En Espagne, le Clasico se joue aussi sur les réseaux sociaux
Sur le terrain, Barcelone a éliminé le Real de Madrid en Coupe du Roi mercredi et pourrait faire de même dans la course au titre en championnat, samedi, mais le clasico se joue aussi sur les réseaux sociaux.
- Publié le 01-03-2019 à 19h09
- Mis à jour le 01-03-2019 à 19h10
Sur le terrain, Barcelone a éliminé le Real de Madrid en Coupe du Roi mercredi et pourrait faire de même dans la course au titre en championnat, samedi, mais le clasico se joue aussi sur les réseaux sociaux.
Si seuls quelques centaines de supporters barcelonais ont crié leur joie au coup de sifflet final au stade Santiago Bernabeu, des millions de fans de Barcelone ont communié avec eux d'un simple geste.
Un peu plus de deux millions de personnes ont en effet aimé le message du club posté sur Instagram et 1,3 million avaient regardé la vidéo en direct via Facebook. Sur Twitter, 886.000 ont regardé les six secondes de vidéo des joueurs en train de poser pour une photo dans le vestiaire. Diffusée ensuite sur Instagram, elle a été "likée" par deux autres millions de fans.
"Le football et les réseaux sociaux forment le couple parfait", louait dans un tweet le Real de Madrid, en février. "Les réseaux sociaux ont changé la manière dont nous profitons du clasico".
Les vidéos du Real atteignent régulièrement plus de 100 millions de vue les dix jours autour d'un match contre le Barça, selon le club, plus que le Superbowl qui avait touché 98 millions de fans début février.
Sur ces 100 millions, l'Espagne n'est même pas le pays principal: les Etats-Unis sont tout aussi engagés, devant le Mexique, la Colombie, le Pérou, le Brésil, la France, l'Algérie et l'Inde.
Des gains aussi économiques
"Pour des clubs comme le Barça ou le Real, seul 1% de leurs fans viennent les voir jouer" précise Joe Weston, directeur de We Are Social Sport, qui a organisé l'annonce du transfert de Paul Pogba à Manchester United. "Ces supporters sont loyaux et importants, mais comment satisfaire les autres 99% dispersés autour du monde, tout aussi passionnés ? Avec les réseaux sociaux, le club touche ces fans en temps réel."
C'est également une mesure simple de la popularité. En août 2017, le Real s'est réjoui de devenir "la première institution sportive qui a dépassé les 100 millions de fans sur Facebook". Avec en plus le délice de battre ici le rival Barça.
"Cela montre que le club se démarque de ses rivaux comme Barcelone, la NBA ou Manchester United", soulignait le communiqué du Real, qui enfonçait le clou: "Les données montrent 50% de différence avec Barcelone dans l'engagement".
Ce n'est pas dû au hasard. Le Real a notamment demandé à ses anciennes stars, comme David Beckham ou Kaka de faire des apparitions pour booster les chiffres.
Et les gains sont aussi économiques.
Tout comme le Real et le Barça rivalisent pour attirer Neymar ou Frenkie de Jong, ils se battent pour signer des partenariats en ligne avec des marques comme Adidas ou Nike.
Les données récoltées peuvent aussi permettre d'en savoir plus sur les fans, leur sexe ou leur localisation, mais aussi leurs centres d'intérêt ou les moments où ils sont les plus réceptifs.
"La valeur des réseaux sociaux"
Si Barcelone sait qu'une part importante de sa communauté est masculine, jeune et brésilienne, on comprend mieux pourquoi Philippe Coutinho a été l'image du club dans une publicité pour Pro Evolution Soccer sur Twitter jeudi, à midi en Espagne, au moment où leurs fans à Rio de Janeiro partaient à l'école.
Pour certains, la loyauté va plus à un joueur qu'à une équipe. Le Real Madrid a ainsi perdu presque un million d'abonnés sur Twitter dans les 24 heures suivant l'annonce du départ de Cristiano Ronaldo à la Juventus Turin.
Les joueurs quant à eux payent des agences de communication pour gérer leurs réseaux sociaux et sélectionner des mots-clés auxquels ils aimeraient être associés.
"Ils veulent changer leur image", explique Josh Hershman, directeur général de Ten Toes Media, qui travaille avec plusieurs des plus grands sportifs du monde. "Certains veulent juste augmenter leur nombre de followers ou en avoir assez pour signer des contrats commerciaux, mais les plus intelligents comprennent la valeur des réseaux sociaux. Ils savent que c'est une chance pour eux d'améliorer leur image."