Deceuninck-Quick Step, les rois de la bordure
L’équipe belge a, comme souvent, été à l’origine de l’éventail qui a cassé le peloton.
- Publié le 16-07-2019 à 07h55
- Mis à jour le 16-07-2019 à 15h14
L’équipe belge a, comme souvent, été à l’origine de l’éventail qui a cassé le peloton. Si Patrick Lefevere a revêtu le chapeau de paille du juilletiste plutôt que la toque du cuisinier depuis le début de ce Tour de France, cela n’a pas empêché son équipe de nous servir lundi l’une de ses meilleures spécialités maison : le coup de bordure.
Un exercice dans lequel la formation belge a toujours excellé. "Il s’agit d’une question de culture" , juge Tom Steels, le directeur sportif de Deceuninck-Quick Step. "Plusieurs de nos coureurs évoluent depuis les catégories de jeunes sur des épreuves où le vent joue un rôle déterminant. Ils transmettent alors leur expérience aux autres gars du groupe, qui se perfectionnent."
Mode d’emploi de l’éventail avec le quadruple champion de Belgique.
La préparation
"À la veille de chaque étape, le boulot du directeur sportif consiste à étudier avec minutie le parcours et les éventuels changements de direction et endroits propices à la création d’une bordure. On utilise des outils de visualisation topographique afin de déterminer les zones ouvertes aux bourrasques ainsi que différentes applications météo qui nous renseignent également sur la force et la direction du vent. Sur le Tour de France, nous envoyons également toujours un technicien en amont de la course, souvent derrière la caravane publicitaire, pour observer les dernières évolutions des conditions. Il remonte alors ensuite les informations à nos directeurs sportifs présents à l’échelon course."
Les conditions
"La direction du vent est plus importante que sa vitesse, poursuit Steels. L’idéal est quand cela souffle de trois quarts dos car la vitesse du peloton est alors rapide et qu’il est donc plus facile de créer des écarts importants sur les coureurs qui ne sont pas parvenus à intégrer le premier groupe. Quelques kilomètres avant le changement de cap qui placera le peloton dans ce contexte, notre équipe se place aux avant-postes et produit une brusque accélération afin d’étirer la meute au maximum. Il faut tenter de créer un effet de surprise, que ce ne soit pas trop téléphoné, mais cela n’est pas toujours simple…"
La bordure
"Lorsque les coureurs virent et prennent le vent de côté, notre équipe s’installe sur toute la largeur de la route. Il faut, en théorie, un léger décalage entre chaque cycliste. Le deuxième coureur doit placer sa roue avant à hauteur du braquet du premier, et ainsi de suite. Dans ce positionnement, seul le premier coureur est réellement exposé au vent. La largeur de la route n’étant pas infinie, il n’y a pas de place pour tout le monde. Lorsqu’il n’y a pas plus d’espace sur la chaussée pour un coureur, celui-ci est contraint de se glisser dans la roue du gars qui le précède. Il ne bénéficie alors plus d’aucun abri et doit produire un effort beaucoup plus important. Il bataille souvent quelques instants avant d’exploser. C’est inévitable…"
C’est si simple, expliqué ainsi…