De New York à L.A., l'émotion vive de tout un pays après le décès de Kobe Bryant
"Nous voilà ici, le coeur brisé, dans la maison que Kobe a bâtie": l'Amérique sous le choc après la disparition d'une de ses légendes du sport
- Publié le 27-01-2020 à 06h29
- Mis à jour le 27-01-2020 à 16h49
"Nous voilà ici, le coeur brisé, dans la maison que Kobe a bâtie": l'Amérique sous le choc après la disparition d'une de ses légendes du sport.
"No, this can't be true." Dans un premier temps, personne n'y a cru. Comment les Américains pouvaient-ils accepter qu'ils venaient de perdre leur légende Kobe Bryant, décédée à seulement 41 ans, dans un improbable accident d'hélicoptère? Très vite, l'incrédulité a laissé la place à l'émotion. Qui devint encore plus vive en apprenant que sa fille Gianna, 14 ans, faisait également partie des victimes, tout comme sept autres personnes. Dans les émissions spéciales des chaînes nationales, les présentateurs - pourtant rôdés comme des machines - contenaient difficilement leur émoi. Certains d'entre eux peinaient à terminer leurs lancements. "Je n'arrive pas à croire que je prononce ces mots: Kobe Bryant est mort."
Les hommages ont afflué. "Il était l'élu", selon son ancien coach, Phil Jackson. "Kobe, c'était mon petit frère", pleurait Michael Jordan. "Les mots ne suffisent pas pour exprimer l'impact qu'il a eu sur le basket", soulignait Magic Johnson. De retour à Los Angeles après un déplacement à Philadelphie - la ville natale de Kobe - Lebron James, d'ordinaire si robuste, sortait de l'avion avec la démarche d'un homme abattu et désorienté, la tête entre les mains. Ce fut l'une des nombreuses scènes d'une intense émotion, à travers tout le pays.
La plus marquante fut celle de la Mamba Academy, où devait se rendre Gianna pour jouer un match basket. A l'annonce de la nouvelle, il y eut des cris et des sanglots, avant que toutes les personnes présentes, adultes comme enfants, ne mettent un genou à terre, se joignant dans la prière. A New York, le Madison Square Garden s'est paré des couleurs des Lakers, affichant un portrait géant de l'icône.
Le rassemblement spontané le plus impressionnant fut celui devant le Staples Center, la salle des Lakers, à L.A. Au sol, au milieu de la foule, des bougies formaient les prénoms Kobe et Gigi. Le silence, pesant, était entrecoupé de chants à la gloire de la légende. "Thank you Kobe!" "MVP! MVP!" Quelques heures plus tard, à l'intérieur de la salle, se déroulaient les Grammy Awards, grand-messe de la musique US. Là même où deux maillots géants de Bryant sont accrochés au plafond en guise d'hommage à son immense carrière. Alicia Keys, hôte des Grammys, entama la cérémonie avec un discours touchant et des mots bien choisis. "Nous ressentons ce soir une tristesse folle. Los Angeles, l'Amérique et le monde entier ont perdu un héros. Nous voilà ici, le coeur brisé, dans la maison que Kobe a bâtie." Elle continua, en chantant. "C'est si dur de dire au revoir." Pour les fans de Kobe Bryant, comme pour tout un pays.