Nous avons assisté au match Angleterre - Nigéria: les Three Lions n'ont pas la carrure d’un ténor
Quinze jours avant le début de leur Mondial, les futurs adversaires de la Belgique ont alterné le bon et le moins bon face au Nigéria, qu'ils ont battus 2-1 à Wembley. La DH y était.
- Publié le 03-06-2018 à 11h13
- Mis à jour le 03-06-2018 à 11h15
Quinze jours avant le début de leur Mondial, les futurs adversaires de la Belgique ont alterné le bon et le moins bon face au Nigéria, qu'ils ont battus 2-1 à Wembley. La DH y était. Lorsque Roberto Martinez demandera au scout qui était à Wembley samedi s’il faut se méfier de l’Angleterre, la réponse de ce dernier ne sera sans doute pas catégorique. Car face au Nigéria, les Three Lions ont tantôt rassuré, tantôt inquiété.
Dominants avant la pause, grâce à un Trippier très entreprenant sur son flanc droit et à un Sterling qui cherchait constamment la profondeur, les hommes de Southgate sont apparus séduisants, notamment dans le jeu en combinaison. Et c’est logiquement, après avoir été dangereux sur phases arrêtées, qu’ils ont ouvert le score grâce à Cahill, de la tête, puis grâce à un tir dévié d’Harry Kane.
Mais ne pensez pas que les Anglais ont été très efficaces. Car ce n’est pas le cas. Souvent, leurs offensives se sont arrêtées sur un mauvais choix, un mauvais geste ou une dernière passe loupée. Le tout, face à une équipe du Nigéria qui est passée complètement à côté de sa première période et qui semblait tétanisée à l’idée d’évoluer depuis 70.000 spectateurs.
Mais à la mi-temps, les mots et les changements de Gernot Rohr ont visiblement eu le don de détendre ses joueurs. Les Super Eaggles, réputés pour leurs qualités athlétiques, sont alors apparus plus appliqués, plus précis et plus déroutants, mettant en difficulté la défense anglaise dans la profondeur, comme le but d’Iwobi, au rebond d’une frappe d’Ighalo, bien lancé par le joueur d’Arsenal, l’a prouvé.
S’en est suivie une dizaine de minutes de panique dans la défense british, mettant en évidence certaines carences chez les futurs adversaires des Diables dans ce secteur. Walker, défenseur latéral droit reconverti comme défenseur central (comme c’est parfois le cas à Manchester City) a affiché certaines limites et la vivacité nigériane a posé des problèmes à l’arrière-garde britannique. Wembley devait même retenir son souffle à l’une ou l’autre reprise avant que le caractère amical de la rencontre ne soit incarné par la ribambelle de changements donnant à la fin de rencontre une tournure très décousue.
Mais ce n’est évidemment pas sur cette dernière demi-heure qu’il faut se baser pour juger l’Angleterre. Car même s’il ne l’admettra pas, le onze qu’a aligné Southgate (qui a aligné ses troupes dans un 3-4-2-1 similaire à celui de la Belgique) devrait furieusement ressembler à celui qui débutera le Mondial, à l’une ou l’autre exception près (Henderson est, par exemple, toujours en vacances).
Si rien n’évolue d’ici une quinzaine de jours, on peut l’affirmer sans trop se mouiller : l’Angleterre qui, de manière générale, manque cruellement de créativité et d’un meneur de jeu de classe mondiale, n’a pas la carrure d’un ténor. Mais dans une préparation de Coupe du monde, quinze jours, c’est peu et beaucoup à la fois…
FICHE DU MATCH:
Angleterre : Pickford; Walker, Stones, Cahill; Trippier, Dier, Alli (81e Delph), Young (67e Rose); Sterling (73e Rashford), Lingard (67e Loftus-Cheek); Kane (73e Welbeck).
Nigéria : Uzoho; Shehu (46e Ebuehi), Troost-Ekong, Balogun (46e Omeruo), Idowu; Obi Mikel, Obi (46e Ogu), Onazi (46e Etebo), Moses (63e Musa), Ighalo (77e Iheanacho).
arbitre : M. Guida (Ita).
avertissements : Sterling, Musa.
les buts : 7e Cahill (1-0), 39e Kane (2-0), 47e Iwobi (2-1).
Harry Kane : "Bon pour la confiance"
Buteur avec le brassard de capitaine autour du biceps, Harry Kane était souriant à l’interview d’après-match. "Marquer fait toujours beaucoup de bien à la confiance pour un attaquant", expliquait-il. "Je ne me sens pas différent depuis que je suis capitaine. J’ai déjà ce rôle à Tottenham et je n’étais pas surpris d’être choisi par le coach pour avoir ce rôle. J’espère le rester durant de nombreuses années à venir. Le message de l’entraîneur est clair : il veut un groupe de leaders qui se partagent les responsabilités. J’essaie donc d’appliquer cela avec mes équipiers. Mentalement, nous sommes prêts pour le Mondial, j’espère que ce sera un gros tournoi pour nous."