L’impossible combat de Ganvoula
Le Congolais a un profil qui pourrait faire des dégâts, mais il a du mal. Explications.
- Publié le 26-04-2018 à 21h01
- Mis à jour le 26-04-2018 à 21h02
Le Congolais a un profil qui pourrait faire des dégâts, mais il a du mal. Explications. En théorie, Silvère Ganvoula devrait remplacer Lukasz Teodorczyk (suspendu) contre Charleroi, vu qu’il est le seul autre attaquant de pointe dans le noyau. Mais ce n’est pas dit du tout que Hein Vanhaezebrouck va le mettre dans son équipe. Il est capable de jouer avec un ‘faux 9’ du genre Markovic ou même Gerkens.
Pourquoi est-ce que Ganvoula ne réussit par à Anderlecht ? Tentative d’explication...
À 16 ans en équipe A
Un joueur d’Anderlecht - et certainement un joueur offensif - est censé avoir une certaine technique. Ganvoula est parfois maladroit, et cela ne le rend pas populaire auprès des supporters. La raison : son manque de post-formation. À 16 ans, grâce à sa morphologie d’adulte, il jouait déjà en équipe A, à Patronage Saint-Anne, en République du Congo.
Pas assez méchant
Lukasz Teodorczyk, lui non plus, n’est pas le joueur le plus doué. Mais il compense son manque de technique par un caractère de guerrier. Il met des coups de coude, va au combat et finit par marquer. Teo et Ganvoula sont arrivés en Belgique au même moment : au début de la saison 2016-2017. Depuis lors, Teo s’est pris 20 cartes jaunes, toutes compétitions confondues. Ganvoula seulement 4. Malgré son 1,91 m, l’international du Congo-Brazzaville ne fait pas peur aux défenseurs.
Trop timide et réservé
Hors du terrain, Ganvoula est tout aussi brave. Il a une carrure de boxeur, mais aussi bien dans le vestiaire que dans son contact avec les supporters, il est timide et réservé. Or, surtout à Anderlecht, il faut se faire valoir pour être respecté. Son jeune âge (il n’a toujours que 21 ans) y est pour quelque chose, mais n’explique pas tout.
Pas l’idole du vestiaire
Pour être aimé par le vestiaire, un attaquant doit marquer et ainsi remplir le portefeuille de ses équipiers. Ganvoula n’est pas un buteur. Aussi bien en phase classique que lors des playoffs, il a raté une occasion cinq étoiles - chaque fois de la tête - à Sclessin. Le groupe ne l’a pas oublié. Il n’a inscrit que trois buts : les deux contre Malines (2-2) et le penalty de la victoire contre l’Antwerp (2-1). Ses coéquipiers n’étaient pas à leur aise quand il s’est emparé du ballon pour botter le péno. Heureusement, il a marqué. Mais quand Teo est fit, il joue. Et donc, il ne reçoit que des petits bouts de match, qui ne suffisent pas pour saisir sa chance.
Sept clubs en 5 ans
Ganvoula est un garçon qui a besoin de confiance de la part de son environnement. Or, il change de club pratiquement chaque saison. Depuis ses 16 ans, il a été dans sept clubs, dont deux fois Anderlecht. Vu son profil intéressant - il n’y a pas de grands centres avant robustes comme lui - il est souvent transféré de gauche à droite. Ce manque de stabilité ne l’a pas aidé dans son développement.