Pelayo Sanchez frustre Julian Alaphilippe sur la sixième étape du Giro
Pelayo Sanchez s’est imposé sur les chemins blancs de Toscane au terme d’une étape palpitante. Julian Alaphilippe, lui, a laissé filer une victoire qui lui tendait les bras.
- Publié le 09-05-2024 à 21h39
Sur les chemins empierrés de Toscane, la sixième étape de ce Giro était la promesse d’un spectacle haletant. Il a eu lieu. Entre Viareggio et Rapolano Terme (située à moins de 30 kilomètres de Sienne), le peloton empruntait les routes et chemins des Strade Bianche. Alors jeudi matin, au moment de désigner un favori, les regards étaient naturellement tournés vers Tadej Pogacar. Lui qui a remporté deux des trois dernières éditions de la classique italienne au terme de raids solitaires dont lui seul a le secret. Mais Pogi est resté discret, une fois n’est pas coutume. L’autre nom que l’on attendait était celui de Julian Alaphilippe, vainqueur en 2019 sur ces mêmes chemins blancs. Et le Français n’a pas déçu en étant à l’attaque sur cette étape. Mais il lui a fallu attendre 100 kilomètres pour se retrouver dans ce qui allait devenir l’échappée victorieuse. Avec lui figuraient six autres noms dont l’Australien Luke Plapp ou encore un jeune coureur de la Movistar : Pelayo Sanchez.
Pelayo Sanchez, comme un grand
L’Espagnol, qui a fêté ses 24 ans en mars dernier, ne faisait, lui, pas partie de la liste de ceux que l’on imaginait en vainqueurs dans les rues de la province de Sienne. Il faut dire, qu’avant son succès ce jeudi, le jeune asturien n’avait pour référence qu’une victoire d’étape sur le Tour des Asturies et un succès sur la course Trofeo Pollenca – Port d’Andratx. Bien maigre comparé au double titre de champion du monde de Julian Alaphillippe et celui de champion d’Australie de Luke Plapp. Mais il était sans doute celui qui avait le moins à perdre. Et comme parfois dans ce genre de situation, c’est l’outsider qui finit par l’emporter. “C’est incroyable, je n’ai pas de mots pour le dire. C’est une journée folle, folle. Depuis le début du Giro, j’économisais de l’énergie parce que je n’étais pas au top de ma forme. Je voulais entrer dans l’échappée, ce que J’ai réussi aujourd’hui. Mais je n’ai pas osé rêver de cette victoire”, s’extasiait le vainqueur du jour au terme de l’étape.
Julian Alaphilippe, une 2e place au goût amer
Quand ça ne veut pas, ça ne veut pas. Toujours à la recherche d’une victoire de référence depuis son succès sur le Dauphiné, le 5 juin 2023, le Français est passé à côté d’un joli coup. Dans cette étape qui lui sied à merveille, il ne pourra pas se reprocher grand-chose. Si ce n’est de ne pas avoir su faire la différence dans un sprint où il paraissait être le favori naturel au vu de sa pointe de vitesse. Alafpolak n’a d’ailleurs pas caché son amertume à l’issue de l’étape : ” Ça fait mal de passer si près de la victoire.” Toujours est-il que revoir le Français à l’avant est une bonne chose pour les fans de vélo mais aussi pour son capital confiance, au plus bas depuis sa chute sur Liège-Bastogne-Liège, il y a 2 ans. Une double déception donc, car le Français avait aussi la possibilité de devenir le 109e coureur à inscrire son nom au palmarès des vainqueurs d’étapes sur les trois grands tours. Dimanche, Pogi est devenu le 108e en s’imposant au Sanctuaire di Oropa. La victoire aurait eu une symbolique d’autant plus forte que ce jeudi, Patrick Lefevere s’était mué en donneur de bidon de luxe. Un sacré pied de nez quand on connaît les relations plus que tendues entre le patron de la Quick Step et le double champion du monde. Après les déclarations incendiaires du Belge sur la femme de Julian Alaphilippe, il y a peu. Mais nul doute qu’avec ces jambes-là, on devrait revoir le Français aux avant-postes dans ce Giro. Pour son plus grand bonheur à lui et à celui de son patron.