Force et souffle obligatoires pour ce Tour de France 2019
- Publié le 06-07-2019 à 14h27
Le Tour 2019 est sans doute le plus montagneux de ce début de XXIe siècle. Le 106e Tour de France s’annonce difficile, car très montagneux. Son tracé, en forme de huit, fera l’impasse de toute la partie ouest de l’Hexagone et franchira des cols dans tous les massifs, Vosges, Massif central, Pyrénées et Alpes. La Grande Boucle 2019 offre cependant plusieurs possibilités à tous les types de coureurs, à l’exception des rouleurs qui ont été oubliés.
Des sprinters gâtés d’entrée
Pour la septième fois depuis 2008 et la disparition d’un prologue récurrent, le Tour débute par une étape en ligne. Lors des quatre dernières, cette 1re étape s’est terminée au sprint. L’arrivée à Bruxelles ne devrait pas déroger à l’habitude. Sur le papier, c’est la première des sept chances que les sprinters peuvent obtenir avant les arrivées à Nancy (4e étape), Chalon-sur-Saône (7e), Albi (10e), Toulouse (12e), Nîmes (16e) et Paris (21e).
Les baroudeurs à la fête, les puncheurs moins
"Je vois beaucoup plus de possibilités que les années passées pour des coureurs dans mon genre, offensifs et adeptes des échappées", dit Serge Pauwels. En effet, le parcours du Tour doit convenir aux baroudeurs qui devraient profiter de quatre ou cinq étapes durant lesquelles les sprinters et les candidats au classement général leur laisseront normalement carte blanche. Pour les puncheurs, il faudra saisir l’occasion offerte dès le 3e jour à Epernay.
Mais pas les rouleurs
Selon une tendance qui se confirme, année après année, le Tour 2019 ne risque pas de faire le bonheur des spécialistes de l’effort en solitaire. Comme l’an dernier, il n’y a cette fois qu’un seul chrono individuel de 27,6 km, à Pau (13e étape). Ce qui est deux fois plus que le "record" de 2015 (14 km le premier jour).
"On s’est rendu compte que les écarts dans les chronos sont restés très importants au fil des ans, alors que ceux des étapes de montagne deviennent de plus en plus minimes", explique Thierry Gouvenou, le concepteur du tracé. "Si on plaçait d’entrée un long chrono, on risquerait de figer la course définitivement." Même en ajoutant les 28 km du chrono par équipes, les spécialistes ne sont pas avantagés.
Le bonheur des montagnards
À la fin du Tour, le Mur de Grammont (première difficulté de cette édition) sera depuis longtemps oublié car les coureurs s’apprêtent à passer beaucoup de temps sur le petit plateau et notamment dans la deuxième partie du Tour. Dès l’arrivée dans les Vosges en milieu de première semaine, avec un premier rendez-vous crucial à la Planche des Belles Filles, dont l’ascension a été prolongée d’un kilomètre avec l’asphaltage d’un chemin forestier, les grimpeurs auront le sourire. La fin du Tour propose cinq étapes de montagne en huit jours (dont la seconde journée de repos).
"Ce sont surtout les deux étapes alpestres en fin de troisième semaine, qui donnent le vertige…", sourit Christian Prudhomme.
En recherche d’oxygène
Le parcours recense trente ascensions de deuxième (12), première (13) ou hors-catégorie (5), soit quatre en plus qu’il y a douze mois. Mais surtout, il compte cinq arrivées d’étape au sommet, soit deux de plus que lors des deux dernières éditions.
Et parmi ces arrivées en montagne, trois (14e étape au Tourmalet, 19e à Tignes et 20e à Val Thorens, la plus haute station de ski d’Europe, la 3e plus haute arrivée de l’histoire du Tour) culminent à plus de 2 000 mètres d’altitude.
Il faudra du souffle aux coureurs qui vont tutoyer les nuages car la 18e étape, entre Embrun et Valloire, prévoit la succession des cols de Vars (2 109 mètres), Izoard (2 360 mètres) et Galibier (2 642 mètres), trois des sept montées qui culminent au-delà de la barre symbolique, mais indigeste pour beaucoup, de 2 000 mètres. Avec l’Iseran (dans la 19e étape) et ses 2 770 mètres d’altitude, escaladé pour la deuxième fois seulement par son versant le plus dur, le Tour franchira d’ailleurs son deuxième plus haut sommet.