Pogacar déjà en rose sur le Giro après avoir imité Pantani : “On s’est dit que Tadej pouvait aussi le faire”
Troisième de l’étape de samedi, le Slovène a remis les pendules à l’heure ce dimanche, malgré une crevaison et une petite chute au pied de la montée vers le sanctuaire d’Oropa.
- Publié le 06-05-2024 à 06h45
- Mis à jour le 06-05-2024 à 09h25
Le mimétisme est impressionnant. Alors qu’il rêve de réaliser le doublé Giro-Tour, un exploit que Marco Pantani est le dernier à avoir réalisé (en 1998), Tadej Pogacar a littéralement marché sur les pas de l’Italien, ce dimanche, sur la deuxième étape du Giro.
Comme il y a 25 ans, quand le Pirate avait remporté la 15e étape du Tour d’Italie 1999 (avant d’être exclu du Giro quelques jours plus tard pour un taux d’hématocrite trop élevé…), Tadej Pogacar a été ralenti au pied de la montée vers le sanctuaire d’Oropa, avant de remonter tout le peloton et de s’imposer en solitaire. La seule différence entre les deux situations ? Pour Pantani, il s’agissait d’un saut de chaîne. Pogacar, lui, a été victime d’une crevaison de la rue avant puis d’une petite chute à 11 kilomètres de l’arrivée.
”Mais je n’ai pas eu peur, indiquait le Slovène, qui a vu la voiture de son équipe s’arrêter net derrière lui pour éviter de l’écraser, après la course. Il y a eu un peu de confusion avec la voiture, je voulais m’arrêter avant le virage, pas après, mais tout va bien.”
Son manager Mauro Giannetti a, pour sa part, eu une belle frayeur. “Quand je l’ai vu chuter, je me suis dit 'oh mon dieu', ne cachait-il pas après coup. On savait que c’était une étape importante pour lui. Mais après ce qui est arrivé avec Pantani il y a 25 ans, on s’est dit que Tadej pouvait aussi le faire. Il a fait un beau cadeau aux tifosis et aux passionnés.”
Déjà 45 secondes d’avance sur Thomas et Martinez
Pogacar s’est également fait un cadeau à lui-même puisqu’il a endossé le maillot rose. Ce qui lui a permis d’oublier sa petite défaite sur l’étape inaugurale, qu’il a terminée à la troisième place derrière Narvaez (Ineos Grenadiers) et Schachmannn (Bora-Hansgrohe), à Turin. Ces deux derniers ont craqué, ce dimanche, perdant environ deux minutes. Au classement général, ce sont deux coureurs des mêmes formations que samedi (Thomas pour Ineos, Martinez pour Bora) qui complètent actuellement le podium, à 45 secondes de Pogi, qui a déjà fait le trou.
”L’objectif de gagner une étape et prendre le maillot rose est atteint, s’est encore réjoui le Slovène. On va pouvoir rester à l’abri lors des prochaines étapes qui seront favorables aux sprinteurs. Et ce n’est pas grave si on perd le maillot rose dans les jours à venir : le but est de l’avoir quand on arrive à Rome le 26 mai.”
En s’imposant, Pogacar a également rejoint le cercle des vainqueurs d’étape sur chaque grand tour. “C’était l’un de mes rêves de réussir ce triplé, peu de coureurs y sont parvenus”, a expliqué celui qui a réalisé la deuxième montée d’Oropa (longue de 11,8 km, avec des portions à 14 %.) la plus rapide de l’histoire à 27 secondes du record de… Marco Pantani.