Du tac au tac avec Teklak: "Carrasco doit rester titulaire"
Notre consultant préface le huitième de finale face à la Hongrie. Avec en point d'orgue son analyse du flanc droit des Diables rouges où évoluent Yannick Carrasco et Thomas Meunier. Comme d'hab', c'est du tac au tac avec Teklak.
- Publié le 26-06-2016 à 11h00
- Mis à jour le 26-06-2016 à 11h42
Notre consultant préface le huitième de finale face à la Hongrie. Avec en point d'orgue son analyse du flanc droit des Diables rouges où évoluent un certain Yannick Carrasco.
1. La Hongrie est une équipe séduisante. “Elle l’a encore montré face au Portugal. Elle a des individualités intéressantes, comme Dzsudzsak. Pour le moment, elle marche sur l’eau ! Il faut le reconnaître : personne n’attendait la Hongrie en huitième de finale. Jusqu’à présent, elle a profité de l’effet de surprise mais il ne va plus fonctionner. Cette équipe anonyme est devenue un outsider dont il faut se méfier.”
2. De la prudence des deux côtés. “Le rapport de force entre la Belgique et la Hongrie va décider de ce match. La Hongrie a moins de qualités et ne sera donc pas aussi joueuse. Elle va forcément miser sur les contres. Mais Marc Wilmots ne fera pas non plus jouer les Diables la fleur au fusil. Dans un match couperet, la gestion du temps sera aussi une donnée importante.”
3. Beaucoup plus de pression qu’au Brésil. “Les Hongrois, même s’ils perdent, seront accueillis en héros à leur retour au pays. En Belgique, on ne comprendrait pas une élimination. Se faire sortir par les Hongrois serait une grosse contre-performance, car nous avons simplement plus de potentiel. Quand Wilmots dit qu’il aurait préféré jouer l’Allemagne ou l’Espagne, c’est parce qu’il sait qu’il aurait bénéficié de plus d’espaces. Et qu’une élimination aurait été compréhensible. Mais dans les faits, pour aller loin, c’est mieux de commencer par défier la Hongrie. La barre est placée haut par les Diables. Donc ils doivent gérer ce surplus de pression. Dans ce domaine, ils ont déjà un certain vécu dans leur club. Mais en équipe nationale, tout est encore accentué. Je ne pense pas que les Diables aient l’habitude de susciter tant d’attentes, celles de tout un pays. La preuve : les critiques après l’Italie ont suscité beaucoup d’émoi, dans le staff comme dans le groupe. La pression est bien plus forte qu’au Brésil.”
4. À la place de Wilmots, je laisserais le même onze que face à la Suède. “À presque toutes les places, c’est limpide. Certains se posent la question au poste d’ailier droit. Mais je laisserais Carrasco. Il a un très gros moteur. Grâce à Simeone, il est capable de répéter les courses avec beaucoup d’intensité. Contre la Suède, il a eu de très bons replacements défensifs. Il ne faut pas briser son élan. Même s’il râle, Dries Mertens est habitué à ce rôle de joker, il est conditionné pour ça. On sait que s’il entre, il sera bon. Ce n’est pas forcément vrai pour Carrasco, qui risque de mal digérer une place sur le banc.”
5. Carrasco et Meunier : un duo à mieux exploiter. “Carrasco suscite aussi des interrogations. Mais le raisonnement qu’a tenu le sélectionneur avec Romelu Lukaku vaut aussi pour lui. En fait, l’ailier a un nouveau statut en équipe nationale. Il veut prouver qu’il mérite sa place de titulaire et donc, il force. C’est dommage, car Meunier est un back offensif qui peut faire des appels à l’intérieur et à l’extérieur. Il y a entre ces deux joueurs une vraie complicité à exploiter et ce n’était pas le cas jusqu’à présent. Meunier n’attend que ça. Wilmots doit certainement avoir dit à Carrasco de ne plus se prendre la tête et d’être naturel.”
6. Les critiques peuvent influencer sa décision de Wilmots. “Quand tu es sélectionneur, inévitablement, il faut s’attendre à un retour de flammes quand ça va moins bien. Cela fait partie du métier : c’est impossible de faire l’unanimité. Mais de son aveu, les critiques ont été difficiles à vivre pour ses enfants. Cela peut jouer dans sa décision pour son avenir. Je ne suis pas devin, mais ça entrera dans sa réflexion, qui est aussi celle d’un père, au-delà de celle d’un entraîneur. Il serait compréhensible que Wilmots, après tout ça, ait besoin de souffler. Le cas Preud’homme nous a appris que dans de telles décisions, la dimension émotive joue un rôle.”