Le pilote d’Yvoir Jourdan Serderidis a mis un terme à sa carrière: "Les Ardennes 2017, mon plus beau souvenir"
À 54 ans, le pilote de rallye Jourdan Serderidis a décidé de mettre un terme à sa courte mais intense carrière. Champion du monde en WRC Trophy en 2017, triple vainqueur du rallye sprint d’Haillot en 2015, 2017 et 2018, vainqueur du rallye des Ardennes 2017 et des Boucles Chevrotines 2018, 18e au rallye d’Allemagne et 10e lors du dernier rallye d’Asutralie en 2018, le pilote originaire de Dorinne (Yvoir) revient avec nous sur ces quelques années passées assis dans un baquet.
- Publié le 29-11-2018 à 10h45
- Mis à jour le 29-11-2018 à 11h06
À 54 ans, le pilote de rallye Jourdan Serderidis a décidé de mettre un terme à sa courte mais intense carrière. Champion du monde en WRC Trophy en 2017, triple vainqueur du rallye sprint d’Haillot en 2015, 2017 et 2018, vainqueur du rallye des Ardennes 2017 et des Boucles Chevrotines 2018, 18e au rallye d’Allemagne et 10e lors du dernier rallye d’Asutralie en 2018, le pilote originaire de Dorinne (Yvoir) revient avec nous sur ces quelques années passées assis dans un baquet.
Jourdan, vous avez débuté le rallye tardivement. Rappelez-nous vos débuts.
"Je faisais du drift sur glace en Suède avec ma société et j’ai rencontré Sébastien Loeb à l’hôtel. J’ai discuté avec lui et cela m’a donné envie de me lancer dans le rallye. J’ai toujours été tenté de savoir si je pouvais réaliser quelque chose de bien."
Et vous vous y êtes mis dans la foulée.
"J’ai roulé en Ford Fiesta R2 en 2012 et 2013 puis je suis passé en R5, toujours en Belgique. J’ai fait ma première course mondiale au rallye de Grande-Bretagne en 2013. Ce n’était pas le plus facile mais ça m’a permis de voir si j’avais le niveau. Ce fut très différent des courses belges avec des spéciales bien plus longues et seulement deux passages de reconnaissance."
Quel est votre plus beau souvenir de votre carrière ?
"Ma victoire au rallye des Ardennes 2017 face à Françis Lejeune qui roulait au volant d’une Porsche."
Et le plus grand regret ?
"Aucun. J’ai en revanche une déception : celle de ne pas avoir pu rejoindre le podium au rallye d’Australie en 2014 suite à une casse mécanique survenue un mètre après la ligne d’arrivée."
Vous avez décidé de mettre un terme à votre carrière. Pourquoi ?
"J’ai une société d’informatique basée au Luxembourg mais aussi dans d’autres pays européens avec 1 300 personnes. J’ai certaines responsabilités. Gagner une seconde au km me demanderait beaucoup d’efforts, d’essais et de temps. Or, mon emploi du temps ne me le permet pas."
Est-ce définitif ?
"J’avais pensé participer au prochain rallye du Mexique et au rallye des Ardennes 2019 mais cela reste à réfléchir. Tout comme l’éventualité de participer à des plus petites courses. Ma copilote me pousse à revenir. Elle a des arguments mais je ne suis pas convaincu pour l’instant."
“Je ne roule pas pour la gloire mais pour être heureux”
En six années de carrière, Jourdan Serderidis a essuyé bon nombre de critiques sur son pilotage et ses résultats. Souvent injustifiées. “Je suis un pilote amateur conscient de mes limites”, tient-il à rappeler. “Le contrôle de la voiture est une chose, tout lâcher en course en est une autre et pour ça je n’ai pas cette chimie qu’ont certains pilotes. Au-delà de mon titre en WRC Trophy et des victoires à Haillot, au rallye des Ardennes ou aux Boucles Chevrotines, j’ai réalisé une 18e place au WRC d’Allemagne et une 10e place au WRC d’Australie avec un plateau d’onze professionnels. On ne peut pas faire beaucoup mieux… J’ai eu des difficultés avec les critiques à mes débuts mais j’ai appris à les gérer. La Belgique a un pilote comme elle n’a jamais eu avec Thierry Neuville et malgré cela, il a ses détracteurs. Quant à mes résultats, même si on les minimise, ce n’est pas grave. Je n’ai jamais roulé pour la gloire mais pour être heureux.”
WRC Trophy : le plus régulier
L’année 2017 fut belle pour le pilote Jourdan Serderidis avec un titre de champion en WRC Trophy sur une Citroën DS3 WRC. Une performance qui passerait presque inaperçue aux yeux de certains mais qui reste néanmoins incroyable pour un pilote amateur namurois. “Cette compétition était réservée aux véhicules d’ancienne génération pour pilotes privés. Il y avait cinq ou six candidats plus rapides que moi mais j’ai eu ce petit brin de chance et j’ai été le plus régulier de tous. Le cerveau, ça joue aussi en rallye automobile. Au début, je me suis dit que ce n’était pas jouable mais si on t’offre sur un plateau le titre mondial, alors tu en profites.”
Neuville le plus rapide, Ogier le plus propre
En participant à quelques manches du WRC, Jourdan Serderis a logiquement pu côtoyer les pilotes professionnels que sont Thierry Neuville, Sébastien Ogier ou encore Ott Tänak. Pour lui, le pilote belge est le plus rapide de tous. “En revanche, le plus propre et le plus stratège, c’est Sébastien Ogier. J’aime son panache et son pilotage. Par contre, je ne pense pas qu’Ott Tänak soit le plus rapide malgré sa deuxième partie de saison. La Toyota, plus agile et compacte, s’est révélée et il a bénéficié de ça. Il avait donc la meilleure voiture et a tiré avantage de ça.”