Quand Ivan Santini refusait les millions de la Chine pour signer à Anderlecht
- Publié le 02-08-2018 à 10h09
- Mis à jour le 02-08-2018 à 10h10
Ivan Santini s’est imposé d’entrée de jeu à Anderlecht. Chose qu’il a (presque) réussie partout où il est passé ces dernières saisons. Ivan Santini a réussi un départ tonitruant. Historique même. Après une reprise aérienne du talon en amical face à l’Ajax Amsterdam, il a claqué un triplé dans son premier match officiel.
Le Croate, transfert surprise du mercato estival, s’est rapidement imposé comme une certitude dans le onze de Vanhaezebrouck. Travailleur, populaire dans le vestiaire et buteur régulier, il amène une plus-value notable. Comme dans ses clubs précédents.
De Courtrai à Anderlecht en passant par le Standard et Caen, le buteur a toujours fait parler de lui.
1 COURTRAI
En deux ans, Ivan Santini plante 32 buts sous le maillot de Courtrai. Ses mentors ? D’abord Hein Vanhaezebrouck puis Yves Vanderhaeghe (T2 lors de sa première saison), qui le fait jouer un cran plus bas que sa place de prédilection.
"Je suis satisfait de mes statistiques mais je suis certain que j’aurais eu de meilleurs chiffres en jouant plus haut", raconte-t-il alors.
Conscient que son duo avec Teddy Chevalier cartonne, il décide de s’effacer au profit du collectif. Résultat : il empile les assists (14); ce qui n’était pourtant pas son fort. "Quand on voit comment ça se passe, on ne peut que donner raison au coach."
2 STANDARD
Le Standard doit renforcer son attaque et parie sur le Croate. Les Rouches l’ont pourtant laissé filer entre leurs doigts quand il avait 19 ans. Santini avait passé un test à Sclessin et même disputé des matches amicaux.
Il ne s’attend pas à une telle saison. S’il plante 15 buts, dont celui de la victoire en finale de la Coupe, son année est parsemée de critiques.
Celles des fans, d’abord, qui se lâchent sur les réseaux sociaux et les forums. Celles de la direction, ensuite. C’est elle qu’Ivan Santini évoque lorsqu’il revient sur les moments les plus sombres de son passage au Standard. Il y a connu les affres des matches en tribune.
Il ne blâme pas Yannick Ferrera pour cet exercice compliqué, mais bien Daniel Van Buyten qui a ouvertement dit qu’il n’était pas assez bon pour le Standard.
"Je n’oublierai jamais Liège pour trois choses : la naissance de ma fille, mon but en finale, et les mots de Daniel Van Buyten. Je n’ai rien contre lui mais c’est difficile de lire de tels mots de ton directeur sportif. J’ai toujours tout donné pour le Standard. Ce qu’il a dit me motive encore à l’heure actuelle."
Il n’hésite d’ailleurs plus à tacler l’ancienne direction dans les médias. Son "Mais qu’est-ce qu’ils veulent au Standard ? Je n’en sais rien. Gagner des trophées ou juste vendre, faire du business ?" balancé à Sport/Foot magazine a été ensuite partagé sur les réseaux sociaux par Mathieu Dossevi et Adrien Trebel, deux autres joueurs qui n’ont pas apprécié le comportement des dirigeants des Rouches.
Un an après son arrivée, Yannick Ferrera souhaite le garder, mais n’a pas toutes les clés en main pour forcer cette décision. Le Standard a fait comprendre à Ivan Santini qu’il valait mieux s’en aller.
3 CAEN
Quitter une équipe comme le Standard pour se battre contre la relégation est loin d’être simple. Ivan Santini pose pourtant un choix fort, qu’il justifie par une envie de visibilité pour tenter d’accéder à l’équipe nationale. Défi qu’il accomplira durant sa période en Ligue 1 (lire ci-dessous).
"C’est plus difficile pour un attaquant de vivre ce genre de situations. Nous ne jouions pas un football dominant, nous n’avions pas la possession. Puis, les arbitres favorisent les grandes équipes."
Il maintient pourtant la moyenne de buts qu’il avait à Courtrai et au Standard : un tous les deux matches. "J’ai marqué contre mon ami Subasic de Monaco mais aussi face au PSG. Et nous avons réussi à nous maintenir. J’y suis devenu mentalement plus fort. Il y a beaucoup de stress dans ce genre d’équipe. La descente aurait eu un gros impact sur les carrières : moins de salaire, moins de visibilité. J’ai beaucoup appris à Caen."
4 ANDERLECHT
Son rythme constant lui a ouvert les portes de nombreux clubs européens aussi bien qu’exotiques. L’hiver dernier, il a balayé une offre de Chine qui aurait pu lui rapporter trois millions par an.
Le Croate a décidé de choisir le sportif. Il a reçu des offres d’Italie et de Turquie, mais a préféré le défi offert par Anderlecht.
Un club où il a retrouvé son ancien coach, son pote Adrien Trebel et Landry Dimata, un jeune qu’il appréciait au Standard.
"J’espère d’ailleurs convaincre Trebel de rester. J’étais choqué qu’il parte à Anderlecht et pas dans une plus grande compétition. Mais il est vrai que chaque étranger a envie de savoir ce que ça fait de jouer à Anderlecht. Je n’ai jamais joué en Europe. Je pourrai raconter cette expérience à mes enfants."
Pas obsédé par l’équipe nationale
Grand fan de Davor Suker, Ivan Santini rêvait de porter la vareuse à damiers de l’équipe nationale croate.
Il a réalisé son plus grand souhait il y a quelques mois, mais n’a pas eu sa place à la Coupe du Monde. "Je faisais partie de la présélection des 32. Je me sentais d’ailleurs membre de cette équipe qui a été en finale de la Coupe du Monde."
Zlatko Dalic, le sélectionneur national, l’a même invité à venir voir la finale à Moscou. "Un moment fabuleux. J’ai posé 1.000 fois avec des supporters, sourit-il. Pas parce qu’on me reconnaissait, mais parce qu’on avait un maillot de la Croatie et que les gens trouvaient ça sympa. Dommage qu’il y ait eu cette défaite à la fin."
Pour pouvoir obtenir un jour de congé supplémentaire auprès du coach et aller à Moscou, Antonio Milic et lui ont dû griller leur jour off de bonus, obtenus en gagnant les compétitions du team building.
Son passage à Anderlecht n’a pas été effectué dans l’optique de l’équipe nationale. Porter à nouveau cette vareuse est un objectif, mais ses proches ont confié qu’il n’en a pas fait une obsession.
Il a décidé de mettre toute son énergie dans son club car il sait qu’il y a beaucoup de joueurs du top européen devant lui en équipe nationale.