Amuzu: "Je dois plus marquer, comme Neymar"
Francis Amuzu se dévoile pour la première fois. Avec un Hein Vanhaezebrouck en grande forme pour animer les débats.
- Publié le 26-09-2018 à 20h37
- Mis à jour le 27-09-2018 à 07h55
Francis Amuzu se dévoile pour la première fois. Avec un Hein Vanhaezebrouck en grande forme pour animer les débats. "Ciske, c’est à toi de parler." Visiblement, Hein Vanhaezebrouck apprécie le surnom qu’il a donné à Francis Amuzu. "Ciske", à la bruxelloise pour le gamin discret de Malines.
Pour la première fois, hors interview d’après-match, le jeune ailier gauche de 19 ans s’est expliqué sur ses difficultés, ses ambitions et son coach.
Le jeune Belge né au Ghana est l’homme en forme du moment. Seul Mauve au niveau à Trnava, il a une nouvelle fois répondu présent face au Standard et à Cavanda. "Vous trouvez que j’ai été meilleur que lui ? J’ai juste essayé de faire mon truc dans un match important. L’enjeu d’un tel Clasico m’impressionne. Il y a un gros contexte mais ça te permet de voir où tu en es."
S’il est sorti en fin de match "à cause de crampes", il a fêté la victoire avec ses équipiers. Le Standard a pourtant une place importante dans la famille Amuzu. Son père, Theophilus, y a fait ses débuts de footballeur pro en Europe. "Mais il était fier que je gagne."
Il ne le cache pas, l’ancien joueur du Standard et de Malines est un modèle pour le fiston Amuzu. "Pourtant, nous n’avons pas le même profil. Je suis un ailier rapide, lui était un médian plus lent (rires). Il avait toutefois une excellente vision du jeu que j’essaie d’apprendre même si je pense déjà bien me débrouiller."
Son père lui donne beaucoup de conseils et n’hésite pas à revoir ses matches avec lui et à pointer ses défauts autant que ses qualités. "Mais il est plutôt positif", sourit Francis. "Il m’a donné un conseil que je n’oublierai pas : ne jamais stresser. C’est son secret. Avant mon premier match face à Eupen, j’étais très stressé et je l’ai appelé. Il m’a dit de rester calme."
Dans le vestiaire, Trebel est son guide. "C’est un vrai patron." Mais quand on lui demande de nous citer un modèle à son poste, il hésite. "Pas moi, hein, Ciske", coupe Hein Vanhaezebrouck, ancien défenseur central et numéro 6 au style incomparable à celui d’Amuzu. Il tranche finalement pour Neymar. "Sauf qu’il marque plus", grimace le joueur. "Et qu’il tombe plus", plaisante le coach.
Marquer reste un souci dans le chef du joueur. "Je le sais. L’efficacité est un vrai point de travail. Le coach n’hésite pas à me le dire quand j’ai effectué un moins bon choix."
Hein Vanhaezebrouck prend en exemple une phase à Trnava. "Il met trois mètres à son adversaire mais l’attend pour le dribbler à nouveau. Il faisait trop souvent ce genre d’erreur. Mais ce coup-ci, il a levé les mains au ciel pour s’excuser. Je ne lui ai rien dit car il a compris son erreur. Il évolue dans le bon sens. Quand il passe un adversaire, il fonce au but. Il a des capacités de dribble folles mais doit ajouter l’efficacité. Aussi bien à la frappe que dans ses centres."
Cette aisance technique , il la doit à deux choses : cinq années de futsal ("qui faisaient mal aux genoux") et une formation anderlechtoise qui l’a forcé à utiliser son pied gauche. "Les gens ne savaient pas qu’il était droitier tant son pied gauche est naturel. C’est comme Pozuelo. Il y a deux ambidextres en Pro League : Ciske et Pozuelo." (rires)
Le 22 décembre 2017, la Belgique a vu naître le jeune talent lors d’un débordement suivi d’un but sur la pelouse du RSCA. "Il cartonnait en U21 et je considérais qu’il était prêt à jouer directement", explique Vanhaezebrouck. "J’avais été choqué de jouer après un seul entraînement", répond le joueur.
Cette rencontre face à Eupen aurait dû le lancer. Il a toutefois stagné. "Je m’en suis rendu compte. Je sentais que je baissais de niveau, que je bossais moins bien à l’entraînement. Mon père m’a dit de tout donner à chaque séance pour prouver ma valeur au coach. J’ai tourné le bouton et j’ai bossé dur."
À l’instar de son pote Alexis Saelemaekers, il est revenu à l’entraînement en pleine forme après des vacances sportives. "C’est son mérite. Il a compris qu’il devait faire ce genre d’effort pour avoir sa place", applaudit son coach. "Mais s’il est de retour dans l’équipe, c’est parce qu’il a rendu fou Saelemaekers à l’entraînement (rires). Pas vrai Ciske ?"
Physiquement, il a fait un grand pas en avant grâce à sa bonne préparation. Au fil de semaines, il gagne en puissance et en endurance pour devenir un joueur plus complet.
Un déclic a visiblement eu lieu et un plan a été mis en place par lui et son entourage. "Je veux rester deux ou trois ans ici, bien évoluer et ensuite signer un gros transfert. Je bosse pour y parvenir."
Romain Van der Pluym