Cyclo-cross : en attendant le retour des trois ogres dans les labourés, Iserbyt, Nys et les autres doivent en profiter
Pour Iserbyt, van der Haar, Nys ou Sweeck, il faut profiter au maximum de l’absence actuelle de van der Poel, van Aert et Pidcock.
- Publié le 18-11-2023 à 07h28
Six semaines après ses débuts, la saison de cyclo-cross bat son plein. Depuis le 8 octobre et le cyclo-cross de Beringen, treize épreuves ont été disputées. Elles ont couronné sept vainqueurs différents ce qui est assez inhabituel et démontre que les courses furent passionnantes et indécises. Il est vrai que les trois “grands”, Mathieu van der Poel, Wout van Aert et Tom Pidcock hibernent encore alors que Laurens Sweeck a connu du retard à l’allumage en raison d’une petite déchirure musculaire. L’Anversois revient progressivement en forme.
Une condition que Thibau Nys, parti sur les chapeaux de roues mais qui marque le pas depuis sa victoire au Koppenberg, le 1er novembre, a peut-être perdu. Le Brabançon et Eli Iserbyt ont gagné chacun à trois reprises tandis que Lars van der Haar et Gerben Kuypers, la révélation de la saison hivernale précédente, se sont imposés deux fois. Enfin, si Niels Vandeputte a remporté un 'petit’cross aux Pays-Bas, deux victoires importantes sont revenues à Michael Vanthourenhout à l’Euro et à Pim Ronhaar, dimanche passé en Coupe du monde à Termonde.
Iserbyt vise la passe de quatre
Samedi, le Superprestige en sera déjà à la quatrième de ses huit manches. Le plus ancien classement de régularité de la discipline fait étape à Merksplas. Eli Iserbyt, qui a remporté les trois premières courses (à Overijse, Ruddervoorde et Niel), mène largement le classement. Il compte déjà pratiquement une épreuve d’avance (14 points de plus que Sweeck alors que le gagnant d’une manche en remporte 15).
Le Flandrien n’en fait pas mystère, il espère enlever les trois challenges (avec la Coupe du monde et le Trophée X2O) à l’issue de la saison quitte à ce que cela le fasse s’aligner au Mondial dans une forme émoussée. Le coureur de Pauwels Sauces-Bingoal peut faire une belle affaire ce samedi, même si Sweeck est le vainqueur sortant à Merksplas, car le trio de Lions Trek-Baloise, van der Haar, Nys, Ronhaar, sera absent. Comme Sweeck, Iserbyt roulera les deux courses du week-end.
La quatrième à Troyes
Dimanche, c’est la Coupe du monde qui vivra à Troyes, en France, sa quatrième manche sur quatorze. L’épreuve est nouvelle à ce niveau. L’an dernier, Clément Horny, le meilleur spécialiste wallon du moment s’y était imposé. Lors de la dernière manche de la Coupe de France, le Hennuyer avait devancé le Suisse Loris Rouiller et Gerben Kuypers, vainqueur la veille, sur le même circuit devant… Horny.
C’est un tracé court, relativement plat, plus technique dans sa première moitié, avec, à côté d’une longue côte, d’autres obstacles artificiels, escalier, pont et poutres. Si les pluies récentes l’ont alourdi, le parcours est malgré tout rapide et peu accidenté. Il est fait pour un homme fort.
”Si je dois citer un nom, je dirais Laurens Sweeck, a ainsi expliqué l’organisateur. Il est en forme et dégage beaucoup de puissance.”
Au classement, les écarts sont plus serrés qu’au Superprestige, entre Lars van der Haar (91 pts), Eli Iserbyt (82 pts) et Pim Ronhaar (79 pts).
Les deux courses du week-end se feront pourtant sans le double récent champion d’Europe, Michael Vanthourenhout. Le Flandrien, qui est aussi le champion de Belgique, souffre depuis le dernier week-end de problèmes intestinaux.
En attendant les trois grands
Si le début de la saison a été jusqu’à maintenant indécis, les spécialistes doivent en profiter car dans trois semaines, ils retrouveront au départ un certain Wout van Aert. L’Anversois précédera Tom Pidcock et Mathieu van der Poel, attendus dans les labourés après la mi-décembre. Comme van Aert, Pidcock ne disputera pas le championnat du monde à Tabor. Le Britannique veut se focaliser sur la saison routière où les classiques ardennaises, le Tour de France et les Jeux olympiques (VTT) seront ses principaux objectifs. Une décision qui ne plaît pas à Roger De Vlaeminck qui l’a dit au Nieuwsblad.
”On connaît déjà le vainqueur (du Mondial), a déclaré le Gitan qui parle de van der Poel. Désolé pour eux, mais Iserbyt, Vanthourenhout et Nys rouleront pour la deuxième place. Je comprends d’autant moins van Aert qu’il a des chances, mais quand c’est dans la tête… Pourtant, ça ne fait pas de différence pour les classiques. Van der Poel a été champion l’an passé et il a gagné Milan-Sanremo et Paris-Roubaix…”
Le président de l’UCI, David Lappartient, appréciera sans doute les déclarations de De Vlaeminck. Ses propos sur les coureurs qui privilégieraient les épreuves nationales au détriment des manches de Coupe du monde auxquelles ils prendraient part à la carte ont fait réagir et rarement dans son sens. Pourtant, l’UCI a annoncé ce vendredi qu’elle engageait une réflexion sur le sujet. À suivre…