffres qui auraient tendu vers les 28 ans en titularisant Obradovic à la place de Cobbaut. Ce qui aurait été le cas si le Serbe n’avait pas été blessé. La dernière défense alignée par Hein Vanhaezebrouck (Najar, Bornauw et Lawrence ont joué ensemble trois fois de rang avant le renvoi du coach) n’avait que 22,7 ans, soit 2,6 ans de moins que l’actuelle. Une énorme différence.
Blessé, Najar reviendra pour les playoffs
Blessure confirmée pour Andy Najar. Le latéral hondurien s’est blessé aux ischios (déchirure) dimanche face à l’Antwerp. Il sera absent quatre semaines, soit jusqu’à la fin de la saison régulière.
Un choix lié à ses blessures à répétition : le joueur et son entourage ne veulent plus prendre le risque d’interrompre le processus de guérison.
Heureusement pour lui, il ne s’agit pas de la jambe qui l’a tant fait souffrir et forcé à passer sous le bistouri.
Alexis Saelemaekers recevra sa chance. Sa montée au jeu face à l’Antwerp a été très positive. Le jeune Bruxellois a été cantonné au banc et aura envie de prouver qu’il n’a pas été longtemps titulaire pour rien.