Voici pourquoi Van der Poel restera encore quatre ans au moins dans son équipe
Le prodige a besoin de liberté.
- Publié le 23-04-2019 à 13h27
- Mis à jour le 23-04-2019 à 13h42
Le prodige a besoin de liberté.
C’est un peu comme si Lionel Messi ou Eden Hazard évoluaient dans un club de D2 et voulaient y rester, snobant la Ligue des champions parce qu’elle leur pèse. Celui que beaucoup considèrent comme le plus grand phénomène que le cyclisme a eu à connaître en ce début de XXIe siècle porte le maillot d’une modeste formation procontinentale, Corendon-Circus, dont le budget est sans doute dix fois inférieur à celui de la Sky.L’équipe des frères Philip et Christoph Roodhooft existe depuis dix ans et jusqu’à ces derniers mois, son activité principale se situait dans le cyclo-cross. Un petit monde que ses managers refusent de quitter mais ils ont aussi compris qu’il leur faudrait faire grandir leur structure dans le futur et même ambitionner rejoindre le WorldTour. Pas pour conserver leur leader, lié par contrat jusqu’à la fin 2023, il aura alors presque 29 ans (il est né le 19 janvier 1995), mais sans doute pour mieux l’entourer, au niveau des coureurs mais également de l’encadrement.
"L’ambition est que l’équipe grandisse tous les ans", confirme Adrie Van der Poel, père du champion.
Le self-made-man néerlando-turc Atilay Uslu, le patron du tour operator Corendon, le principal sponsor de l’équipe belge, a déjà fait part de son intérêt à augmenter le budget de son investissement dans l’équipe.
Jeudi dernier, Mathieu Van der Poel a confirmé que plusieurs formations l’avaient contacté, mais le Néerlandais n’est pas prêt à aller voir ailleurs. Là où dans d’autres formations, il serait contraint de se plier aux exigences de ses dirigeants, chez Corendon-Circus il fait ce qu’il veut, au propre comme au figuré. Michel Cornelisse, le directeur sportif du groupe sportif, témoigne : "Pour la tactique d’avant course, je dis à Mathieu : ‘Fais ce que tu veux.’ Il ne faut surtout pas lui faire faire ce dont il n’a pas envie."
"Ils savent bien que j’ai besoin de cette liberté en course et en dehors", disait le coureur lui-même, samedi dans Het Laatste Nieuws. "Je ne peux pas me concentrer sur la course 24 heures sur 24 et sept jours sur sept. Ce qui ne veut pas dire que je ne me comporte pas comme un professionnel. L’équipe peut accéder au WorldTour, mais pour être honnête, cela m’importe peu. Pour moi, ce n’est pas une obligation, je n’ai absolument aucune envie encore de courir un grand tour… Je suis bien ici, aussi, parce que je peux combiner les disciplines que j’aime, passer du cross au VTT, puis à la route. Ailleurs, cela ne serait pas possible."
Dans un mois, en effet, alors que ceux qu’il a battus ce dimanche seront au Giro ou prépareront le Tour, MvdP disputera ses premières manches de Coupe du monde de VTT.