L’empire britannique Ineos vacille dans ce Tour
La formation Ineos n’affiche pas la même hégémonie que la Sky autrefois.
- Publié le 22-07-2019 à 11h17
La formation Ineos n’affiche pas la même hégémonie que la Sky autrefois. La métamorphose n’aura donc pas été que cosmétique. La vague bleue qui colorait autrefois le maillot noir de la Sky semble avoir emporté avec elle l’hégémonie d’une formation britannique en quête de repères en montagne. Sur ce Tour de France, le Team Ineos ne semble à ce jour que le lointain cousin de la redoutable armada Sky qui imposait autrefois sa loi dès que la route s’élevait.
Impressionnante de maîtrise dans le coup de bordure d’Albi, la bande à Thomas n’a jamais laissé la même impression dans les Pyrénées. "Déjà sur la Planche des Belles Filles, je ne les avais pas trouvés trop à leur avantage", analyse notre consultant Johan Museeuw. "Là où ils attaquaient le pied des dernières ascensions avec encore quatre ou cinq hommes autrefois, ils ne sont désormais plus que trois : Thomas, Bernal et Poels."
La sélection est pourtant identique à celle d’il y a un an. À une notable exception près : le Néerlandais Dylan Van Baarle y a remplacé Christopher Froome, forfait après sa chute sur le Dauphiné. "Chris a agi sur cette épreuve et sur notre équipe comme un phare depuis plus de cinq ans", avançait le directeur sportif Nicolas Portal avant le Grand Départ de Bruxelles. "Il manquerait à n’importe quelle équipe du monde sur une course comme le Tour de France…"
Si le quadruple vainqueur du Tour devait constituer le dernier étage de la fusée Ineos, certains éléments moteurs ne semblent toutefois plus afficher la même puissance. Michal Kwiatkowski en est sans doute la plus belle illustration. Là où l’ancien champion du monde s’écartait le plus souvent dans l’ultime ascension il y a douze mois, il doit désormais enclencher son clignoteur bien en amont (à une quarantaine de kilomètres de l’arrivée dimanche, par exemple).
Pour la première depuis 2014, l’année de l’abandon de Froome sur l’étape des pavés, le manager général Dave Brailsford n’accueillera donc pas la presse lors de la deuxième journée de repos aux côtés de l’un de ses coureurs vêtus de jaune. "C’est une situation nouvelle pour nous, c’est vrai, commentait Portal. On doit s’adapter et courir d’une autre manière, moins dans le contrôle."
Et si Thomas , dauphin d’Alaphilippe au général, compte toujours un avantage de 27 secondes sur son équipier Bernal (5e), le Colombien pourrait bien incarner l’atout maître d’Ineos dans les Alpes. "Geraint a été très honnête samedi soir, après l’étape du Tourmalet, en me confiant qu’il ne disposait pas de ses meilleures jambes et que je pourrais donc jouer ma carte ce dimanche", commentait le porteur du maillot blanc. "C’est ce que j’ai fait, mais j’ai remarqué que ‘G’ allait mieux. On verra donc ce que le staff décidera, mais je n’aurais pas de problème à me remettre à son service…"