Vanthourenhout décortique le cyclo-cross en Belgique et en Wallonie: "Notre sport reste encore trop flamand"
Sven Vanthourenhout, le sélectionneur national, aimerait que le cyclo-cross se développe davantage en Wallonie.
- Publié le 21-12-2018 à 20h09
- Mis à jour le 21-12-2018 à 20h10
Sven Vanthourenhout, le sélectionneur national, aimerait que le cyclo-cross se développe davantage en Wallonie.
Dixième. Le cyclo-cross de Namur va déjà fêter, ce dimanche, sa dixième édition. D’un projet un peu fou, à l’époque, avec la création de cette épreuve en Wallonie (qui venait enrichir l’offre en terres francophones, avec celle qui avait lieu à Dottignies), l’épreuve de la Citadelle est devenue en très peu de temps un véritable classique du calendrier international. L’épreuve wallonne a intégré la prestigieuse Coupe du monde. Et elle motive chaque année de plus en plus de cyclo-crossmen ou cyclo-crosswomen.
"Je suis fier de l’avoir gagnée" , nous raconte d’ailleurs Sven Nys. Tandis que son coureur, Toon Aerts, en a fait un objectif depuis des mois. Mais comment se porte le cyclo-cross en Wallonie, sachant qu’il n’y aura pas de représentant wallon ce dimanche au départ à Namur ? Loïc Hennaux est le seul à y avoir participé ces dernières années, chez les juniors et chez les espoirs. Devenu élite, le meilleur cyclo-crossman wallon actuel n’entre pas dans le top 50 UCI et ne peut donc pas y prendre part. Le Namurois est un des rares à s’être spécialisé en cyclo-cross après le regretté Patrick Gaudy et le Hennuyer Quentin Bertholet.
Ce n’est pas encore suffisant, mais cela commence à bouger de plus en plus pour le cyclo-cross en Wallonie. Des initiatives ont été lancées pour les jeunes. Avec notamment le challenge Henri Bensberg, en province de Liège. Mais aussi avec un challenge pour tous coureurs en province de Namur. Des challenges dans lesquels il y a de plus en plus de vélos de cyclo-cross, alors qu’au début les participants s’y alignaient avec des VTT. "J’entends aussi que cela commence à bouger", se réjouit Erwin Vervecken, l’ancien triple champion du monde, qui travaille désormais pour Golazo, la société organisatrice du cyclo-cross de Namur. "Mais il manque en Wallonie un champion de cyclo-cross de la trempe de Philippe Gilbert pour attirer encore plus de jeunes."
Ce que Sven Vanthourenhout, le sélectionneur national de la discipline, confirme. "J’aimerais que le cyclo-cross grandisse davantage en Wallonie" , explique-t-il. "Mais c’est vraiment très difficile. Notre sport reste très concentré en Flandres. C’est assez difficile à comprendre. Car il y a des initiatives en Wallonie. Mais cela ne prend pas comme en Flandres. J’aimerais que cela évolue. Ce n’est pas typique de la Wallonie. Nous avons aussi le même constat à l’étranger, où cela ne prend pas non plus comme en Flandres... Notre sport reste donc encore trop flamand. Mais on aurait besoin de plus de coureurs wallons, de plus de coureurs étrangers. Le raisonnement vaut aussi pour le nombre d’épreuves. Heureusement que Namur est là." Car il estime que l’épreuve de la Citadelle est importante pour le cyclo-cross en Belgique. "Oui, elle l’est" , continue Sven Vanthourenhout. "Pour continuer à promouvoir notre sport en Wallonie. Et puis, ce cyclo-cross a lieu sur un super parcours, dans un très bel endroit. C’est une très belle épreuve du calendrier international. En Wallonie, il y a d’ailleurs de nombreux endroits qui seraient superbes pour y organiser des cyclo-cross. Mais c’est difficile. Regardez Spa-Francorchamps, qui n’existe plus… J’entends cependant qu’il y a de plus en plus de challenges pour les jeunes en Wallonie. C’est bien. C’est important que des aspirants, des débutants puissent essayer le cyclo-cross. C’est l’avenir de notre discipline, la base. On espère donc qu’il y ait de bons jeunes en Wallonie pour faire grandir le cyclo-cross en Wallonie dans quelques années."