Voile : Denis Van Weynbergh est au départ ce dimanche de la mythique Transat CIC afin de valider sa qualification pour le Vendée Globe
Son parcours en Atlantique Nord confronte les marins à des vents de face et des systèmes météorologiques difficiles.
- Publié le 27-04-2024 à 20h43
The Transat est la mère de toutes les transatlantiques. C’est la plus ancienne course au large en solitaire au monde. De 1960 à 2024, elle est à l’origine de la voile océanique telle qu’on la connaît aujourd’hui. Et The Transat renoue avec la tradition puisque la première édition en 1960 était la seule à se courir sans multicoque et la seule (et unique à ce jour) avec une arrivée à New York. Un retour aux sources plus que symbolique comme se plaît à le définir le skipper brabançon. “C’est la première transatlantique dont j’ai entendu parler quand j’étais jeune. C’est grâce à ce type d’épreuves que j’ai voulu faire de la course au large”, confiait Denis Van Weynbergh vendredi matin. Pour mémoire, The Transat était née d’un pari entre une poignée de marins britanniques pour savoir s’ils étaient capables de traverser l’Atlantique en solitaire et en combien de temps. Le concept imaginé en 1960 est d’abord critiqué, tourné en dérision et considéré comme insensé. L’idée même d’une course à la voile en solitaire est révolutionnaire et quasiment inédite à l’époque, mais ces hommes avaient un objectif et étaient déterminés. Si 115 personnes avaient manifesté leur intention de participer à la course, 50 déposèrent une demande d’inscription, mais seuls huit bateaux furent officiellement inscrits et cinq prirent le départ de Plymouth.
Son parcours en Atlantique Nord confronte les marins à des vents de face et des systèmes météorologiques difficiles. “C’est une transat compliquée. Je n’ai jamais pris cette route nord, c’est une grande première. C’est difficile parce que nous partons fin avril, nous serons contre les vents et les courants mais ça fait partie de la beauté de cette transatlantique. C’est sans doute la transatlantique la plus difficile à faire en Imoca. Nous sommes surexcités dans la perspective de prendre le large vers New York. On termine les petites choses. Je viens d’acheter du chocolat, c’est en général la dernière chose à faire de la liste, c’est dire que nous sommes vraiment prêts,” souligne Denis Van Weynbergh.
Une préparation minutieuse
Cette Transat CIC est la première course au large de la saison. Le marin brabançon wallon poursuit sa route vers une qualification pour le Vendée Globe avec son monocoque D’Ieteren Group de 60 pieds. Le départ de cette 15e édition sera donné à Lorient ce dimanche à 13h30pour 48 concurrents en lice en Imoca, Class40 et catégorie Vintage qui devront rejoindre New York sur environ 3.500 milles nautiques (6.500 km), sans aucun passage obligatoire (waypoint). Une arrivée à New York dans le délai imparti qualifierait plus que probablement Denis Van Weynbergh, 56 ans, pour le Vendée Globe, tour du monde en solitaire, sans escale ni assistance dont le départ sera donné le 10 novembre aux Sables-d’Olonnes. “Nous allons jouer notre qualification sur cette course. C’est pour cela que nous avons préparé le bateau au mieux et que je me suis préparé physiquement et mentalement,” ajoute encore Denis Van Weynbergh qui doit terminer une transatlantique dans un temps inférieur à 1,5 fois celui du vainqueur en 2024. Il a donc l’occasion de terminer dans les temps sur The Transat CIC ou sur la New York –- Vendée, le 29 mai, qui sera la course transatlantique retour et la dernière avant le départ du Vendée Globe,
La saison 2023 a été riche en enseignements pour le skipper belge qui a profité de la trêve hivernale pour optimiser son bateau pendant trois mois au chantier Eole Performance à Port Bourgenay, afin d’être prêt pour la saison 2024 qui s’annonce bien remplie. Et Denis Van Weynbergh de préciser : “Nous n’avons pas effectué de modifications énormes comme on avait pu faire dans le passé, on était vraiment dans une phase de validation et de perfectionnement de tout ce qui avait déjà été réalisé auparavant. En revanche, en ce qui concerne la peinture, nous avons mis la coque et la carène du bateau à nu car nous ne l’avions jamais fait depuis que j’ai acquis le bateau.”
Des conditions clémentes pour attaquer l’Atlantique nord
Pour ce qui est des conditions météo lors des premières heures et jours de navigation, la situation est assez claire même si des choix devront sans doute être effectués en milieu de semaine. L’ensemble des skippers au départ a à peu près connu toutes les configurations au départ. Des conditions virulentes, très toniques, de la pluie ou au contraire un calme relatif. Ce dimanche, il devrait y avoir des éclaircies, du soleil et un vent léger avec 10 à 15 nœuds de vent d’ouest. Le départ se déroulera sans doute au reaching lancé mais ça permettra de commencer en douceur. Dans la foulée, les concurrents devraient faire route vers le nord-ouest et passer proche de l’Irlande. L’appréhension attendra donc un peu au fil de cette course très exigeante. L’humeur était d’ailleurs légère ce samedi matin lors du dernier briefing avant le départ.