Le business model si différent du Bayern et du Real
L’autre regard de Miguel Tasso
- Publié le 30-04-2024 à 14h44
- Mis à jour le 30-04-2024 à 14h45
Le Bayern Munich et le Real Madrid se retrouvent, ce mardi, en demi-finale de la Ligue des champions. C’est une sorte de Clasico européen : le club castillan a remporté quatorze fois l’épreuve et son homologue bavarois six fois.
À l’heure où la plupart des géants du football sont passés aux mains de capitaux étrangers, les deux entités se démarquent par un esprit très conservateur et une fidélité absolue à un business model d’un autre siècle.
Le Bayern symbolise la rigueur allemande avec un actionnariat majoritairement populaire qui empêche toute potentielle OPA. Le Real appartient, de son côté, entièrement à ses “socios” qui élisent tous les quatre ans leur président. Pour l’un comme pour l’autre, il s’agit de rester fidèle à une histoire et de conserver une indépendance identitaire et financière. Cela ne les empêche évidemment pas d’être très rentables et gérés d’une main de fer.
Grâce à leur notoriété planétaire, le Real et le Bayern sont, économiquement, parmi les clubs les plus puissants du monde mais pas question jusqu’à nouvel ordre d’être cotés en Bourse ou de se laisser dévorer par l’argent d’un émir, l’appétit d’un fonds d’investissement ou l’ambition d’un milliardaire à l’ego surdimensionné. Attachés à certaines valeurs, ils ne veulent pas vendre leur âme au diable. Bref, ce soir, il s’agira d’un vrai derby de la Vieille Europe.