Qatargate 2022 : pourquoi pas un ticket d’entrée fixe pour organiser la Coupe du monde ?
Michel Platini placé en garde à vue dans le cadre de l’attribution de la Coupe du monde au Qatar en 2022, cela n’est que la suite (presque) logique d’une affaire qui sent bon les pétrodollars. Une humeur de Jean-Marc Ghéraille.
- Publié le 18-06-2019 à 14h42
- Mis à jour le 18-06-2019 à 15h19
Michel Platini placé en garde à vue dans le cadre de l’attribution de la Coupe du monde au Qatar en 2022, cela n’est que la suite (presque) logique d’une affaire qui sent bon les pétrodollars. Une humeur de Jean-Marc Ghéraille.
Sans nous immiscer dans un dossier judiciaire complexe et dont nous ne connaissons pas encore toutes les subtilités, il ne faut pas être naïf. Le lobbying n’est pas un phénomène neuf. Il a même pignon sur rue dans les alentours proches du Parlement européen. Entre lobbying et corruption, la frontière est ténue. Dans le sport roi qu’est le football où l’argent coule à flots et où tous les grands clubs sont achetés par des fortunes venues du Moyen ou de l’Extrême Orient ou des Etats-Unis, pour quelle raison l’épreuve reine la coupe du monde ne serait-elle pas l’objet de convoitises financières et de surenchère parfois surréalistes ?
Sans vouloir donner son nom, organiser un Mondial, cela s’achète. En tout cas, cela a un coût. L’élection du Qatar, pays richissime mais sans aucune histoire sportive, apparaît comme le dernier stade de l’arrivée de ces nations qui peuvent s’offrir un coupe du monde de foot. A n’importe quel prix, enveloppes garnies et autres avantages financiers inclus. La prochaine étape, ce sont les J.O.
Même si les nouvelles règles d’attribution de l’événement vont sans doute compliquer la corruption, il est grand temps d’imaginer une autre procédure. Pourquoi ne pas s’inspirer du Tour de France ? Le lobbying doit certes exister là aussi mais les règles du jeu paraissent plus limpides. 85.000 euros ttc pour une ville départ, 144.000 euros pour accueillir une arrivée. Plutôt que de tomber dans la surenchère qui risque de déboucher sur une course entre riches, pourquoi ne pas fixer un prix d’entrée fixe et public ? Tout en effectuant une vraie tournante entre les continents.
Aujourd’hui, à l’exception des pays riches ou nouveaux riches, il est quasi impossible d’organiser une coupe du monde dans une grande majorité des pays membres de la FIFA. La candidature Belgique-Pays-Bas, qui avait recueilli l’adhésion pour l’Euro 2000, a été balayée d’un revers de roubles pour l’édition 2018. Le ticket d’entrée fixe avec une tournante parmi les continents permettrait à certains pays de tenter et surtout de croire en leur chance sans devoir déployer des moyens illicites. Ou à d’autres de s’allier pour accueillir cet événement planétaire qui, il faut bien le reconnaître, s’est mué au fil des éditions en une immense machine commerciale au bout de laquelle un pays soulève le trophée.