Mondial féminin: la France s'impose sur une décision arbitrale contestable
Auteures d'une piteuse prestation, les Bleues ont assuré la première place de leur poule grâce à un penalty de Wendie Renard contre le Nigeria lundi à Rennes (1-0), mais devront nettement élever leur niveau en 8e de finale du Mondial-2019.
- Publié le 17-06-2019 à 21h43
- Mis à jour le 18-06-2019 à 13h45
Auteures d'une piteuse prestation, les Bleues ont assuré la première place de leur poule grâce à un penalty de Wendie Renard contre le Nigeria lundi à Rennes (1-0), mais devront nettement élever leur niveau en 8e de finale du Mondial-2019.
La France a maintenant rendez-vous dimanche au Havre pour affronter le troisième du groupe C, D ou E en 8e. Même si les calculs sont difficiles à faire avant la fin du premier tour, il pourrait s'agir de l'Australie ou du Brésil, dans la poule C.
Il faudra en tout cas faire beaucoup mieux sur le terrain, malgré les trois succès de rang, une première pour la France en Mondial. Car les Françaises ont eu besoin d'un scénario rocambolesque pour s'en sortir face aux Nigérianes.
Après une faute contre Viviane Asseyi et le recours à la vidéo, l'arbitre a sorti le rouge contre Ngozi Ebere et sifflé un premier penalty, raté par Renard. Puis un deuxième dans la foulée, encore grâce à la VAR, en reprochant à la gardienne d'être sortie trop tôt sur la tentative initiale de la défenseure française...
Renard a cette fois marqué son 23e but en sélection et soufflé un grand coup, après 79 minutes de jeu indigentes, alors que le public breton très enthousiaste ne demandait qu'à s'enflammer.
Thiney souffre
Le match raté de Gaëtane Thiney, symbolisé par sa frappe dévissée à la 58e minute malgré un service impeccable de Delphine Cascarino, a incarné à merveille les difficultés françaises.
Très crispées, elles ont eu un mal fou à construire le jeu. Aucune de leurs tentatives n'a trouvé le cadre en première période: frappe de Viviane Asseyi à côté dès la 11e minute, tête au-dessus de Valérie Gauvin à la 14e ou une bonne reprise de volée d'Amandine Henry, encore à côté (17e).
Et les Bleues se sont surtout distinguées par leurs approximations, poussant la capitaine Amandine Henry à pester après Asseyi dès la 20e minute. Comme un air de Danemark-France au Mondial-2018 chez les garçons, pénible troisième match de poule des joueurs de Didier Deschamps...
Malgré un léger sursaut en deuxième période et les "Allez les Bleues!" du public pour une frappe dans le petit filet de Delphine Cascarino, elles n'ont guère fait mieux, entre les têtes non cadrées de Renard ou la frappe qui s'envole de Bilbaut.
Corinne Diacre, qui avait voulu ménager ses cadres avec quatre changements dans son onze de départ, à dû se résoudre à faire rentrer Eugenie Le Sommer et Kadidiatou Diani dès la 63e minute.
Bretonne de l'étape, Le Sommer a eu droit à une grande ovation des quelque 28.000 spectateurs du Roazhon Park.
Les Bleues pourront certes se dire qu'elles ont fait un sans-faute avec trois victoires conte la Corée du Sud 4-0, la Norvège 2-1 et ce triste Nigeria-France.
Mais l'éventuel quart de finale qui pourrait avoir lieu contre les Etats-Unis, championnes du monde en titre et impressionnantes depuis le début du tournoi, a de quoi faire peur.
"Mieux que les garçons"
Au moins, les Françaises pourront-elles s'appuyer sur leur public une nouvelle fois au rendez-vous au Roazhon Park, et son ambiance familiale dans les travées.
De nombreuses jeunes filles qui jouent au foot étaient venues admirer leurs aînées comme Amandine, fan.... d'Amandine Henry, milieu de terrain comme elle. "Moi, je trouve ça même mieux que les garçons. C'est plus tactique et elles se plaignent moins", lance-t-elle.
Venue avec sa soeur, Zohra, qui joue au club de Sablé-sur-Sarthe, arborait fièrement le maillot des Bleues. Cette adolescente de 15 ans "aime les rebondissements du foot féminin, les joueuses et leurs attitudes: elles ne sont pas là à crier quand il y a faute".
Sans doute, mais attention aux prochains matches...
L'Allemagne en mode rouleau compresseur
Au rendez-vous des favorites. L'Allemagne a surclassé l'Afrique du Sud (4-0) pour remporter son groupe B du Mondial féminin de football, lundi à Montpellier.
