Comme au Giro et au Tour 2021, Tim Merlier, l’homme des ouvertures, a remporté le premier sprint sur le Tour d’Italie
Le Belge a remporté sa troisième victoire d’étape sur un grand Tour dans une journée animée par le maillot rose Pogacar.
- Publié le 06-05-2024 à 18h54
- Mis à jour le 07-05-2024 à 07h57
Tim Merlier avait dû faire l’impasse, l’an passé, sur les épreuves de trois semaines. Mais iI n’a pas manqué son retour sur un grand Tour. Il s’est imposé directement, sur la première occasion offerte aux sprinters après un week-end d’ouverture corsé, pour ses retrouvailles avec le Giro. Comme en 2021, il a remporté la première opportunité de sprint. Sur ce Giro qui restera à part dans l’histoire de sa carrière. C’est sur la course au maillot rose qu’il avait remporté son premier succès sur un Grand Tour. Il avait aussi remporté la première arrivée massive du Tour de France cette même saison. Il n’y a que sur la Vuelta qu’il n’avait pas connu cette réussite, en 2022. Devant se contenter de la troisième place sur le premier sprint.
Pourtant, sur le papier, ce succès pouvait échapper aux sprinters ce lundi. Avec une bosse pour mener sur la zone d’arrivée, à Fosano, où Philippe Gilbert s’était imposé sur le Gran Piemonte en 2009. “Ce final a effectivement été très dur", commente Tim Merlier, très touché, à l’arrivée, de s’imposer à ce niveau sous les yeux de sa compagne Cameron Vandenbroucke et de leur enfant. "Le tempo était vraiment très élevé dans cette montée.”
Dans laquelle Tadej Pogacar en personne est sorti avec Geraint Thomas et le Danois Mikkel Honoré. “Je ne savais pas que c’était Pogi, j’étais trop loin… Ensuite, sur le plat, je voyais qu’il y avait des hommes devant, mais je n’étais pas trop inquiet, c’était encore loin de la ligne. Là non plus, je ne savais toujours pas que c’était Tadej… Mes coéquipiers, dont Vansevenant et Alaphilippe, m’ont bien replacé en vue de l’arrivée.”
Dimanche, j’ai regardé Pogacar célébrer sa victoire sur le podium et je m’étais dit que cela pouvait être moi ce lundi.
En le remontant dans le train des Lidl-Trek de Jonathan Milan. Mais Tim Merlier a subitement décidé de changer de rail, d’aiguillage. Il est passé des roues du colosse italien à celles, de l’autre côté de la route, d’Olav Kooij. Avant de remonter le jeune Néerlandais et de finir quasiment à la même hauteur que… Milan. “Je pense avoir réalisé le meilleur jump de ma carrière, ajoute le Belge, en souriant. Gagner sur le Giro, cela reste émouvant. Dimanche, j’ai regardé Pogacar célébrer sa victoire sur le podium et je m’étais dit que cela pouvait être moi ce lundi… Je suis heureux d’y être parvenu.”
Au bout d’une étape partie sur un train de sénateurs avant de s’enflammer dans sa dernière partie. Notamment quand un groupe de… sprinters, composé d’une vingtaine d’unités, a semé la zizanie dans le scénario de course en prenant une minute d’avance sur le peloton ! Avec, à l’avant, des Merlier, Milan, Ewan, Groves, Girmay… “C’était juste après un sprint intermédiaire. Cela a accéléré, j’ai prévenu l’équipe de faire attention, mais, quand je me suis retourné, j’étais surpris de voir un écart. J’ai participé aux relais, mais sans y aller à fond. Ce n’était pas une situation idéale pour moi et j’étais bien content que le peloton revienne.”
Uijtdebroeks toujours en blanc et Pogacar offensif encore plus rose
Cette journée réussie pour les Belges s’est aussi traduite par le maillot blanc conservé par Cian Uijtdebroeks. Tandis que Tadej Pogacar a encore fait le show. Même s’il s’en défend. “Non non, je n’ai pas attaqué", a-t-il répondu aux questions sur sa présence en tête de course à quelques centaines de mètres de l’arrivée. “Il y a eu une attaque et j’ai suivi… Je me suis retrouvé devant avec Honoré et Geraint Thomas. J’ai été un peu surpris de voir Geraint Thomas prendre le relais. J’ai décidé de tenter le coup aussi. Sans trop y croire, cependant, avec les équipes de sprinters derrière nous.”
Mais on sent que le maillot rose s’est amusé. Tout en continuant d’impressionner. “C’était impossible de le suivre”, souffle l’artificier Honoré. Geraint Thomas a avoué avoir eu toutes les peines du monde à relayer le Slovène. “C’était un peu irréel de nous retrouver à deux, à l’avant, sur une telle étape pour sprinters.”
Plus tôt dans cette étape pleine de surprises, il avait pris une seconde de bonification sur un sprint intermédiaire, soit la moitié moins que le leader de l’épreuve : Pogacar est donc encore un peu plus rose avant la quatrième étape de ce mardi, planifiée entre Acqui Terme et Andora. Elle devrait à nouveau se terminer au sprint malgré un col de troisième catégorie à mi-parcours.