Thomas Degand à l'assaut de la Flèche Wallonne à l’âge de la maturité (VIDEO)
Le Hennuyer de 31 ans est plus sûr de lui et veut aider Martin, mercredi.
- Publié le 17-04-2018 à 10h22
- Mis à jour le 17-04-2018 à 12h44
Le Hennuyer de 31 ans est plus sûr de lui et veut aider Martin, mercredi. Après la transition de l’Amstel Gold Race entre les Flandriennes et les Ardennaises, c’est la semaine wallonne qui démarre avec la Flèche Wallonne, mercredi, et Liège-Bastogne-Liège. Qui motivent chaque année les coureurs du sud du pays. Dont Thomas Degand.
Souvent dans l’ombre des leaders, le Hennuyer livre un de ses meilleurs débuts de saison. Au service du collectif, lui qui a parfaitement lancé Guillaume Martin pour qu’il s’impose dans une étape et au classement final du Circuit de la Sarthe, mais qui s’est aussi classé quatrième de la Volta Limburg Classic.
Ce mercredi, il va prendre part pour la cinquième fois à la Flèche Wallonne. "C’est une course qui me tient à cœur, c’est une très belle classique, qui reste accessible pour des coureurs de formations continentales pros comme la mienne avec sa distance de 200 kilomètres", commente le Hennuyer de Wanty-Groupe Gobert. "J’y ai souvent été présent juste derrière les meilleurs." Il s’y est effectivement déjà classé 29e et 34e.
Par rapport à mercredi, il ne se fixe pas d’ambition précise. "Le but principal, c’est d’aider Guillaume Martin", précise-t-il. "Quand on a la chance d’avoir un gros moteur comme le sien dans l’équipe, il faut le soutenir et c’est ce que je fais constamment. Surtout qu’il est en forme. Il vient de gagner la Sarthe et de terminer troisième du Tour du Finistère (NdlR : juste derrière Romain Bardet, 2e)."
Que peut viser le Français mercredi ? "La Flèche Wallonne, qui se joue sur une montée explosive qui conviendra mieux aux puncheurs qu’à un grimpeur comme lui, cela reste le top niveau mondial, mais Guillaume peut se hisser dans le Top 10 , ce qui serait super pour notre équipe", répond Thomas Degand. "Et c’est ce que nous essaierons d’obtenir. Je sais rester à ma place. Je sais que je n’ai pas le niveau d’un Froome, d’un Contador ou de Guillaume Martin. Je roulerai donc pour lui. Soit en l’amenant bien placé avant la dernière montée. Soit en attaquant."
"Vous avez fait le Tour? Oui!"
Degand estime que le regard du grand public sur lui a changé depuis l’été dernier
Une victoire en classe 2 avec le Tour du Jura, des succès qui lui ont échappé de peu, comme avec sa deuxième place dans une étape du Tour du Limousin, un solide Tour de France et du travail précieux pour Guillaume Martin : Thomas Degand sort d’une solide saison 2017. Sans doute sa meilleure. Et il est parti sur les mêmes bases en 2018.
"Je sens que je suis mieux que d’habitude en ce début de saison", détaille le coureur de Bois-de-Lessines. "Il est impossible de dire si c’est parce que j’ai désormais un Grand Tour dans les jambes, mais ma participation au Tour de France n’a certainement pas fait de tort. Quand vous roulez trois semaines au plus haut niveau… Je le vois surtout avec les entraînements; je peux mieux encaisser les charges de travail."
Le Tour de France l’a donc quelque peu changé. "Il m’a donné confiance, mais c’est surtout le regard des autres sur moi qui a changé", continue Thomas Degand. "Celui du grand public. Cet hiver, alors que je faisais construire ma maison, un ouvrier qui me voyait souvent à domicile me demandait si je travaillais ou pas. Je lui ai répondu que j’étais coureur cycliste. Sa première réaction a alors été de savoir si j’avais fait le Tour de France. Et là, pour la première fois, j’ai pu répondre oui ! J’ai alors vu son regard changer… Le Tour, cela parle à tout le monde."
Et il fera tout pour y retourner cette année. "Même si je sais que les places seront chères. Mais je me considère comme un coureur de courses par étapes, et le Tour, c’est le plus haut niveau. La tension y est énorme. C’est incomparable. Je garde un bon souvenir de la dernière édition, que j’ai terminée 34e. Un classement, personne ne s’en souvient, mais pour moi c’était honorable. Mais place tout d’abord aux Ardennaises et au Tour de Romandie avec lequel je vais enchaîner dans la foulée."
L'appel de la victoire
S’il connaît sa place dans l’équipe et s’il n’hésite jamais à se mettre au service de Guillaume Martin, Thomas Degand espère retrouver l’ivresse de la victoire cette année, lui qui compte deux succès en classe 2 (la Flèche Ardennaise et le Tour du Jura) et un en catégorie 1 (une étape du Tour du Gévaudan). "J’ai encore de l’ambition", confirme-t-il. "J’ai 31 ans, l’âge où on est logiquement le plus fort. J’ai confiance pour cette saison 2018, je pense que de belles choses peuvent se présenter et j’ai très envie de lever les bras à nouveau, sur les courses par étapes difficiles, comme le Tour de l’Ain ou le Tour du Limousin."
"Je suis plus fort mentalement "
Solide coureur qui a souvent été freiné dans sa progression par la poisse et des blessures, Thomas Degand n’a pas eu une carrière facile. "Mentalement, cela n’a pas toujours été évident", reconnaît le Hennuyer. "C’est vrai que j’ai parfois eu tendance à être fragile mentalement. Je n’avais pas cette confiance en moi que peuvent avoir les autres coureurs. J’avais tendance à être négatif, pas sûr de moi et sans doute trop modeste. Mais j’ai mûri. Le fait d’être désormais papa m’a sans doute changé. J’ai eu un déclic mentalement. Je prends désormais plus de responsabilités dans l’équipe, dans laquelle je suis d’ailleurs le plus vieux !"