Patrick Lefevere à propos des débuts de Remco Evenepoel au Tour de France 2024 : “On ne lui conseille pas de doubler Giro et Tour”
N’est-ce pas trop ? L’an prochain, Remco Evenepoel voudrait courir le Giro et le Tour, avant les Jeux olympiques !
- Publié le 25-10-2023 à 15h57
Remco Evenepoel n’était pas à Paris, ce mardi. Comme bon nombre de ses collègues, si l’on excepte Jonas Vingegaard, Jasper Philipsen, Mark Cavendish, Alexander Kristoff et une pléiade de coureurs français qui ont écouté religieusement Christian Prudhomme orchestrer l’annuelle grand-messe du Tour de France, c’est via internet et les réseaux sociaux que le Belge a découvert le tracé de l’an prochain.
Sept étapes de montagne dont quatre finissant sur un sommet, 27 cols, deux chronos individuels pour un total de 59 kilomètres, quatre étapes accidentées dont une avec pas moins de 32 kilomètres de chemins empierrés, le champion de Belgique sait désormais ce qui l’attend pour ses débuts dans la course au maillot jaune, le samedi 29 juin prochain à Florence.
Si Evenepoel n’était pas de la partie, Patrick Lefevere, lui, était bien présent dans les travées du Palais des Congrès de la Porte maillot à Paris.
Je trouve que c’est un Tour vraiment difficile, bien plus encore que le dernier, un des Tours les plus durs de ces dernières années.
”C’est très, très dur, a reconnu le manager de Soudal Quick-Step habitué les années précédentes à décompter les occasions pour ses sprinters. Je trouve que c’est un Tour vraiment difficile, bien plus encore que le dernier, un des Tours les plus durs de ces dernières années. Il y a beaucoup de variantes, de terrains différents, peu de sprints prévisibles (NdlR : les organisateurs parlent de huit possibilités au maximum), je plains les sprinters… Il y a deux chronos mais aussi de nombreuses étapes courtes qui sont souvent très dures. Les deux contre-la-montre sont plutôt un avantage pour Remco mais je pense que notre ami qui a gagné cette année (NdlR : Vingegaard) sera aussi satisfait. Cela dit, le Tour peut être joué dès la 4e étape (celle du Galbier) car de plus en plus, les favoris courent sans retenue. Celui qui n’explose pas, gagnera !”
Lefevere a aussi commenté l’apparition des secteurs de gravel sur le Tour de France qui n’avaient pas laissé un souvenir impérissable au champion du monde de chrono lors de ses débuts au Giro, en 2021. Deuxième du classement à 14 secondes de Bernal, au départ de la 11e étape, Remco avait été distancé sur le troisième secteur des routes blanches et avait concédé cinq minutes à l’arrivée. Quelques jours plus tard, il abandonnait le Giro.
”Ces étapes de gravel, c’est un peu comme celles des pavés, je n’en suis absolument pas fan, je l’ai déjà dit, dans un grand tour, elles peuvent trop influencer négativement la course, dit-il. Je n’ai aucun doute quant à la solidité de notre équipe. Elle fera bloc autour de Remco. Si le leader est costaud, ses équipiers le sont également.”
Comment faire pour que le Brabançon ne connaisse pas un coup de marteau comme il en a vécu un à la Vuelta ? Lefevere évoque une piste même si elle ne lui plaît guère.
”Remco a évoqué le Tour pour la première fois mardi dans une réunion avec Koen (Pelgrim, son entraîneur) et Klaas (Lodewyck, son directeur sportif référent), poursuit-il. Il pense avoir encore un compte à régler avec le Giro (deux abandons en deux participations). On réfléchit encore à un possible doublé, mais on ne le lui conseille pas car on doit aussi tenir compte de ce qui suit avec les Jeux olympiques qui sont un de ses grands objectifs de la saison prochaine. On doit surtout trouver un programme équilibré et bien balancé avant le Tour car sinon, l’élastique peut aussi se rompre.”
Verra-t-on le Belge courir le Giro pour la gagne puis disputer ensuite le Tour dans une configuration de chasseur d’étapes comme il l’a fait à la Vuelta pour arriver en forme aux Jeux de Paris ? Cette option n’a pas la préférence de Lefevere, mais on connaît le caractère bien trempé d’Evenepoel.