Ann Wauters avant France-Belgique: "Tout le monde doit être au rendez-vous"
- Publié le 04-07-2019 à 13h08
- Mis à jour le 04-07-2019 à 21h36
Ann Wauters a préfacé ce nouveau duel entre deux pays qu’elle connaît bien. Si elle n’a pas jusqu’ici réalisé un grand Euro - dans un rôle beaucoup plus effacé qu’elle accepte avec l’immense classe qui est la sienne - Ann Wauters est sans doute la mieux placée pour parler du basket féminin français puisqu’elle fut en son temps quasiment la pionnière de cet exode des meilleurs talents belges vers l’Hexagone.
"Notre championnat belge est très bien pour la formation mais pour ensuite évoluer, la compétition française est bien plus profonde et bourrée de grosses individualités. La LFB c’est du très haut niveau et très homogène. C’est très athlétique, très dur mais propre. Ça va nous changer de la Russie et de la Serbie, beaucoup plus vicieuses, ou même de la Slovénie qui offrait une défense atypique."
De manière assez étonnante, après les problèmes rencontrés au rebond en phase de poule, les stats sont plutôt favorables aux Cats à ce niveau (40 rbds de moyenne pour 37 aux Bleues avec 11 rebonds offensifs de chaque côté). Quant au jeu d’attaque de la France, Ann Wauters souligne son évolution : "Traditionnellement, c’était assez posé mais avec Bria Hartley - une Américaine au passeport français par sa… grand-mère - et Marine Johannès, elles disposent désormais de deux grosses finisseuses qui prennent des initiatives et amènent de l’imprévu." Ce qui se traduit en statistiques par une moyenne offensive de 78 points à 45 % de réussite.
Si Ann Wauters estime que "les qualités individuelles françaises sans doute supérieures peuvent être compensées par notre jeu d’équipe", elle ne s’attend certes pas à revivre le scénario du dernier Mondial de Tenerife lorsque les Cats avaient complètement surclassé une équipe de France qui avait sans doute alors quelque peu snobé les Belges. "Gagner à nouveau avec vingt points d’écart, il ne faut pas compter dessus. Chaque match est différent et comme tout le monde elles nous ont étudiées. Sans doute, les Françaises vont-elles tenter de nous ralentir en contestant le rebond et puis essayer de nous imposer du jeu demi-terrain où leurs qualités athlétiques devraient nous embêter. À nous de déjouer ces plans mais je pense que nous avons nos chances à condition que tout le monde soit dans la partie et pas seulement notre trio majeur."
À ce niveau, il semble qu’à l’occasion d’une petite réunion entre joueuses, Emma Meesseman ait pris la parole pour dire à ses coéquipières la pleine confiance qu’elle a en elles et leur demander de ne pas hésiter à prendre leurs responsabilités.
Un classique en devenir !
Pour la seconde fois en quelques mois, France et Belgique s’affrontent en quart de finale d’un grand tournoi. Un classique en devenir ?
"C’est sans doute un peu tôt pour le dire mais ce sont toujours des matchs de haut niveau", tempère Valérie Garnier, la coach de l’équipe de France qui tente visiblement de rejeter la pression sur les Cats : "La Belgique était favorite avant le tournoi ! De notre côté, il nous manque trois cadres de l’équipe remplacées par trois jeunes. Nous essayons de compenser l’inexpérience par l’énergie."
Pourtant les Belgian Cats ont connu jusqu’ici un parcours plus chaotique que les Bleues.
"Elles étaient peut-être un peu plus fraîches l’an dernier et puis elles sont attendues désormais. C’est un Euro très relevé et à ce niveau cela se joue à très peu de chose."
Après la claque de l’an dernier à Tenerife, la France aura-t-elle l’esprit revanchard ? Là encore Valérie Garnier tempère : "On n’a pas oublié bien sûr et on a identifié les carences mais depuis il s’est passé des mois et mon effectif est fortement remanié."
Marième Badiane, équipière de Julie Allemand à Lyon-ASVEL, parle également peu de revanche : "D’abord, Ju c’est ma pote ! À l’ASVEL, on partage notre chambre en déplacements. On est très proches et c’est cool de voir sa progression. Par rapport au match de ce jeudi ? C’est simple, j’aurais préféré ne pas la croiser avant la finale ! C’est du basket et donc il faudra bien qu’il y ait un gagnant mais on n’est pas vraiment dans la revanche. Il y a beaucoup de respect entre les joueuses. Et puis, si les deux équipes en sont là, c’est qu’elles le méritent. Après on joue pour des équipes différentes, pour notre pays. Alors copines en dehors mais adversaires sur le terrain. Sans état d’âme !"
La France, et puis… !
Parvenir à sortir du groupe de la mort était la première étape. Survivre au match de barrage, la seconde. Désormais c’est tout bonus ou presque pour les Cats.
"Pour la troisième fois en trois compétitions majeures, nous sommes en quarts de finale. Ce n’est plus un hasard ou un concours de circonstances. De quoi valider notre ambition de rafler l’un des six billets pour le Tournoi pré-olympique de février prochain", résume Pierre Cornia, l’assistant-coach.
Désormais les Belgian Cats ont deux balles de match devant elles pour donner corps à leur rêve. Un succès face à la France et ce serait dans la poche puisqu’elles se qualifieraient ainsi pour le dernier carré. En cas de défaite, tout se jouerait samedi lors d’une dernière rencontre face au perdant du quart de finale entre la Hongrie et la Grande-Bretagne. Idem dans l’autre moitié du tableau. Les vainqueurs de ces deux matchs opposant les quatre battus des quarts compléteront ainsi les demi-finalistes pour déterminer les six élus.