Mathieu Van der Poel, Mister 35 %
Le Néerlandais a décroché sur la Flèche brabançonne la cinquième victoire de sa saison sur route en 14 jours de course.
- Publié le 17-04-2019 à 21h16
- Mis à jour le 18-04-2019 à 11h45
Le Néerlandais a décroché sur la Flèche brabançonne la cinquième victoire de sa saison sur route en 14 jours de course. Si l’adage veut que l’on puisse faire dire aux chiffres ce que bon nous semble, certains ne laissent pourtant aucune place à l’interprétation. Vainqueur mercredi de la Flèche brabançonne devant Julian Alaphilippe et Tim Wellens, Mathieu Van der Poel y a enlevé la cinquième victoire de sa saison sur route tout juste épaisse de quatorze jours de course. Soit un exceptionnel taux de réussite de 35,7 % ! Si l’on oublie son abandon à Nokere consécutif à une chute, on peut ajouter que le Néerlandais n’est jamais sorti du top 5 lors d’une épreuve d’un jour en 2019 ! Tout cela après avoir enlevé 32 des 34 cyclo-cross sur lesquels il s’est aligné cet hiver. Des statistiques qui légitiment un peu plus l’usage du terme Phénomène lorsqu’il s’agit d’évoquer le champion des Pays-Bas.
Affable et sympathique, le petit-fils de Raymond Poulidor ne se départit jamais d’une forme d’impassibilité qui ne tient aucunement de la nonchalance mais laisse penser qu’il ne mesure pas réellement la portée de ses exploits.
"Au bout d’une course éprouvante, je sais que je ne dois craindre personne au sprint quand mes sensations sont bonnes, commentait le coureur de chez Corendon-Circus après son succès. Matthews était intrinsèquement le plus rapide de notre quatuor (NdlR : complété par Wellens et Alaphilippe) mais il a choisi de se découvrir dans l’ultime ascension du Schavei, à l’approche de la flamme rouge, et cet effort lui a sans doute coûté des forces précieuses pour la dernière ligne droite. Alaphilippe va vite aussi, mais je ne sais pas s’il était vraiment à 100 % après sa chute survenue sur le Tour du Pays basque la semaine dernière…"
Un coureur pour lequel le champion des Pays-Bas semble nourrir le plus profond respect. "Il a déjà gagné de grandes courses cette saison en y ajoutant la manière. Il est, à mes yeux, le meilleur coureur du moment et déjà une légende de notre discipline. Moi j’étais simplement le plus fort ce mercredi… (rires) J’ai livré un très gros effort pour rejoindre le Français et Wellens lorsqu’ils ont attaqué dans Hertstraat. Sans doute l’un des plus violents de la saison ! Il m’a fallu un moment pour m’en remettre et cela a pesé dans mes jambes même dans le sprint. J’ai revu les images et si je donne l’impression de m’être imposé relativement facilement, je vous assure qu’il en a été tout autrement."
Place désormais au principal objectif de la saison route de Van der Poel : l’Amstel Gold Race. "J’ai fait le choix de ne pas m’aligner sur Paris-Roubaix afin de m’aligner dans les meilleures dispositions au départ à Maastricht. Courir la plus grande course d’un jour aux Pays-Bas avec le maillot national constituera forcément un moment spécial. Je découvrirai cette épreuve, mais je connais déjà plutôt le parcours pour m’être régulièrement entraîné dans la région. Mon succès ce mercredi me donne confiance pour la dernière course sur route de ma saison (NdlR : il passera ensuite au VTT), mais je suis toutefois conscient que le plateau sera plus relevé encore dimanche…"