Le match Charleroi-Bruges reporté: l’intérêt collectif doit primer sur le nombril
L'humeur du web est signée Jean-Marc Gheraille.
- Publié le 20-08-2019 à 09h06
- Mis à jour le 20-08-2019 à 09h16
L'humeur du web est signée Jean-Marc Gheraille.
Le football belge n’est pas une grande famille. Ce n’est pas un scoop. En tout cas, chaque membre pense plutôt à sa pomme qu’à l’intérêt collectif. Dernier exemple en date : le report des rencontres Antwerp-Gand et Charles-Club Bruges décidé par la Pro League afin que trois de nos clubs soient frais et dispos pour décrocher un ticket pour les poules les uns de l’Europa League les autres de la Ligue des champions.
Pour l’Antwerp et Gand, la décision était simple à prendre puisque les deux clubs se rencontrent ce week-end. Pour les Blauw en Zwart, il fallait l’accord du Sporting Charleroi de Mehdi Bayat, par ailleurs garant de l’intérêt supérieur du foot belge en tant que président de l’Union du même nom. Mais les Carolos sont opposés à ce report sous prétexte que l’adversaire des Brugeois, les Autrichiens de Linz, sont amenés, eux, à disputer ce weekend un match de compétition nationale. Nous avons envie de surenchérir en disant : raison de plus pour accorder cet avantage physique et mental à un club belge, quel que soit son nom, qui peut atteindre la Ligue des champions.
Plus globalement et pour tenter de prendre un peu de hauteur, la Belgique est un des derniers pays réfractaires à accorder cette latitude. Nombre de nos voisins ont accepté depuis longtemps et, selon un consensus pour l’intérêt supérieur du foot national, de reporter des rencontres à la veille d’un rendez-vous européen important. Les Pays-Bas avec l’AZ, adversaire de l’Antwerp, et la Croatie avec Rijeka, adversaire de Gand, n’ont pas hésité une seconde à mettre entre parenthèses les matches nationaux des deux clubs. En Belgique, on pinaille, on regarde son nombril, on ne veut pas donner un passe-droit à un club, on tourne en rond et on ne progresse pas.
Léger rappel pour les distraits ou les amnésiques : le coéfficient de notre pays est calculé sur la présence de nos clubs dans les compétitions européennes et selon le nombre de points engrangés. Si nos clubs vont loin voir très loin, c’est tout le pays qui en profite. Cela pourrait permettre non seulement de conserver à terme le nombre de tickets européens mais, on peut rêver, peut-être à en gagner un de plus. Ticket supplémentaire que certains clubs qui n’en décrochent pas tous les ans seraient ou seront bien contents de valider.