Alaphilippe en expert
Grandissime favori d’une course dont il était le tenant du titre, le Français s’est offert une deuxième Flèche wallonne.
- Publié le 24-04-2019 à 20h57
- Mis à jour le 24-04-2019 à 20h58
Grandissime favori d’une course dont il était le tenant du titre, le Français s’est offert une deuxième Flèche wallonne. En prélude au triptyque ardennais, Julian Alaphilippe avait confié en fin de semaine dernière que la Flèche wallonne était sans conteste "la course la plus facile à gagner quand on y est le plus fort" . Et comme le Français est indiscutablement le grand bonhomme de cette première partie de saison…
Favori numéro un d’une épreuve dont il était le tenant du titre, le Français s’est imposé au sommet du mur de Huy pour la seconde année de rang, affirmant un règne qui s’annonce long et prospère. La neuvième victoire d’une année hors-norme qui a déjà installé l’Auvergnat sur le trône du classement mondial et affirmé son éclectisme sur les courses d’un jour. Depuis l’entame de cette saison, le coureur de chez Deceuninck-Quick Step s’est aligné sur cinq classiques, en a remporté trois (Strade Bianche, Milan-Sanremo et la Flèche wallonne) et a terminé les deux autres dans le top 5 (2e de la Flèche Brabançonne et 4e de l’Amstel).
En devenant le premier coureur à réussir le doublé Primavera-Flèche depuis 1995 et un certain… Laurent Jalabert, Julian Alaphilippe continue de faire exploser les cases qui ne peuvent contenir son punch.
"Puis-je gagner toutes les classiques ? souriait le D’Artagnan du peloton. Je ne sais pas vraiment, je suis avant tout très heureux de décrocher une seconde Flèche wallonne ! Depuis ma victoire l’année dernière au sommet du mur de Huy, qui constituait mon premier succès d’envergure, je ressens d’autres attentes autour de ma personne desquelles je tente de me préserver. Prendre le départ d’une course avec le dossard numéro un et le statut de favori est une situation à laquelle je ne suis pas encore réellement routiné. Mais j’apprends. À une quarantaine de kilomètres de l’arrivée, dans une journée rendue extrêmement nerveuse par les bourrasques de vent et qui exigeait une concentration de tous les instants, j’ai été contraint de changer de vélo car un coureur a accroché ma roue avant, brisant trois rayons. Le genre de situation dans laquelle je me serais très probablement énervé jusqu’à il y a peu… (rires) Mais j’ai désormais appris à conserver mon sang-froid dans certains moments critiques. Et je n’en suis pas peu fier quand on connaît mon tempérament (sourire)…"
Un calme qui lui permit également de répondre à l’anticipation de Jakob Fuglsang dans la dernière montée du mur de Huy sans précipitation ni affolement. "J’ai bien géré cette ultime ascension, mais l’explication avec Jakob fut tout de même musclée, poursuivait Alaphilippe. Je ne nourrissais pas réellement de sentiment de revanche après la déconvenue de l’Amstel (4e). Même si je cours évidemment pour gagner, j’y étais satisfait de mes sensations et de la manière dont j’avais fait bouger la course. Une fois la ligne franchie, on ne peut plus changer le cours des événements et cela reste une course de vélo que l’on remporte ou que l’on perd…"
Valverde onzième mercredi, on a sans doute définitivement assisté à une passation de règne sur les pentes du mur de Huy. À 26 ans, le Français est en avance sur le tableau de marche du recordman de l’épreuve qui enlevait sa première Flèche au même âge.
"Je n’irai pas jusque-là, concluait Alaphilippe. Cette seconde victoire me donne en tout cas beaucoup de confiance dans la perspective de dimanche et de Liège-Bastogne-Liège."
Une épreuve qui fait rêver l’Auvergnat. "Car elle fait l’histoire du cyclisme, conclut-il. Je m’y alignerai avec une grosse détermination… avant de prendre quelques jours de vacances. Je sens que j’en ai besoin et que la fatigue commence à envahir mes jambes. Mon début de saison a été chargé en courses et en émotions…."