Footgate : cinq inculpés dont Mogi Bayat et Bart Vertenten restent en détention
- Publié le 16-10-2018 à 20h30
- Mis à jour le 17-10-2018 à 07h11
La chambre du conseil a prolongé les mandats d’arrêt des neuf inculpés pour un mois. Quatre sont libérés sous bracelet.
La chambre du conseil de Tongres devait se prononcer ce mardi sur le mandat d’arrêt émis à l’encontre de neuf inculpés dans l’affaire qui éclabousse depuis le football belge depuis une semaine. La décision est tombée ce soir : cinq inculpés restent en prison. Les quatre autres sont placés en détention sous bracelet électronique, à domicile donc. Les mandats d’arrêt des neuf sont prolongés d’un mois.
En ce qui concerne ceux qui restent en prison : il s’agit de Mogi Bayat, l’agent Dejan Veljkovic, l’arbitre Bart Vertenten, les anciens avocats Laurent Denis et Olivier Somers (KV Malines).
Karim Mejjati, Dragan Siljanoksi, Maria Bolgojevska et Thierry Steemans, directeur financier du club de football KV Mechelen, sont tous les quatre placés sous bracelet.
Tous restent donc en détention préventive, en prison ou à la maison.
L’occasion de rappeler les critères sur lesquels se basent les juges pour maintenir ou non une personne sous mandat d’arrêt.
“C’est l’absolue nécessité pour la sécurité publique qui détermine un placement en détention ou son prolongement. Quatre critères sont pris en compte : le risque de récidive, le risque de soustraction à la justice, le risque de disparition des preuves et le risque de collusion avec les tiers. C’est la loi de 1990 sur la détention préventive”, nous précise le magistrat presse du parquet de Bruxelles, Denis Goeman.
Et le magistrat d’ajouter que si ces risques sont présents mais qu’aucun indice sérieux de culpabilité n’existe, la mise sous mandat d’arrêt n’est pas justifiée. “Les indices sérieux de culpabilité ne sont pas pour autant des preuves. Ces indices doivent se muer en charges pour que la chambre des mises décide ensuite de renvoyer ou non l’affaire vers un tribunal. En fin d’enquête, lors du règlement de procédure, la question qui se pose est : est ce qu’il est vraisemblable que la personne soit condamnée ? Si la réponse est oui, elle est renvoyée vers un tribunal et à ce moment-là, les preuves sont nécessaires”.
Du côté des avocats, tous semblent avoir minimisé le rôle de leur client respectif devant la chambre du conseil.
Sven Mary s’est dit satisfait du placement sous bracelet de son client, l’agent Karim Mejjati. “C’est une première victoire”, nous a déclaré le pénaliste.
Dimitri De Beco a ainsi plaidé la remise en liberté de l’ex-avocat Laurent Denis. “J’ai effectivement demandé la libération de mon client. J’estime que les droits de la défense n’ont pas été respectés, compte tenu du déroulement des auditions “, commente Dimitri de Beco. Et ce dernier d’ajouter : “Les indices sur une éventuelle commission de blanchiment sont inexistants. On peut lui reprocher tout au plus d’avoir facilité une évasion fiscale, et encore, il conteste. Son rôle d’avocat a peut-être été utilisé par d’autres, si jamais cela a eu lieu. Mais rien ne justifie son maintien en détention préventive”. Son client reste toutefois en détention.