Romelu Lukaku-Antonio Conte: un flirt qui dure depuis cinq ans
L'entraîneur milanais tenait fermement à voir le Belge rejoindre son équipe.
- Publié le 08-08-2019 à 15h54
- Mis à jour le 08-08-2019 à 16h39
L'entraîneur milanais tenait fermement à voir le Belge rejoindre son équipe.
Antonio Conte est un homme qui sait ce qu'il veut. Et qui sait comment l'obtenir. La preuve avec le transfert de Romelu Lukaku, la cible prioritaire du coach italien lors de ce mercato estival. Si sa direction a finalement accepté de répondre aux desiderata de Manchester United, c'est aussi grâce à l'implication dont a fait preuve Conte dans ce dossier.
Le 20 juillet, la Gazzetta dello Sport évoquait une rencontre au sommet entre lui, son président Steven Zhang, Beppe Marotta et Piero Ausilio, respectivement directeur général et directeur sportif des Nerazzurri. Une réunion centrée sur le mercato, où il aurait réaffirmé son exigence de voir Lukaku intégrer son noyau. Conte avait également affirmé assez rapidement qu'il ne comptait pas sur Mauro Icardi, l'avant-centre numéro un de l'Inter depuis plusieurs saisons. "Il ne fait plus partie du projet du club", avait expliqué le coach. Pour lui, c'était Romelu qui devait s'ériger en pilier de l'attaque lombarde.
C'est peu de dire que l'ancien milieu de terrain apprécie le style puissant de Big Rom'. On imagine en effet très bien le Diable s'imbriquer dans le 3-5-2 de Conte, qui aimait déjà associer Eden Hazard à un avant plus costaud (Olivier Giroud ou Alvaro Morata) durant son mandat en Premier League. "Quand je coachais Chelsea, j’ai déjà essayé de le faire venir", avait-il expliqué lors d'une conférence de presse précédant un amical contre... United. “Je considère Lukaku comme un joueur important, qui nous permettra de nous améliorer.” En fait, cela fait même encore plus longtemps qu'Antonio kiffe le Belge.
Flash-back. On est en 2014. Romelu Lukaku est la propriété de Chelsea, mais on sait déjà que son avenir ne se situe pas chez les Blues, qui le prêtent (avec succès) à West Brom, puis à Everton. À 1250 bornes de là, Antonio Conte entraîne la Juventus, avec laquelle il a déjà remporté trois Scudetti, dont l'édition 2013/2014. Et déjà, l'Italien est sous le charme du jeu puissant et efficace du Diable.
Le club piémontais approche Chelsea pour recruter Lukaku, qui dit non. "En 2014, j'ai choisi de quitter Chelsea et j'aurais pu rejoindre la Juventus", explique le joueur sur Sky Sports, cinq ans après cet étonnant refus. "La Juve est venue, mais quelque chose ne m'a pas convaincu, je ne le sentais pas. Alors, j'ai dit non, et le jour suivant, Conte a quitté l'équipe. Là, j'ai pensé: 'Dieu merci, je suis pas allé là-bas !' Je pense qu'Allegri est un grand entraîneur, mais j'ai finalement opté pour Everton et c'était le bon choix."
On avance la cassette jusqu'en avril 2016. Antonio Conte est toujours à la tête de la sélection italienne, mais vient d'être officialisé comme étant le nouveau manager de Chelsea. Et très vite, celui-ci veut "rapatrier" Lukaku à Londres. La tentative fait pshitt. Conte n'aura droit "qu'à" Michy Batshuayi (acheté 39 millions d'euros à l'Olympique de Marseille), qui ne rentrera jamais vraiment dans ses plans.
Tenace, le coach le plus bronzé de sa corpo remet ça un an plus tard. Chelsea vient alors d'être sacré champion d'Angleterre avec sept points d'avance sur Tottenham. Lukaku ? Avec vingt-cinq pions plantés pour le compte d'Everton (total qui reste son record), le Diable est le deuxième meilleur buteur de la compétition, derrière Harry Kane. Inévitablement, l'Italien veut retenter le coup avec l'ex-Mauve, moins difficile à vivre que Diego Costa (qui retournera d'ailleurs à l'Atlético de Madrid durant l'hiver). Mais une fois de plus, c'est un flop. À la place, Lukaku rejoint Manchester United contre 85 millions d'euros. Conte doit de nouveau faire avec un autre homme: Alvaro Morata.
Nouveau forward. Cette fois, on approche la fin du mois de juin de cette année, quand les premiers contacts s'établissent entre Manchester United et l'Inter Milan, repris par le coach italien quelques semaines auparavant. Mais plus le temps s'écoule, plus l'attaquant semble s'éloigner de l'Italie. La faute à ManU, qui se montre trop gourmand pour les finances milanaises. Pour la quatrième fois, Conte va peut-être encore devoir s'avouer vaincu. Sauf que cette fois, c'est la bonne ! L'Inter revient à la charge, augmente son offre, la retravaille (on parlait d'abord d'un prêt payant étalé sur deux ans), l'assortit de divers bonus, la reformule tant et plus pour faire plier les Red Devils.
Le mercredi 7 août, à moins de 24 heures de la fermeture du mercato anglais, United et l'Inter arrivent à un accord. Le Diable rouge s'envole aussitôt à Milan pour passer sa visite médicale et signer un contrat de cinq ans. Milan se voit délesté de 65 millions d'euros (plus treize de bonus, sans oublier le pourcentage à la revente accordé à Manchester), mais récupère un avant-centre de poids. Antonio Conte, lui, conclut une drague qui aura finalement duré cinq ans.