Michael Verschueren fait le point sur le mercato: "Un gars qui fera tourner Anderlecht est introuvable"
Michael Verschueren a répondu à nos questions mercato : "Je reçois 100 000 messages de supporters inquiets. On fait tout pour atteindre les playoffs 1."
- Publié le 23-01-2019 à 07h19
- Mis à jour le 23-01-2019 à 07h20
Michael Verschueren a répondu à nos questions mercato : "Je reçois 100 000 messages de supporters inquiets. On fait tout pour atteindre les playoffs 1."
Anderlecht a présenté son renfort de 2,5 millions, Peter Zulj. Mais que se passera-t-il encore pendant le mercato, alors que les playoffs 1 sont en danger ? Le manager général, Michael Verschueren, a répondu à toutes les questions que les supporters se posent.
Quel sera le prochain renfort ?
"On cherche surtout un attaquant, et pour le reste, on dépendra d’opportunités (au poste de back droit et dans l’entrejeu). Je ne sais pas donner de garanties par rapport au nombre de renforts, ni par rapport aux noms. Arnesen et moi faisons tout pour trouver l’homme qu’il nous faut, mais ils doivent être abordables et payables. En janvier, on ne sait pas trouver de grands joueurs qui sont titulaires dans un grand club. On cherche donc un attaquant avec des qualités, à un bon prix, qui considère Anderlecht comme une bonne étape dans sa carrière."
Est-ce que des joueurs en manque de rythme comme Markovic vont débarquer ?
"Ce n’est pas le but. Le cas de Zulj, par exemple, n’est pas comparable avec celui de Markovic. Il n’a plus joué depuis le 15 décembre, et il a donc un petit retard physique. Cela dit : on ne va pas trouver un joueur qui va faire tourner Anderlecht à lui seul. Ce n’est pas au mercato d’hiver qu’on trouve la poule aux œufs d’or."
Comment se débarrasser de Vranjes ou Morioka, qui veulent rester ?
"S’ils ne veulent pas partir, on doit les garder, mais ils ne toucheront pas de primes. Arnesen, le coach et moi venons de faire la liste des joueurs qui auront moins de chances de jouer. (NdlR : elle correspond aux 11 noms que nous avons publiés mardi, à savoir Vranjes, Morioka, Appiah, Saief, Milic, Dante, Dauda, Adzic, Abazaj, Delcroix et Sowah, alors que Santini et Gerkens peuvent partir s’il y a une bonne offre). Nous ne résilierons pas de contrats, mais on compte sur le bon sens des joueurs. Vranjes est guéri depuis vendredi. Il ne doit pas partir parce qu’il n’a pas les qualités footballistiques, mais suite à certains incidents qui ont eu lieu. En tout cas, Rutten veut travailler avec un noyau de 25 joueurs. On va trouver des solutions dans les neuf derniers jours du mercato. Je ne dis pas que tous les joueurs ont le niveau d’Anderlecht, mais ils ont quand même des qualités."
Est-ce que des valeurs sûres comme Trebel sont à vendre pour des sommes folles ?
"Notre politique est claire : nous voulons garder nos jeunes talents et les titulaires dont nous sommes contents. Mais restons prudents. Le marché chinois et russe reste ouvert après le 31 janvier. Si on nous offre des millions et que le joueur peut gagner trois fois plus, il aura son mot à dire. Mais en ce moment, il n’y a aucune offre pareille. On n’a pas encore eu de proposition concrète d’Arabie saoudite pour Santini, mais je m’attends à ce que cela bouge dans les jours à venir."
Est-ce que le cas Dimata vous inquiète ?
"Il ne s’agit pas d’une blessure grave, et nous essayons de le retaper le plus vite possible. Mais le joueur doit se sentir apte à jouer, aussi bien physiquement que mentalement. S’il ressent toujours une gêne, il ne sera pas libéré sur le terrain. Si jamais il est absent pour plus que deux matchs, on doit voir si on ne doit pas transférer deux attaquants. Je n’exclus pas cette possibilité."
Est-ce que les U21 devront toujours laisser leur place aux joueurs excédentaires des A, comme ce lundi ?
"Non. Les U21 joueront dans leur propre championnat et nous allons organiser des matchs amicaux contre les équipes étrangères pour les joueurs excédentaires. Mais je vais leur expliquer que c’est mieux de jouer dans le subtop espagnol qu’avec nos U21."
Comprenez-vous l’inquiétude des supporters ?
"En interne, on reste sereins. Mais je comprends la nervosité des supporters. On a perdu à Gand, et cela a augmenté la pression. Le football, c’est l’émotion. J’ai reçu 100 000 messages de supporters via messenger, Twitter ou même via des lettres écrites à la main de gens qui disent : ‘Je suis supporter depuis ma naissance. Sauvez Anderlecht.’ Je peux leur assurer que nous faisons tout ce qu’on peut."
Tenez-vous compte d’une non-qualification pour les playoffs 1 ?
"Pas encore vraiment. Mais il faut être réaliste : le scénario n’est pas impensable. Ce serait un coup très dur, aussi bien pour notre image que pour nos finances. J’avoue qu’il y a une certaine inquiétude. Mais si on n’a plus trop de blessés, je crois que nous devons être capables de mener à bien nos huit derniers matches de la phase classique. Je sais bien qu’on affronte le Standard, l’Antwerp et Bruges. Mais dans le passé, nous avons joué des centaines de fois contre ces équipes, et nous les avons souvent battues. On est toujours une équipe compétitive."
"La perte de 6,4 millions n’influence pas notre mercato"
Le RSCA a dévoilé son bilan comptable. Verschueren : "Ne paniquons pas."
Anderlecht a enfin dévoilé son bilan comptable pour le dernier exercice, allant du 1er juillet 2017 au 30 juin 2018. Comme nous l’avions annoncé le mois passé, la perte est considérable : elle atteint 6,4 millions, du jamais vu à Anderlecht.
La perte s’explique par plusieurs éléments, à commencer par une baisse des revenus par rapport à l’exercice précédent : 101,7 contre 104,5 millions. Puis, la réorganisation du club par Coucke a fait augmenter les coûts et la masse salariale (le personnel licencié a été remplacé), qui a dépassé la barre des 50 millions la saison dernière. Et surtout : Anderlecht a moins bien vendu que Van Holsbeeck ne le faisait dans le passé. Par contre, certains revenus ont augmenté, comme les droits TV, le sponsoring ou le merchandising (de 43,8 à 60,3 millions).
Verschueren relativise les chiffres dans le rouge. "Un exemple : Dendoncker a d’abord été loué à Wolverhampton, avec obligation d’achat. (Entre-temps, il a été acheté définitivement.) La somme de transfert pour Dendoncker (15 millions) n’a donc pas pu être reprise dans le bilan comptable de la saison passée. Il ne faut donc pas paniquer."
Selon Verschueren, la perte ne va pas influencer le mercato d’Anderlecht. "L’un n’a rien à voir avec l’autre. Nous sommes assez puissants pour faire des transferts, dit Verschueren. Le club a déjà obtenu des succès commerciaux. Via un bon travail commercial, nous sommes parvenus à combler la perte structurelle. J’ose dire que financièrement, nous sommes plus sains que l’année passée."
En effet, la situation financière d’Anderlecht n’était pas très rose au moment où Coucke a racheté le club, vu que les dettes étaient considérables. Verschueren : "Le plus important est d’avoir suffisamment d’actifs pour pouvoir répondre aux conditions de la Commission des Licences, et ce sera le cas. Qui dit que nous sommes à court d’argent ?"