Le baromètre des favoris pour le Ballon d'Or 2018
La lutte pour le Ballon d’or 2018 décerné ce lundi soir s’annonce très ouverte. Tour d’horizon des forces et des faiblesses des principaux prétendants.
- Publié le 03-12-2018 à 14h02
- Mis à jour le 03-12-2018 à 14h57
La lutte pour le Ballon d’or 2018 décerné ce lundi soir s’annonce très ouverte. Tour d’horizon des forces et des faiblesses des principaux prétendants.
Le favori: Luka Modric
Le plus : ses performances individuelles et collectives sont à rapprocher de celles de Varane. Étincelant en Ligue des Champions, élu meilleur joueur de la Coupe du monde même s’il n’a pas forcément brillé à chaque match, le Croate a atteint une forme de plénitude. Incarnant aussi une autre idée du jeu après le règne de deux des plus grands buteurs de l’histoire. Récupérateur mais aussi meneur, relayeur tout en étant créateur, son registre très large et sa classe naturelle sur un terrain plaident pour lui. Et lui ont déjà permis d’être joueur de l’année pour l’UEFA.
Le moins : comme Varane, la reprise a été très compliquée. Preuve que finalement, plus que l’équipe de France, les difficultés de digestion ont plus touché le Real Madrid qui s’est gavé d’une troisième Ligue des Champions de rang. Résultat, des performances très moyennes, loin des standards habituels tutoyés une fois seulement lors du match aller contre l’AS Rome en Ligue des Champions. Son implication dans le scandale qui touche le football croate et où il est accusé de parjure vient un peu ternir son image.
L'ambitieux: Antoine Griezmann
Le plus : sa ponctualité lors des grands rendez-vous. En plus de son doublé en finale de Ligue Europa, le gaucher, sans forcément briller, a eu un impact considérable lors de la Coupe du monde en étant décisif à chacun des matchs de phase à élimination directe avec un penalty contre l’Argentine en 8es, une passe décisive sur coup franc et une frappe mal gérée par Muslera en quart devant l’Uruguay, ce ballon déposé sur la tête d’Umtiti en demi fatal aux Diables ou encore le coup franc qui amène le but contre son camp croate en finale puis le penalty qui a suivi. Déterminant.
Le moins : deux éléments pourraient se retourner contre lui. La dispersion des votes entre les Français mais aussi ses déclarations parfois très maladroites sur sa volonté de conquérir le trophée quand il a clamé qu’il était désormais "installé à la même table que Ronaldo et Messi".
Le phénomène: Kylian Mbappé
Le plus : avec lui, la question ne semble pas être de savoir s’il va le remporter un jour mais quand ce jour arrivera. Le destin de Kylian Mbappé semble tout tracé, comme ses records de précocité l’indiquent. S’il fallait n’en retenir qu’un, il a été le plus jeune joueur depuis Pelé à marquer en finale de Coupe du monde. Le tout après avoir fait exploser l’Argentine en 8es dans un match qui a marqué les esprits et sa carrière. Derrière ses 4 buts en Russie, l’attaquant a aussi confirmé à Paris et a beaucoup marqué au moment du scrutin…
Le moins : comme pour ses compatriotes, le risque de dispersion des votes est une vraie menace. Comme sa jeunesse : le jury pourrait se dire que son temps viendra bien assez vite, surtout qu’il ne fêtera ses 20 ans que le 20 décembre prochain…
Le défenseur glouton: Raphaël Varane
Le plus : le défenseur est celui qui remplit au mieux le premier critère d’attribution, à savoir le degré de performances individuelles et collectives puisqu’il a remporté la Ligue des Champions et le Mondial. Dans une équipe de France qui s’est construite sur sa solidité défensive, il s’est érigé comme un leader qui a aussi marqué le but qui a débloqué la situation contre l’Uruguay.
Le moins : trois écueils se dressent devant lui. Être Français d’abord, avec la dispersion des voix qui s’annonce, le fait de jouer défenseur ensuite mais enfin et surtout même sa délicate digestion du titre. À l’instar du Real, Varane a éprouvé les pires difficultés à retrouver son niveau de jeu du printemps depuis le début de la saison, entre reprise anticipée et petits pépins musculaires.
Le Diable: Eden Hazard
Le plus : même si Luka Modric lui a été préféré, Eden Hazard a été l’un, si ce n’est le meilleur joueur de la dernière Coupe du monde. Décisif lors de la phase de groupe, le Diable a tutoyé la perfection dans ce match devenu mythique contre le Brésil avec ses dix dribbles réussis sur dix tentés. Un sommet dans sa carrière. Son début de saison exceptionnel sous les ordres de Maurizio Sarri a confirmé qu’il fréquentait durablement une autre dimension, celle des meilleurs, tout simplement. Le tout avec une classe naturelle et une vraie simplicité.
Le moins : son premier semestre 2018 a été nettement moins abouti que le second, avec de grosses difficultés en championnat pour Chelsea. La victoire en Cup lui a permis de terminer la saison sur une note positive mais elle reste la seule ligne inscrite cette saison à son palmarès. Ce qui reste un peu maigre vu la concurrence…
Le roi de la C1: Ronaldo
Le plus : pour la troisième année de rang, le Portugais a remporté la Ligue des Champions. En terminant à chaque fois meilleur buteur avec ce retourné fantastique en quart de finale sur le terrain de la Juventus. Où il prouve depuis le début de la saison que son talent peut s’exporter. Après avoir été dominant en Angleterre et en Espagne, CR7 l’est tout autant en Italie.
Le moins : cette cinquième C1 de sa carrière a été celle où son rôle a été le plus secondaire lors de l’épilogue. Le Portugais est passé totalement à côté de la finale de Kiev. Pas plus inspiré lors de la double confrontation en demi-finales face au Bayern Munich où il est resté muet, sa Coupe du Monde a aussi été une sorte de trompe-l’œil. Après son triplé magistral en ouverture contre l’Espagne puis son but face au Maroc, il n’a pesé ni face à l’Iran, ni contre l’Uruguay, prenant la porte dès les 8es de finale. Sans oublier les soupçons de viol venus écorner son image…
Le capitaine abandonné: Lionel Messi
Le plus : avec le FC Barcelone, son niveau de performance ne diminue que rarement. Il se résume par un chiffre : 40. Personne, en club, n’a marqué autant que Lionel Messi cette saison. Intrinsèquement, l’Argentin reste peut-être le joueur le plus talentueux de la planète. Et il a malgré tout signé le doublé Liga - Coupe du Roi…
Le moins : la route du Barça s’est arrêtée dès les quarts de finale de Ligue des Champions et cette déroute à Rome où Messi, comme les autres, s’est noyé. Sa Coupe du monde a confirmé qu’il est et restera une énigme en sélection, entre les attentes disproportionnées du peuple et son utilisation toujours aussi nébuleuse. Elle a commencé par un penalty raté face à l’Islande et s’est conclue par une sortie sans gloire contre la France.