Le retour à la maison de Boivin: "Je reviens de loin"
Le puncheur canadien, qui venait en stage en Wallonie chez les jeunes, s’est imposé en force sur cette belle deuxième édition.
- Publié le 27-09-2018 à 21h18
- Mis à jour le 27-09-2018 à 22h01
Le puncheur canadien, qui venait en stage en Wallonie chez les jeunes, s’est imposé en force sur cette belle deuxième édition.
Pour gagner les courses dures en Wallonie en fin de saison, il y a visiblement une recette qui fonctionne. Celle du sirop d’érable. Guillaume Boivin, qui a remporté ce jeudi cette belle deuxième édition de la DH Famenne Ardenne Classic, est passé par les deux classiques canadiennes au début du mois de septembre. Comme l’avait fait Jasper Stuyven, le lauréat du Grand Prix de Wallonie.
Le chaleureux accent québécois a donc plané à Marche-en-Famenne, avec la victoire de ce solide coursier, né à Montréal. Il est sorti en puncheur dans le final avec Quentin Pacher pour revenir sur Rein Taaramae et résister au retour du peloton, réglé au sprint par le Néerlandais Danny Van Poppel.
La joie de Guillaume Boivin était belle à voir à l’arrivée. "Je reviens de loin", commente le coureur de la formation Israël Cycling Academy âgé de 29 ans. "J’ai souffert d’une fracture du tibia gauche, en juin, à cause d’une chute sur Halle-Ingooigem… Je suis resté trois mois sans vélo. Mais j’ai beaucoup travaillé pour revenir. Je n’ai d’ailleurs retrouvé le peloton qu’en septembre."
C’est ce qui s’appelle un retour gagnant après une blessure ! Est-il le Philippe Gilbert du Canada ? "On va se garder une petite gêne quand même (sic)", répond-il en rigolant, utilisant cette expression typique du Quebec. "On va rester modeste… Mais je suis fier du boulot accompli. Je me sens bien en cette fin de saison."
Il l’avait montré dimanche, à la Flèche de Gooik, qu’il a terminée à la quatrième place. "Je sais que je peux être rapide et que je peux passer les bosses, je voulais donc que la course soit la plus dure possible, pour éliminer les purs sprinters", explique celui qui sera encore dans la formation israélienne la saison prochaine. "J’ai suivi plusieurs coups dans la côte de Charneux, mais ce n’est pas parti. Dans le final, Taaramae a attaqué avec un Cofidis (Julien Simon, NdlR). J’ai vu que les LottoNL-Jumbo de Danny Van Poppel peinaient à rentrer et je suis sorti en contre avec Quentin Pacher. On a su résister et j’ai pu finir le boulot au sprint, pour remporter cette belle victoire, qui me rend heureux. Surtout que j’ai des souvenirs en Wallonie. Chez les jeunes, je venais faire des stages au VC Ardennes. C’est un peu comme un retour à la maison."
Quentin Pacher, Deuxième France: "À ma place"
"J’étais initialement venu sur cette épreuve pour me mettre au service de notre leader Bryan Coquard mais, au sommet de la dernière ascension, on m’a informé via l’oreillette qu’il avait été distancé du groupe de tête et que je pouvais donc jouer ma carte. J’avais déjà suivi pas mal de coups et sentais que mes réserves étaient entamées. C’était heureusement le cas de beaucoup de mes rivaux… Il était crucial d’attaquer la descente, à deux kilomètres de l’arrivée, dans les toutes premières positions et je me suis bien positionné en ce sens. J’ai viré en tête dans l’ultime virage, mais le sprint était encore long. Boivin était le plus fort et je pense donc être à ma place."
Van Poppel : "Je reviendrai pour gagner"
Pointé parmi les favoris, le Néerlandais digérait mal sa troisième place.
Les yeux fixés sur le macadam de l’avenue de la Toison d’Or, Danny Van Poppel semble se repasser en boucle les images des derniers hectomètres de la DH Famenne Ardenne Classic à sa descente du podium.
"Je suis vraiment extrêmement déçu de cette troisième place, soufflait ainsi le coureur de chez LottoNL-Jumbo. Cette épreuve constituait pour un moi un réel objectif. Je suis sorti en grande condition de la Vuelta et me sentais très à l’aise dans les différentes ascensions qui jalonnaient le parcours. Mais je suis également un coureur rapide au sprint et il me fallait donc opter pour un plan tactique clair : passer à l’offensive dans une difficulté ou tout miser sur une arrivée groupée. J’ai choisi l’option deux, mais ce n’était visiblement pas la bonne. Il ne m’a manqué que quelques secondes pour aller rechercher Boivin et Pacher. C’est frustrant, mais c’est la loi de la course…"
Pour sa première participation à l’épreuve luxembourgeoise, l’ancien vainqueur d’étape sur la Vuelta est tombé sous le charme.
"Il s’agit d’une très belle course, au parcours extrêmement bien balancé. Elle constituait ma dernière course de la saison, que je referme donc sur un goût un peu amer, mais je reviendrai à Marche-en-Famenne pour gagner dans les prochaines années, c’est absolument certain !"