Les doubles championnes du monde (2003, 2007) peuvent déjà penser à leur 8e de finale, samedi 22 juin à Grenoble, contre un des meilleurs troisièmes (du groupe A, C ou D).
Après deux victoires étriquées contre la Chine et l'Espagne (1-0 chaque fois), la Mannschaft est montée en régime, avec la même équipe de départ que contre la Roja.
La sélectionneuse Martina Voss-Tecklenburg n'a pas fait tourner, alors que la qualification était déjà en poche. "Nous voulions remporter ce match pour obtenir les 9 points", a-t-elle expliqué.
Elle était toujours privée de sa star Dzsenifer Marozsan (fracture de l'orteil du pied droit), qui ne sera pas forcément rétabli pour les 8es.
Cadeaux
Son équipe a aussi profité des cadeaux des Banyana-Banyana.
Pour sa première participation, l'Afrique du Sud est éliminée sans prendre le moindre point. Elle avait offert plus de résistance à l'Espagne (3-1) et à la Chine (1-0).
Mais dans la chaleur de Montpellier, elle a offert les deux premiers buts. D'abord sur un corner aisément repris de la tête par Melanie Leupolz, immobile et pourtant libre de tout marquage (14).
Un autre cadeau, de la gardienne sud-africaine, a offert le deuxième but à Sara Daebritz. Andline Dlamini, très bonne en-dehors de cette erreur, n'a pas contrôlé un centre-tir pas bien méchant de Verena Schweers (29).
Ce but, au moment où les Banyana-Banyana mettaient enfin le nez à la fenêtre, les a achevées.
L'Allemagne a enfin marqué un but construit, quand la capitaine Alexandra Popp a dévoré à l'impulsion Lebohang Ramalepe pour reprendre de la tête un centre de Svenja Huth (40).
Après la pause, Lina Magull a corsé l'addition, reprenant un ballon repoussé sur le poteau par Dlamini (58).
Les Sud-Africaines ont animé la fin du match. La véloce Thembi Kgatlana, buteuse contre l'Espagne, a bien failli sauver l'honneur, mais elle a perdu son duel avec Almuth Schutl (75).
Le bilan reste honorable pour la sélectionneuse, Desiree Ellis. "Nous avons réduit l'écart (avec les meilleures équipes), en continuant à travailler, en côtoyant le meilleur niveau, notre équipe n'a pas de limite", estime-t-elle.
Du coup, l'Allemagne n'a encaissé aucun but depuis le début du tournoi, elle a également soigné son attaque. Au rendez-vous des favorites.
La Norvège bataille pour vaincre la Corée du Sud et file en 8e
La Norvège a décroché son billet pour les 8e de finale de la Coupe du monde féminine de football en battant difficilement la Corée du Sud 2-1, lundi, à Reims.
Les Scandinaves, qui l'ont emporté grâce à deux penalties de Caroline Graham Hansen (4e) et Isabell Herlovsen (50e), terminent à la deuxième place du groupe A avec six points, derrière la France (9 pts), qui a battu le Nigeria dans le même temps (1-0).
Les Coréennes ont réduit le score par Yeo Min-ji (78e) et quittent le Mondial avec trois défaites en autant de matches.
Mercredi, les Norvégiennes avaient donné du fil à retordre aux Bleues avant de s'incliner de justesse... sur un penalty accordé après l'intervention de la VAR (2-1).
La Norvège, championne du monde en 1995, affrontera en 8e de finale le deuxième du groupe C, qui sera l'Australie, l'Italie ou le Brésil, samedi à Nice.
Au stade Auguste-Delaune, la Norvège se procure rapidement un penalty, converti par Graham Hansen (1-0, 4e).
Les Asiatiques se ruent alors à l'attaque et mettent en difficultés les Scandinaves en produisant un jeu séduisant. Elles multiplient les tentatives, mais peinent à inquiéter la gardienne adverse (14 tirs mais seulement 4 cadrés en première période).
Le même scenario se reproduit en seconde période avec un nouveau penalty, obtenu par Graham Hansen et transformé par Herlovsen (2-0, 50e).
La Corée du Sud pousse pour marquer son premier but dans la compétition et y parvient finalement: Lee Geum-min trompe la défense norvégienne d'une subtile talonnade pour Yeo Min-ji, qui tacle le ballon au fond (2-1, 78e).
Poussée par le public, la formation asiatique passe même tout près de l'égalisation dans le temps additionnel sur une tête de Yeo Min-ji (90e+2).