Le match face au Portugal aura donné deux gagnants... Et cinq perdants
Même si le match n’était pas terrible samedi soir face aux champions d’Europe en titre, 2 Diables ont réussi à marquer des points dans l’optique de la sélection de Roberto Martinez
- Publié le 03-06-2018 à 20h56
- Mis à jour le 04-06-2018 à 10h47
Même si le match n’était pas terrible samedi soir face aux champions d’Europe en titre, 2 Diables ont réussi à marquer des points dans l’optique de la sélection de Roberto Martinez.
Januzaj: "Je suis plus fort qu'en 2014"
Le joueur de la Real Sociedad a marqué des points lors de sa bonne montée au jeu. Adnan Januzaj (23 ans) a vécu une semaine idéale. De sa conférence de presse de mardi à ses 45 minutes sur la pelouse du stade Roi Baudouin, il n’a fait que monter en puissance.
Il avait le visage du gars satisfait d’être là. Souriant, détendu, Adnan Januzaj a prouvé au long de la semaine qu’il s’amusait toujours chez les Diables. Il y a retrouvé ses potes, dont son grand frère Marouane Fellaini, et l’ambiance atypique des rassemblements.
Sa présélection ne suffit pas à ses ambitions débordantes mais il la voit comme un premier geste, une reconnaissance d’une fin de saison menée à 200 à l’heure en Liga.
"J’ai terminé assez fort donc je suis simplement content d’être ici pour exprimer mes qualités. Je me sens beaucoup plus fort qu’il y a quatre ans. J’ai gagné en maturité au fil des années et c’était important."
Une déclaration qui transparaissait directement sur le terrain. Calme au ballon, tête haute à la recherche d’une solution, Januzaj est devenu plus calme que le gamin un peu foufou qu’il était en 2014.
En témoigne une course sans ballon débutée dans la zone de Thomas Meunier et terminée, en toute discrétion, sauf pour Nacer Chadli qui lui a glissé le ballon dans la profondeur, pour se conclure au point de corner opposé.
Il n’aurait pas fait ce genre d’effort par le passé. "Quand vous jouez contre le Real et le Barça , il faut savoir défendre, changer sa mentalité. Évoluer en Liga m’a également permis d’avoir un volume de jeu plus important."
S’il n’a pas transcendé le jeu, il est loin d’avoir fait tache dans le onze aligné après la pause. Il n’a eu aucun souci à combiner avec ses équipiers qui n’ont, eux, pas hésité à tenter de le trouver pour qu’il crée le danger.
Januzaj devait convaincre une personne cette semaine : Roberto Martinez. Et le sélectionneur national semble avoir apprécié. "Les chances d’Adnan ont augmenté grâce à ce match. Il a de vraies capacités en tant que numéro dix et il est devenu plus mature grâce à son club."
Martinez l’a aligné en soutien de l’attaquant, un poste auquel il a besoin dune solution supplémentaire, Thorgan Hazard étant le seul remplaçant du duo Eden Hazard-Dries Mertens. Januzaj sera ce quatrième homme qui permettra de dédoubler tous les postes.
"Ça fait un bien fou !"
Nacer Chadli a pu rejouer sans douleur pour la première fois en… un an
La dernière fois que Nacer Chadli (28 ans) avait joué au moins 45 minutes dans un match d’une équipe première, c’était le 21 octobre sur la pelouse de Southampton avec WBA. Un peu plus de six mois donc. "Quel soulagement", nous avouait le Liégeois en sortant du vestiaire. "Pouvoir jouer sans douleur, ça m’a fait un bien fou. Je n’avais plus connu cette sensation depuis le début de la saison. J’ai pu effectuer quelques montées au jeu avec WBA en fin de championnat, mais ce n’était qu’une poignée de minutes à chaque fois. Ici, c’est une vraie mi-temps. À l’entraînement, tout allait bien mais il faut toujours avoir la confirmation en match. Et il n’y a eu aucun souci. Ni dans mes sauts ni dans mes sprints."
Monté à la mi-temps sur le flanc gauche à la place de Yannick Carrasco, Nacer Chadli a plutôt montré de bonnes choses. Il s’est avant tout concentré sur son boulot défensif mais a osé mettre le nez à la fenêtre. Il a d’ailleurs été souvent utilisé par ses équipiers. Plus que Carrasco avant la pause.
On peut l’écrire sans trop de crainte : Chadli ira à la Coupe du Monde. Les derniers doutes ont été levés samedi soir. Avec sa polyvalence (il est à la fois la doublure de Carrasco et de Meunier sur les flancs), il retrouvera l’ambiance d’un grand tournoi (il n’avait pas été repris pour l’Euro 2016) malgré une saison quasi blanche. "J’ai tout fait pour être prêt dans les temps. J’ai vraiment fait de mon mieux pour être dans les 23. Je me donnais à fond à chaque entraînement. Maintenant, le ballon est dans le camp du coach", concluait-il . Ce lundi, il peut célébrer sa place définitive dans le groupe.
Ils disent adieu (ou presque) à la Russie
Voici les perdants du week-end
Roberto Martinez a dévoilé sa liste. Dont voici les perdants.
MATZ SELS . Depuis le début, il était pressenti comme quatrième dans la hiérarchie et cela s'est confirmé. Quand Thibaut Courtois s’est fait mal au poignet après un contact avec Quaresma, c’est bel et bien Koen Casteels qui était prêt à entrer au jeu. Sels ne se faisait de toute manière pas beaucoup d’illusions.
LAURENT CIMAN. Personne ne l'a vu venir, mais le fait de ne pas être entré au jeu samedi était peut-être un premier signe. Voilà le défenseur de Los Angeles remplaçant de Kompany et dans un rôle délicat de 24e. Ce qui, mentalement, ne sera pas simple à gérer.
JORDAN LUKAKU . La tête de six pieds de long qu’il tirait en conférence de presse cette semaine en disait long : visiblement, l’ailier de la Lazio n’y croyait pas trop lui-même. Durant le match contre le Portugal, il a été envoyé à l’échauffement mais n’est finalement pas monté au jeu. Sa blessure lui aura coûté cher.
CHRISTIAN KABASELE . Il n’a même pas pu prendre place sur le banc face aux Portugais. Roberto Martinez lui a dit que ce n’était pas forcément un mauvais signe. Pourtant, ça l’était. On est assez étonné, au vu de ses prestations hebdomadaires en Premier League, que Kabasele n'ait pas reçu plus de crédit.
CHRISTIAN BENTEKE. Il avait vu dans sa montée en jeu une lueur d'espoir. Mais visiblement, ce qu'il a montré n'a pas suffi pour convaincre Martinez, qui préfère partir en Russie avec deux numéros neuf, que sont Romelu Lukaku et Michy Batshuayi. Un coup dur pour Benteke, au terme d'une saison déjà très difficile avec Crystal Palace.